Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Îles constate un manque de structure et de lignes directrices claires pour guider les patients vers les services dont ils ont besoin. Le réseau de santé madelinot travaille à une grande réorganisation pour faciliter le parcours des usagers.
La démarche nommée Mécanisme d’accès intégré et harmonisé s’est amorcée en 2022, avec le volet des services sociaux.
Déjà, le travail a permis au CISSS des Îles de constater que la multiplication du nombre de portes d’entrée aux services sociaux compliquait la prise en charge rapide des patients et engendrait des allers-retours inefficaces auprès de nombreux intervenants.
La multitude de portes d’entrée vers les services, qu’on pense aux numéros de téléphone pour s’inscrire à des services, aux CLSC, au Guichet d’accès à la première ligne (GAP), aux cliniques privées, aux groupes de médecine familiale ou à l’Aire ouverte, fait en sorte qu’on est éclaté et que les usagers ne savent pas où aller selon leurs besoins, mentionne la chargée de projet de la démarche Mécanisme d’accès intégré et harmonisé, Marie-Claude Jomphe.
Les intervenants de la santé se posent beaucoup de questions sur le chemin à prendre pour soutenir l’usager et lui offrir les soins et services qui correspondent à ses besoins.
Ainsi, le CISSS des Îles veut centraliser les demandes de services en réduisant de 50 % le nombre de points d’accès aux soins et services, dans le but de simplifier le parcours des usagers.
Le réseau de santé madelinot veut aussi réduire de 50 à 75 % le nombre d’étapes du traitement d’une demande avant la prise en charge des malades et le nombre d’intervenants différents que les patients doivent rencontrer.
Il est aussi prévu que du personnel administratif soit ajouté afin de libérer les professionnels de la santé de certaines tâches bureaucratiques pour optimiser leur temps avec les patients.

Le CISSS des Îles veut réduire les délais d’attente avant l’obtention d’un premier service. (Photo d’archives). PHOTO : GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO / VALERII APETROAIEI
La directrice des services multidisciplinaires et des services de proximité, Caroline Mathieu, souligne qu’il est de la responsabilité du CISSS de veiller à comprendre le besoin du patient et de l’orienter rapidement vers les services adéquats, et non à l’usager de savoir vers qui se tourner.
L’usager ne doit jamais être à la mauvaise porte.
C’est notre responsabilité de le faire naviguer dans le système, de l’accompagner dans la trajectoire, pour éviter les bris de services, les retours en arrière et qu’un patient ait à raconter son histoire 15 fois à différents intervenants
, poursuit Mme Mathieu.
Le CISSS espère terminer cette réforme organisationnelle, dont les contours précis sont encore à définir, en 2025, autant pour les services sociaux que pour les soins de santé.
Un déficit anticipé toujours présent, mais moins important
À moins de trois mois de la fin de l’année financière, le CISSS des Îles anticipe un déficit de 5,6 millions de dollars.
Même si l’établissement est encore bien loin de l’équilibre budgétaire, il s’agit d’une embellie de près de 2 M$ par rapport au déficit de 7,5 M$ projeté en septembre dernier.
Le CISSS des Îles explique, entre autres, avoir reçu du financement gouvernemental additionnel lié à l’inflation ainsi qu’au service d’hémodialyse.
La présidente-directrice générale, Sophie Doucet, indique que 1,2 M$ ont aussi été économisés en raison de postes non pourvus.
Il y a des économies d’heures, en lien avec des postes vacants, explique-t-elle. Ça, c’est malheureux. On aimerait mieux pourvoir tous les postes pour donner plus de services, mais on sait que, dans le contexte de la main-d’œuvre, ce n’est pas possible. Et dans ces économies d’heures là, il y a des heures qui sont liées aux journées de grève qui ont eu lieu aux mois de novembre et de décembre.

Au CISSS des Îles, les coûts de la main-d’œuvre indépendante ont été multipliés par 80 entre 2017-2018 et 2023-2024, passant de 107 000 $ à des projections de 8,6 M$. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Le recours à la main-d’œuvre indépendante est la raison principale du déficit budgétaire projeté du CISSS des Îles.
Les surcoûts liés à l’embauche de travailleurs d’agence sont évalués à 8,6 M$ pour l’année financière en cours, soit 80 fois plus qu’il y a six ans.
Sans ce poste budgétaire, le CISSS des Îles aurait un surplus de 3 M$.
LA UNE : Le CISSS des Îles constate que le parcours des usagers pour obtenir des services sociaux est parfois pénible en raison d’une structure interne très complexe. (Photo d’archives). PHOTO : AFP / RAUL ARBOLEDA