Une coentreprise du Saguenay–Lac-Saint-Jean possède désormais d’importantes parts dans des projets éoliens madelinots : le Parc éolien de la Dune-du-Nord, en fonction depuis décembre 2020 ainsi que son extension, qui pourrait, si tout se déroule comme prévu, être mise en service en 2026.
Nutrinor-Gilbert Énergies renouvelables a fait l’acquisition, vendredi, de Valeco Énergie Québec, dont le siège social est situé en France. Avec cette transaction, elle a mis la main sur un portefeuille de projets, dont le Parc éolien de la Dune-du-Nord, dans l’archipel.
Le montant de la transaction n’est pas dévoilé.
La puissance contractuelle du parc éolien de la Dune-du-Nord est fixée à 6,4 mégawatts (MW), mais la puissance des deux éoliennes aménagées s’élève à 8 MW. Quant à son prolongement, la nouvelle mouture du projet prévoit l’érection d’un maximum de sept éoliennes de 4,2 MW chacune à Grosse-Île, pour une capacité maximale de 29,4 MW.
L’entreprise québécoise devient donc la partenaire de l’Alliance de l’énergie de l’Est, qui détient la moitié des actions dans Dune-du-Nord ainsi que dans l’extension prévue. On est très enthousiastes de voir arriver notre nouveau partenaire
, lance Simon Deschênes, vice-président de l’organisation.
Depuis la semaine dernière, la nouvelle venue détient 25 % des actifs du Parc éolien de la Dune-du-Nord et 50 % du projet dans les cartons à Grosse-Île. Comme le troisième joueur engagé dans le premier projet est la firme montréalaise Plan A Capital, cela signifie que les deux initiatives appartiennent désormais entièrement à des intérêts québécois.

L’Alliance a bénéficié d’un premier droit de regard pour acquérir les actions de Valeco Énergie Québec et aurait pu s’opposer à la transaction, mais elle s’est abstenue dans les deux cas.
Le projet demeure le même
Simon Deschênes explique que la transaction n’aura pas de répercussions sur le projet. Pour nous, ça demeure exactement la même structure, le même projet. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir
, note-t-il. Il ajoute que les contrats signés pour l’approvisionnement d’énergie demeurent également valides.
Si le projet dans les cartons à Grosse-Île en est encore à l’étape des autorisations environnementales, Hydro-Québec a conclu en mars dernier une entente pour la production de 16,8 MW avec les partenaires.
Simon Deschênes explique par ailleurs que ce type de transaction est somme toute assez fréquent dans l’industrie. Par exemple, Boralex a acquis l’entièreté de la participation financière d’Invenergy dans cinq parcs éoliens en 2018. Ronceveaux et Plateau II, dans lesquels l’Alliance de l’énergie de l’Est possède également des parts, en faisaient partie.
Stratégie et vision environnementale
Jacques Gauthier, président de Nutrinor-Gilbert Énergies renouvelables, a qualifié l’acquisition de Valeco Énergie Québec de stratégique
. Ça accélère notre développement parce qu’on acquiert des actifs existants, entre autres, et en plus, un portefeuille de projets en développement qui sont déjà, à certains égards, passablement avancés.
Le gestionnaire entrevoit d’ailleurs d’un très bon œil la participation de Nutrinor-Gilbert Énergies renouvelables dans le prolongement du Parc éolien de la Dune-du-Nord.
On est capable de mener à terme un projet comme celui-là tout en respectant les attentes des citoyens et des groupes communautaires.
En entrevue à Radio-Canada, il a aussi rappelé que l’énergie éolienne produite dans l’archipel permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la centrale thermique au mazout, ce qui lui tient particulièrement à cœur. Selon M. Gauthier, le parc éolien madelinot constitue assurément un pas dans le bon sens au niveau environnemental.
LA UNE : Le parc éolien de la Dune-du-Nord se trouve en milieu dunaire, entre Pointe-aux-Loups et Grosse-Île. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / LUC MANUEL SOARES
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