Malgré les demandes répétées de l’industrie, la ministre responsable de Pêches et Océans Canada, Diane Lebouthillier, exclut toujours un programme de rachat de permis ou une aide directe pour les crevettiers.
Lors d’un point de presse en matinée lundi, la ministre a aussi tenu à calmer les esprits, alors que les critiques se sont multipliées à la suite de l’annonce des nouveaux quotas de crevette et de sébaste, le 26 janvier.
Diane Lebouthillier a réitéré que le nouveau quota de sébaste de 25 000 tonnes annoncé par le MPO est un quota plancher qui devrait être majoré en fonction des recommandations du comité consultatif.
000 tonnes de sébaste","text":"En ce qui concerne l’annonce de la semaine dernière, je crois qu’il est vraiment important de remettre les pendules à l’heure sur plusieurs éléments clés, à commencer par le fameux plancher de 25000 tonnes de sébaste"}}">En ce qui concerne l’annonce de la semaine dernière, je crois qu’il est vraiment important de remettre les pendules à l’heure sur plusieurs éléments clés, à commencer par le fameux plancher de 25 000 tonnes de sébaste
, a lancé Diane Lebouthillier.

Diane Lebouthillier, ministre de Pêches et Océans Canada et députée fédérale de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine, en conférence de presse à Ottawa, le 26 octobre 2021. (Photo d’archives). PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / JUSTIN TANG
TAC, n’est pas décidé, et ne sera pas décidé tant et aussi longtemps que le comité consultatif sur le sébaste ne se sera pas penché sur la question","text":"Le total autorisé des captures de sébaste pour cette année, le TAC, n’est pas décidé, et ne sera pas décidé tant et aussi longtemps que le comité consultatif sur le sébaste ne se sera pas penché sur la question"}}">Le total autorisé des captures de sébaste pour cette année, le TAC, n’est pas décidé, et ne sera pas décidé tant et aussi longtemps que le comité consultatif sur le sébaste ne se sera pas penché sur la question
, a précisé Diane Lebouthillier, qui s’est dite parfaitement ouverte
à une hausse de quota.
Le secteur de la crevette vit une crise sans précédent en raison d’une baisse draconienne des stocks. L’industrie demande une aide d’urgence ou un programme de rachat de permis, ce qu’a continué d’exclure Diane Lebouthillier, lundi matin.
Pour moi, les rachats de permis, ça ne va pas tout régler.
On a des pêcheurs qui veulent garder leurs permis. L’autre chose, c’est que je ne veux pas qu’on perde l’expertise, et c’est ce qui s’est perdu à l’époque, lors du moratoire sur la pêche à la morue.
Pour soutenir l’industrie de la crevette, le MPO a annoncé que 10 % du futur quota de sébaste sera réservé aux crevettiers. La ministre a clarifié que les crevettiers n’auraient pas seulement droit à 10 % de 25 000 tonnes de sébaste, mais bien 10 % du quota total qui sera autorisé.
% de 25000 tonnes, ce n’est pas 10% de 50000 tonnes ou encore 10% de 75000 tonnes. C’est pourquoi j’invite tout le monde à la plus grande prudence en évitant de tomber dans les raccourcis mathématiques rapides","text":"Dans le cas des crevettiers, il faut comprendre que 10% de 25000 tonnes, ce n’est pas 10% de 50000 tonnes ou encore 10% de 75000 tonnes. C’est pourquoi j’invite tout le monde à la plus grande prudence en évitant de tomber dans les raccourcis mathématiques rapides"}}">Dans le cas des crevettiers, il faut comprendre que 10 % de 25 000 tonnes, ce n’est pas 10 % de 50 000 tonnes ou encore 10 % de 75 000 tonnes. C’est pourquoi j’invite tout le monde à la plus grande prudence en évitant de tomber dans les raccourcis mathématiques rapides
, a lancé Diane Lebouthillier.
Le comité consultatif sur le sébaste a tenu une première rencontre vendredi et doit se réunir de nouveau au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Rencontre d’urgence demandée
Le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne, déplore que la ministre ait fait ces déclarations au moyen d’un point de presse aux médias, sans la présence d’acteurs de l’industrie des pêches.

Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLAS STEINBACH
M. Lanteigne demande une réunion d’urgence avec la ministre fédérale.
C’est trop sérieux, l’impact économique dans la Péninsule acadienne, en Gaspésie, à Terre-Neuve. À un moment donné, il y a des premiers ministres de province qui vont se lever et pas juste les associations de pêcheurs qui vont crier. Ça n’a pas de sens ce qui se passe. Il y a des milliers d’emplois en péril
, a-t-il déclaré.
% de 100000 tonnes, ça nous donne rien que 10000 tonnes. Ce n’est pas suffisant","text":"Quand bien même qu’on aurait 10% de 100000 tonnes, ça nous donne rien que 10000 tonnes. Ce n’est pas suffisant"}}">Quand bien même qu’on aurait 10 % de 100 000 tonnes, ça nous donne rien que 10 000 tonnes. Ce n’est pas suffisant
, a ajouté Jean Lanteigne, qui milite pour qu’on accorde aux crevettiers un quota d’au moins 25 000 tonnes.
Le retour des bateaux-usines
Une des préoccupations majeures soulevées par les pêcheurs est le retour des bateaux-usines dans le golfe avec la réouverture de la pêche commerciale au sébaste.
Le plan actuel du MPO prévoit que les pêcheurs hauturiers, soit avec des bateaux d’une longueur de plus de 100 pieds, détiendront la majorité des allocations, soit 58,69 % du total autorisé.
Diane Lebouthillier a laissé entendre lundi qu’elle avait répondu aux demandes des ministres des Pêches des différentes provinces. 1993, et c’est exactement ce que la décision que j’ai prise s’est efforcée de refléter le plus possible","text":"Dans chacune de mes rencontres avec les différents ministres des provinces du Québec et de l’Atlantique, tous avaient la même demande, tous exigeaient le respect des parts de1993, et c’est exactement ce que la décision que j’ai prise s’est efforcée de refléter le plus possible"}}">Dans chacune de mes rencontres avec les différents ministres des provinces du Québec et de l’Atlantique, tous avaient la même demande, tous exigeaient le respect des parts de 1993, et c’est exactement ce que la décision que j’ai prise s’est efforcée de refléter le plus possible
, a-t-elle lancé.
Elle a aussi rappelé que la part des bateaux hauturiers a fondu, de 74 % en 1994, à 59 % en 2024 et ce, au profit de plus petites flottilles comme celles de crevettiers et celles des communautés autochtones.
Ce n’est pas vrai qu’on va vider le fond de la mer en 2024, je vous le dis, il faudra me passer sur le corps avant de voir ça de votre vivant.
Peu importe la taille du bateau, si ce bateau emploie des gens de chez nous, offre des opportunités au monde de chez nous, eh bien ça crée des emplois chez nous, fait rouler l’économie de chez nous, et ultimement, bénéficie à l’ensemble de nos communautés côtières
, a aussi commenté la ministre.

Claudio Bernatchez, directeur général de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / MARTIN TOULGOAT
Le président de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie (ACPG), Claudio Bernatchez, déplore cette vision.
Quand tu as un petit groupe d’acteurs qui détiennent près de 60 % des quotas d’une espèce, c’est pas à l’avantage des pêcheurs, d’aucune façon, a estimé Claudio Bernatchez.
La transformation se fait à bord des bateaux par un très petit groupe de personnes, parce que tout est mécanisé et que le produit fini, un coup débarqué à quai en Nouvelle-Écosse ou ailleurs, va prendre les chemins des marchés internationaux sans que cela ait fait travailler les gens dans les communautés, a-t-il dit.
À Gaspé, Développement économique Canada a annoncé la semaine dernière une aide d’un peu plus de 400 000 $ pour favoriser la diversification économique. Le MPO a aussi assuré que des initiatives similaires étaient aussi en préparation dans les provinces de l’Atlantique.
LA UNE : La ministre des Pêches est venue, lundi matin, ajouter des précisions sur l’ouverture de la pêche au sébaste et l’aide apportée aux crevettiers. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA
PAR vec des informations de Martin Toulgoat et de Nicolas Steinbach