Volvo revoit sa stratégie concernant Polestar

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**MISE À JOUR 2024-02-23 :

Volvo Cars révise sa position vis-à-vis de Polestar

Sans être un bouleversement, des changements surviennent concernant les parts de Volvo Cars dans Polestar. Actuellement à 62,7%, Volvo Cars prévoyait initialement de se désengager complètement en faveur de Geely, sa maison-mère. D’après les dernières informations, Volvo Cars conservera environ 18% de ses parts dans Polestar, le reste étant repris par Geely.

Ces transactions ne font que transférer la propriété d’une entité à une autre, étant donné que Geely détient déjà 78,7% de Volvo Cars. Pour Polestar, cette nouvelle est rassurante car elle maintient une étroite collaboration avec Volvo Cars, notamment pour l’accès aux services aux consommateurs.

Cette démarche permettra à Volvo Cars de concentrer ses ressources sur son propre développement tout en collaborant avec Polestar pour le partage de composants, assurant ainsi une meilleure efficacité économique.

Jim Rowan, président-directeur général de Volvo Cars, commente ce changement de cap : « Alors que nous entamons la prochaine phase de notre transformation et que nous nous préparons à devenir des leaders de la mobilité de la prochaine génération, nous nous concentrons sur le développement de Volvo Cars. Cette redistribution nous positionne stratégiquement et offre une exposition directe à l’action de Polestar pour nos actionnaires. Étant donné nos collaborations opérationnelles et notre relation financière avec Polestar, il est logique de conserver une participation de 18,0%. Cela dit, Volvo Cars n’apportera pas de financement supplémentaire à Polestar. Avec le plan d’affaires renforcé de Polestar, le lancement des modèles Polestar 3 et Polestar 4, ainsi que l’engagement et le soutien de Geely, la société est bien positionnée pour la croissance. »

**ARTICLE ORIGINAL 2024-02-01 :

En ce 1er février 2024, Volvo Cars cède sa participation de 48 % dans Polestar Automotive Holding à la maison-mère Geely Holding. Volvo ne veut plus être directement responsable des investissements dans cette division de voitures électriques de luxe.

Dans les faits, Geely était déjà le principal investisseur de Polestar dans la mesure où 80 % des actions de Volvo sont la propriété de Geely. À l’avenir, Volvo ne puisera donc plus dans ses propres fonds pour assurer des investissements dans Polestar. En se libérant de cette charge financière, Volvo pourra améliorer sa rentabilité et augmenter d’autant ses investissements dans sa propre gamme de véhicules.

Les marchés boursiers ont immédiatement bien réagi avec une hausse soudaine de plus de 30 % de la valeur de l’action de Volvo Cars (VOLCARb.ST) avant de se stabiliser en matinée à une majoration d’un peu plus de 20 %, soit environ 34 $ l’action. Malgré ce positif coup de barre à l’action de Volvo, on est encore loin de la valeur de près de 56 $ en février 2023.

Volvo ne laisse pas la chance à Polestar de voir les résultats de ses récentes initiatives, dont l’annonce de la suppression de 450 emplois dans l’organisation, ce qui représente environ 15 % des salariés. À la suite d’une demande formelle, Polestar espérait voir l’injection de prêts supplémentaires de la part de Volvo et de Geely afin de se donner les outils pour assurer son redressement financier. À ce compte, Polestar espérait quitter les déficits au cours de l’année 2025.

Étant directement touché, Geely Holding n’est pas resté silencieux devant cette annonce de Volvo Cars. Geely voit d’un bon œil cette volonté de Volvo d’assurer son destin sans devoir soutenir Polestar. Il faudra voir la mesure de l’investissement, mais Geely ne désire pas laisser tomber Polestar : « Geely Holding continuera à offrir tout le soutien opérationnel et financier à la marque exclusive et indépendante Polestar à l’avenir. »

L’avis de RPM

Polestar est sur la corde raide financièrement. À un point tel qu’on est en droit de se demander si l’entreprise pourra traverser la tempête. En 2023, les objectifs de ventes globales étaient initialement de 80 000 véhicules dans le monde. Comme on est toujours dans l’attente de la mise en marché des VUS (3) et des berlines (4), on se concentre ici sur un seul modèle, la Polestar 2.

Toutefois, devant un ralentissement de la demande et la très forte pression d’autres constructeurs, Tesla pour ne pas le nommer, la Direction a forcé une réduction de 25 % des prévisions à 60 000 véhicules. Même en jouant de réserve, globalement, pour l’année 2023, Polestar n’a écoulé que 54 600 véhicules. On doit faire la comparaison, Tesla a vendu plus de 500 000 Model 3 dans la même période. Il est certain que les deux entreprises n’ont pas la même capacité de production, mais il faut savoir que l’usine chinoise de Luqiao ne fonctionne pas à plein régime sur la chaîne d’assemblage de la Polestar 2.

Bien que Tesla impose les normes dans le monde de l’électrification, la Polestar 2 est loin d’être un cancre. Le constructeur l’améliore constamment, notamment en 2023 puis en 2024, pour maintenir le produit à jour. De plus, Tesla est extrêmement agressive en matière de prix et fait mal à tous ceux qui s’y frottent. Toutefois, la 2 est supérieure à la Tesla 3 à bien des égards et elle a démontré une fiabilité supérieure à la 3 au fil des ans. Elle n’est pas parfaite, mais ne mérite certainement pas une aussi grande impopularité.

Avec cette annonce de Volvo, il est difficile de savoir quelle sera la gestion de Geely face à Polestar. Polestar prévoit lancer deux nouveaux modèles en 2024 avec le VUS 3 (99 900 $), construit sur la même plateforme que le Volvo EX90 et l’audacieuse berline 4 (estimée entre 75 000 et 95 000 $). Si l’on regarde l’attitude de Geely face à Lotus, une autre de ses divisions rachetées, les investissements chinois ont permis la création d’une collection de nouveautés dont les Evija, Emira, Electre et Emeya. Polestar cherchait à se positionner plus haut que Volvo en gamme, mais si l’entreprise veut faire des profits et avancer, elle devrait regarder la conception d’un modèle plus compact et, surtout, plus abordable pour aller chercher des parts de marché. C’est d’autant plus vrai que Tesla ne cache pas ses intentions de lancer un modèle à 25 000 $ US au cours des prochaines années.

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