Les exportations de homards vivants canadiens en Chine fracassent des records

Publicité

Articles similaires

Comment décortiquer un homard

On retire les pinces On retire la queue On retire les...

Une 150e saison de pêche lancée aux Îles-de-la-Madeleine

Les pêcheurs madelinots ont officiellement pris la mer pour...

Téléjournal : 150e saison de pêche au homard dans l’archipel

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activité...

La Coopérative des pêcheurs des Îles prête pour la 150ème mise à l’eau

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activités...

Depuis 150 saisons, le cœur des Îles bat au rythme du homard

Sur les quais de Cap-aux-Meules, de Grande-Entrée ou de...

Les exportations de homards vivants canadiens vers la Chine ont fracassé des records l’an passé, selon Statistique Canada.

Le Conseil canadien du homard, qui représente des pêcheurs, des acheteurs, des transformateurs, des transporteurs et des exportateurs de homards des provinces atlantiques, confirme que la Chine est devenue le principal client du Canada pour ce produit.

Un homme tenant une boîte de carton passe entre plusieurs colonnes de boîtes blanches empilées, décorées d'un dessin de homard.

Un client sort d’un marché public à Beijing, en Chine, avec une caisse de homards vivants importés, le 27 juin 2018. PHOTO : REUTERS / THOMAS PETER

Quand nous avons fondé le conseil du homard en 2010, on vendait pour environ 1 million de dollars de homard vivant à la Chine. Maintenant, c’est 526 millions. Le changement est radical, a indiqué dimanche Geoff Irvine, le directeur général de ce groupe.

La valeur de ces exportations vers la Chine fait de ce pays le plus important marché d’exportation pour le homard vivant canadien, délogeant le marché traditionnel américain.

Les exportations de homard vivant vers les États-Unis et l’Europe ont légèrement baissé. À l’opposé, les ventes augmentent non seulement en Chine, mais en Corée du Sud, à Taïwan et à Hong Kong.

L’infrastructure d’affaires s’est très bien développée. Le marché asiatique pour le homard vivant n’est pas pour tout le monde. Il y a des risques importants, toutes sortes de défis logistiques, pour se faire payer, reconnaît Geoff IrvineLa plupart des gens qui sont dans le homard vivant ont au moins essayé la Chine, et beaucoup excellent maintenant.

Geoff Irvine dehors devant un cours d'eau.

Geoff Irvine est le directeur général du Conseil canadien du homard. (Photo d’archives) PHOTO : CBC / BRETT RUSKIN

Paul Farrah, pdg de Partner Seafood, se spécialise dans l’exportation du homard à partir de l’aéroport de Moncton et il constate, lui aussi, une demande plus robuste du client chinois.

De 2022 à 2023, il a doublé ses exportations de homards vivants vers l’Asie, passant de 900 à 1500 tonnes.

Paul Farrah.

Paul Farrah est pdg de Partner Seafood. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLAS STEINBACH

Pour les Asiatiques, le standard de fraîcheur c’est d’abord et avant tout un produit qui est frais et qui est encore vivant, explique Paul Farrah.

Ce qui explique en partie cette année record pour son entreprise, c’est la levée des strictes et longues restrictions sanitaires que le régime chinois a imposées dans ce pays.

L’année du Dragon et le homard

Nathan Song, propriétaire et directeur de Bayshore Lobster, basé en Nouvelle-Écosse, anticipe de bonnes affaires en 2024.

L’année qui vient sera très spéciale. En Chine, on appelle le homard « crevette dragon », dit-il. Or, c’est depuis le 28 janvier l’année du Dragon, une année qui revêt une symbolique particulière dans le cycle de 12 ans.

Un dragon multicolore au bout d'un bâton est agité par un plongeur dans un grand aquarium rempli de raies.

L’année du Dragon sera propice aux bonnes affaires en Asie, croit un exportateur de homard vivant. (Photo d’archives) PHOTO : REUTERS / CARLOS BARRIA

Autre bon point pour le homard, le rouge est considéré comme une couleur très chanceuse en Chine, annonce Nathan Song.

Tout cela fait du homard vivant du Canada atlantique un produit prestigieux et symbole de chance que l’on aime offrir en cadeau en Chine. En plus des restaurants, le dirigeant de Bayshore Lobster compte beaucoup sur les ventes de homard aux particuliers et aux organisateurs de grands festivals.

Nathan Song.

Nathan Song est directeur de Bayshore Lobster. (Photo d’archives), PHOTO : RADIO-CANADA / NICOLAS STEINBACH

Sur 2200 tonnes de homards vivants exportés en 2023 par Bayshore Lobster, 90 % étaient destinés au marché asiatique.

Avec la demande grandissante, Nathan Song prévoit acheter davantage de homard des pêcheurs locaux. Il a d’ailleurs investi dans un nouveau vivier à Back Bay, au Nouveau-Brunswick, pour contenir plus de homards et répondre à la demande.

D’autres marchés à développer

Les efforts de promotion du homard canadien et les campagnes de séduction en Asie ont fini par porter fruit, s’est réjoui dimanche Paul Farrah, qui accordait une entrevue à partir de Séoul, où il se trouve pour une mission commerciale.

La tournée de 13 entreprises canadiennes visite la Corée du Sud, les Philippines et Hong Kong. En 10 jours, ils iront vanter les fruits de mer canadiens pour approfondir leurs marchés émergents et en développer de nouveaux.

Un avion-cargo de Korean Air Cargo posé sur la piste.

Des cargaisons de homard vivant des Maritimes partent de l’aéroport de Moncton pour être livrées en Chine. (Photo d’archives), PHOTO : RADIO-CANADA

Pour Paul Farrah, c’est une stratégie intelligente qui permettra aux Canadiens de diversifier leurs intérêts économiques si un différend commercial avec la Chine devait survenir ou si des embargos étaient imposés.

Et le Canada doit aussi diversifier pour moins dépendre du compétitif marché américain, dit aussi Geoff Irvine, du Conseil canadien du homard. À des fins de conservation de la ressource, les États-Unis augmentent la taille minimale des homards qu’il est permis de pêcher.

On va devoir examiner et déterminer comment ça pourrait affecter le Canada à partir du 1er janvier 2025, indique Geoff Irvine.

LA UNE : Repas de homard préparé dans la cuisine d’un restaurant de Beijing, en Chine, le 5 juillet 2018. PHOTO : REUTERS / JASON LEE

Radio-Canada d’après le reportage de Nicolas Steinbach