Possible baisse de 29 % du quota de crabe des neiges

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Les crabiers du sud du golfe du Saint-Laurent encaisseront cette année une première diminution des captures autorisées depuis cinq ans.

Les quotas exacts accordés aux pêcheurs seront connus plus tard lors de l’annonce officielle de la pêche par la ministre des Pêches, Diane Lebouthillier.

Toutefois, selon les scientifiques du ministère des Pêches et Océans, la biomasse estimée a diminué de 21 % comparativement à l’an dernier pour s’établir à 67 700 tonnes.

La diminution des captures autorisées pourrait par contre être plus importante. D’après le président de l’Association des crabiers de la Gaspésie, Daniel Desbois, le ministère envisage une baisse de 29 % comparativement à l’an dernier.

À titre indicatif, l’an dernier, le total autorisé de capture (TAC) disponible dans la zone 12, la plus importante du sud du golfe, était de 31 466,78 t.

Grosso modo, cela se traduirait par 9000 t. de moins, observe Daniel Desbois. Il admet que la flottille s’attendait à une diminution, mais pas de cette ampleur.

La réduction de la biomasse du stock commercial survient après cinq ans d’abondance continue, ce qui ne s’était jamais observé durant une si longue période, indique Tobie Surette, biologiste responsable de l’évaluation des stocks de crabes des neiges pour la région du golfe.

Des pêcheurs sur un quai transfère des crabes des neige d'un contenant à un autre. Il y a un bateau de pêche en arrière plan.

Le stock est considéré comme étant en zone saine. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / YVES LEVESQUE

Il n’y a donc pas de surprise sur l’amorce d’un cycle baissier. ans de descente","text":"C’est la tendance normale des cycles de quatre à cinq ans de montée, de 4 à 5ans de descente"}}">C’est la tendance normale des cycles de quatre à cinq ans de montée, de quatre à cinq ans de descente, commente Daniel Desbois.

Même si le TAC sera moindre en 2024, la ressource se porte bien et est considérée comme étant en zone dite saine, rapporte le biologiste.

Selon les relevés, Tobie Surette indique qu’un bon recrutement pourrait être disponible à la pêche d’ici trois ans.

Tobie Surette rappelle que l’évaluation de la ressource à partir des relevés de chalut demeure partielle. Il y a des choses comme les touts petits, dit-il qu’on ne peut pas les attraper avec un chalut. Du côté des larves, des bébés crabes, on ne les voit pas non plus. Ça donne surtout un aperçu d’une certaine fenêtre de taille des crabes. Il y a d’autres choses qu’il faut quand même insérer, ça peut être des maladies, mais c’est difficile à percevoir des maladies chez le crabe parce qu’on le voit durant la pêche d’avril jusqu’à la fin de la revue en septembre, mais le reste de l’année, il n’y a pas de pêche. 

La ressource est d’ailleurs sensible au réchauffement en cours dans le golfe, ce qui préoccupe les scientifiques.

Le crabe des neiges est une bête d’eau froide. Juste pour manger, digérer, métaboliser sa nourriture, le crabe des neiges doit être en eau froide. Quand les eaux se réchauffent, ça crée des problèmes. Il n’y a pas un apport d’énergie nécessaire pour croître et continuer à vivre, illustre Tobie Surette.

On a quand même un vaste habitat , ajoute le chercheur. Le réchauffement se fait graduellement et les températures de la couche intermédiaire où se réfugie le crabe des neiges sont encore adéquates.

On n’est pas encore inquiet pour la biomasse, note le président de l’Association des crabiers, même s’il avoue suivre la situation de près.

De petits changements

Des changements ont cependant été observés. Sur les marges de l’habitat du crabe des neiges dans le sud du golfe, on voit qu’il y avait du crabe auparavant parce que c’est trop profond et qu’il y a ces entrées d’eau chaude, les crabes n’y sont plus, mais c’était quand même juste une partie du stock , indique Tobie Surette. La zone la plus touchée est la 19 au Cap-Breton.

De nouveaux recrutements semblent aussi s’établir au nord-ouest de l’île du Prince-Édouard. De futurs commerciaux se trouvent à de nouveaux endroits , précise le biologiste. Ces mouvements se font à l’intérieur de l’immense zone 12.

Les scientifiques notent aussi que les femelles, qui préfèrent des eaux très froides, sont en concentration plus importante dans un nombre plus limité d’endroits.

La taille de la maturation des femelles tend aussi à diminuer. Il y en [des femelles] a quand même beaucoup et elles sont en bonne santé, relève le biologiste du MPO.

Cette année, une des raisons qui explique la baisse, selon le biologiste, est le saut de mue d’une partie des jeunes crabes qui auraient dû être prêts à la pêche commerciale. 2003 et une en2015, relève M. Surette. Ça peut changer la dynamique de population. Donc, ça crée un genre de délai dans le recrutement à la pêche et ça peut créer un gros recrutement l’année d’après","text":"On a vu ça à deux reprises dans l’histoire de nos relevés, une en2003 et une en2015, relève M. Surette. Ça peut changer la dynamique de population. Donc, ça crée un genre de délai dans le recrutement à la pêche et ça peut créer un gros recrutement l’année d’après"}}">On a vu ça à deux reprises dans l’histoire de nos relevés, une en 2003 et une en 2015, relève M. Surette. Ça peut changer la dynamique de population. Donc, ça crée un genre de délai dans le recrutement à la pêche et ça peut créer un gros recrutement l’année d’après.

Des prix à venir

Pour les crabiers, cette diminution anticipée des captures autorisées vient avec une incertitude sur les prix payés au débarquement. L’an dernier, la saison a démarré avec un prix de 2,25 $ qui ne s’est guère amélioré au fil de la saison. Cette année, les crabiers misent sur des inventaires très bas aux États-Unis et des prix à la consommation qui demeurent élevés.

L’industrie devrait avoir une meilleure idée dans six semaines à Boston, à l’occasion du Seafood Expo North America.

Les crabiers espèrent toujours partir fin mars, début avril, dépendamment de l’état des glaces. Cette année, une demi-douzaine de pêcheurs seront équipés avec des engins de pêche qui devraient limiter les empêtrements de mammifères marins, dont la baleine noire de l’Atlantique Nord. L’an dernier, une saison de pêche écourtée par des prises rapides, a limité le nombre de tests effectués. Ce sera partie remise cette année.

L’évaluation de la biomasse des zones situées plus à l’ouest, dans l’estuaire et sur la Côte-Nord, sera présentée à l’industrie à la mi-février.

LA UNE : Les crabiers de la zone 12 anticipent une baisse de 29 % de leurs captures comparativement à l’an dernier. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / YVES LEVESQUE

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