Mercredi soir, lors d’une assemblée générale, les membres du conseil d’administration ont réitéré leur volonté de relancer le projet tout en annonçant la venue de six nouveaux administrateurs.
Créée en 2020, la TREQ a pour mission de doter le Québec d’un réel transporteur aérien régional au service des régions et de leur développement
, et ce, tout en assurant l’offre de billets d’avion à bas prix
, selon le site de la coopérative.
Le besoin pour un nouveau modèle de transport aérien dans les régions est toujours présent, affirme Gaétan Lelièvre. On dénote malheureusement peu d’intérêt du gouvernement du Québec actuellement à l’égard de la formule de TREQ, ajoute-t-il.
Selon lui, le gouvernement du Québec a préféré travailler avec les transporteurs privés qui existent depuis plusieurs décennies plutôt que de revoir le modèle de transport aérien régional.
C’est un problème, parce que le service n’est pas au rendez-vous
, explique M. Lelièvre.
Le service n’est pas accessible pour tout le monde
Selon un rapport de 2021 de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), l’offre de transport régional [au Québec] témoigne d’une dysfonction majeure
. En effet, le Québec est en dernière position au pays quant à l’utilisation du transport aérien régional.
Toujours selon ce rapport, les Québécois paient en moyenne 217 % plus cher que les Albertains pour une distance de vol similaire.
Avec des billets d’avion pour des vols aller-retour Gaspé-Montréal entre 1300 $ et 1800 $ ou encore des billets entre 500 $ et 900 $ pour un aller-retour Sept-Îles–Montréal, les compagnies ont failli à leur tâche les unes après les autres au fil des dernières années
, déplore M. Lelièvre, qui a aussi été député de Gaspé.
Le prix des billets d’avion pour des vols interrégionaux au Québec serait de deux à trois fois plus élevé que la moyenne canadienne.
On a un service qui diminue mais des prix qui augmentent de façon exponentielle
, constate Gaétan Lelièvre.
Vers un nouveau système… avec l’appui de Québec
De son côté, TREQ souhaite lancer un transporteur aérien régional selon un modèle coopératif
qui offrirait des prix compétitifs avec, par exemple, des vols aller-retour courte distance
Québec–Baie-Comeau entre 199 $ et 276 $ le billet ainsi que des vols aller-retour longue distance
comme Montréal–Sept-Îles avec des prix entre 318 $ et 425 le billet.
Toutefois, l’élaboration d’un nouveau système comme celui proposé par TREQ nécessitera l’appui du gouvernement du Québec, selon M. Lelièvre. Pas nécessairement un appui financier, mais un appui politique pour ouvrir la porte à des bailleurs de fonds.
En 2022, le gouvernement provincial avait réitéré qu’il ne soutiendrait pas le projet de TREQ. La même année, cette coopérative de transport aérien régional avait perdu son financement de 3,4 M$ du gouvernement fédéral.

Le gouvernement du Québec a plutôt choisi de miser sur des billets d’avion à 500 $ pour des vols régionaux. PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET
Selon M. Lelièvre, le Québec devrait opter pour un système de transport aérien régional qui inclurait les usagers en région et qui permettrait de relier les régions. Il soutient que le gouvernement du Québec ne semble pas conscient de l’importance du transport comme outil de développement des régions
.
La coopérative de transport aérien régional du Québec TREQ n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
LA UNE : Créée en 2020, TREQ a pour mission « de doter le Québec d’un réel transporteur aérien régional au service des régions et de leur développement », selon le site de cette coopérative. PHOTO : CAPTURE D’ÉCRAN
PAR Alban Normandin avec les informations de Michèle Bouchard