Le Regroupement des mariculteurs du Québec (RMQ) et la Société de développement de l’industrie maricole (SODIM) réclament un programme d’assurance récolte au ministère québécois de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ).
Plusieurs facteurs imprévisibles, comme les changements climatiques, la force et la fréquence des tempêtes, la présence d’espèces envahissantes ainsi que la prédation mettent à mal les mariculteurs.
En 2019, on a eu la tempête Dorian qui nous a causé du trouble. En 2020, on a eu la pandémie qui a causé la fermeture des marchés. En 2022, il y a eu la tempête Fiona. Ce ne sont que des exemples de problématiques qu’on rencontre quand on fait de la production agricole ou maricole
, raconte le président du RMQ, Sylvain Vigneau.

Un programme de compensations financières mis sur pied en 2018 par le MAPAQ, dans le cadre du Plan d’action ministériel pour l’industrie maricole 2018-2025, permettait jusqu’à tout récemment de faire face à ce genre de situations.
Ce programme-là a duré à peu près deux ans et n’a pas été renouvelé
, déplore M. Vigneau. MAPAQ de remettre en marche ce programme ou encore de nous proposer autre chose, parce qu’on est très prêt à discuter au besoin ","text":"On demande au MAPAQ de remettre en marche ce programme ou encore de nous proposer autre chose, parce qu’on est très prêt à discuter au besoin "}}">On demande au MAPAQ de remettre en marche ce programme ou encore de nous proposer autre chose. On est très prêt à discuter au besoin
, ajoute-t-il.
Pour M. Vigneau, il est impératif de trouver un moyen de diminuer le risque financier des entrepreneurs maricoles.
Révision des programmes
Le programme de compensation financière pour pertes majeures liées à des catastrophes naturelles pour les entreprises maricoles du MAPAQ a pris fin au mois de mars 2020.
Le MAPAQ indique avoir revu ses programmes dans le but de les simplifier.
Il a été convenu que les mesures d’atténuation des effets défavorables d’une situation imprévisible, exceptionnelle et de nature temporaire [comme] des catastrophes naturelles ou d’autres situations exceptionnelles sur le plan social, sanitaire, économique ou environnemental, ne font plus l’objet de programmes réguliers
, mentionne par écrit le relationniste au MAPAQ, Yohan Dallaire Boily.
Le ministère envisage désormais d’intervenir avec des mesures temporaires afin de répondre à un besoin ponctuel
.
Le MAPAQ note avoir versé qu’une seule compensation financière à une entreprise durant la période du programme, soit de 2018 à mars 2020. Le ministère a remis un peu plus de 46 000 dollars pour compenser les pertes de cette entreprise à la suite du passage de l’ouragan Dorian en 2019.
Sylvain Vigneau croit toutefois que les conséquences de la tempête post-tropicale Fiona de 2022 ont été plus importantes que celles laissées par l’ouragan Dorian, notamment sur les infrastructures. Le programme n’était plus en vigueur dès lors.
Les dommages survenus dans les provinces maritimes ont aussi fait mal aux mariculteurs québécois.
Indirectement, ça a causé un problème d’approvisionnement pour les producteurs d’huîtres, entre autres, qui s’approvisionnent au Nouveau-Brunswick pour les jeunes huîtres
, fait valoir le président du RMQ. À ce moment-là, les producteurs d’huîtres de l’est ont subi beaucoup de dégâts et de pertes et n’ont pas pu fournir les besoins des producteurs québécois.

Sylvain Vigneau assure que des discussions sont en cours depuis de nombreuses années avec le MAPAQ à cet effet.
Le plan d’action ministériel pour l’industrie maricole 2018-2025 est quant à lui toujours en vigueur, et ce jusqu’au 31 mars 2025.
LA UNE : Les membres du Regroupement des mariculteurs du Québec se trouvent aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA