Tandis que le secteur des pêches de la Côte-de-Gaspé se mobilise pour faire face à la crise qui frappe l’industrie, Québec confirme le versement de différentes subventions pour soutenir ses actions.
Des représentants de la MRC de La Côte-de-Gaspé et de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie (ACPG) ont fait, mardi matin, un état de la mobilisation locale et des actions en cours.
Déjà plusieurs solutions ont été mises en place ou sont en voie de l’être afin d’amoindrir l’impact d’une saison de pêche à la crevette qui sera quasi inexistante. Les quotas d’un peu plus de 3000 tonnes seront nettement insuffisants pour assurer la viabilité de la pêche et de la transformation.

Le directeur de la MRC, Bruno Bernatchez, le maire de Gaspé, Daniel Côté et le directeur général de l’APCG, Claude Bernatchez, ont présenté le plan d’action pour aider l’industrie à traverser la crise. PHOTO : RADIO-CANADA / MARTIN TOULGOAT
Un processus d’embauche pour un conseiller à la diversification des entreprises a d’ailleurs été lancée et une tournée des entreprises de Rivière-au-Renard, organisée par la Chambre de commerce de la Côte-de-Gaspé et la SADC, a aussi été effectuée afin d’établir un portrait de la situation. De l’aide psychosociale sera aussi offerte.
Les crevettiers auront aussi la possibilité de recourir à de l’aide personnalisée.
Dans le secteur de Rivière-au-Renard, environ un millier d’emplois dépendent directement ou indirectement de la pêche.
Des études seront aussi lancées sur l’impact économique sur la MRC de La Côte-de-Gaspé des annonces fédérales soit une baisse radicale des quotas de crevette et un taux de capture autorisé du sébaste accordé aux crevettiers et aux pêcheurs côtiers insuffisants pour rentabiliser la pêche.

Les représentants de la MRC, de l’ACPG et de la Ville de Gaspé ont fait état de la mobilisation, mardi matin, à Rivière-au-Renard. PHOTO : RADIO-CANADA / MARTIN TOULGOAT
Un forum sur l’économie du secteur des pêches dans la MRC est aussi dans les cartons.
La MRC de La Côte-de-Gaspé évalue à 1,4 M$, les sommes qui seront engagées dans ce plan d’action qui s’étale sur trois ans.
L’aide directe toujours réclamée
Le maire de Gaspé, Daniel Côté, estime qu’il faudra de l’aide supplémentaire.
Les entreprises touchées par la crise valent des millions de dollars. rappelle celui qui est aussi préfet de la MRC de La Côte-de-Gaspé. Ily a des gens, dit-il, qui risquent de perdre leur maison. Ce n’est sûrement pas avec des programmes de formation de main-d’œuvre qu’on va réussir à s’en sortir. Ça va prendre une aide directe. Oui, du rachat de permis. Oui, de la conversion de permis vers des espèces plus abondantes.
Les crevettiers et les turbotiers devraient avoir accès à des parts plus importantes des quotas de sébaste, poursuit le maire. Daniel Côté ajoute que c’est un ensemble de mesures qui aidera l’industrie, pas une mesure miracle.
Pour se diversifier, faut survivre.
L’accès au phoque, au sébaste, au homard, qui migre vers le nord, pourrait aussi aider les crevettiers et turbotiers à effectuer une transition temporaire ou non.
Soutien de Québec
L’aide financière annoncée par Québec, mardi, s’inscrit dans la foulée de la réflexion entreprise au cours des derniers mois par les comités de travail dans les secteurs de la crevette et du turbot. Ces comités, qui regroupent les principaux acteurs de l’industrie, de la capture à la transformation, ont mis de l’avant plusieurs des solutions et actions annoncées, mardi.
Les formations offertes par le comité sectoriel de main-d’œuvre des pêches maritimes en sont aussi un exemple.
Une grande part de l’aide de 3,8 M$ versée par Québec, soit 2,7 M$ sera versée pour la requalification de la main-d’œuvre.
Les formations du Comité sectoriel de main-d’œuvre des pêches maritimes
Le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, rappelle qu’il est important que l’industrie puisse conserver une certaine expertise qui sera essentielle lors d’une éventuelle relance. L’aide directe à l’industrie de la capture est toujours un enjeu, ajoute M. Sainte-Croix, qui assure que des discussions avec le gouvernement fédéral sont en cours.
L’ACPG et la MRC de La Côte-de-Gaspé font aussi partie des organisations soutenues par Québec. Le ministère des Pêcheries a prévu un montant de 156 285 $ pour aider l’ACPG tandis que le ministère de l’Économie accorde 452 000 $ à la MRC dans le cadre du Programme d’appui aux projets de développement économique.
Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, rappelle qu’il appuie les revendications du secteur des pêches auprès du gouvernement fédéral. Le ministre se dit encore tout aussi insatisfait du plan de transition annoncé fin janvier par la ministre fédérale des Pêches, Diane Lebouthillier.
LA UNE : Plusieurs pêcheurs savent qu’ils ne pourront pas sortir leur bateau au printemps puisque les quotas de crevette sont trop petits pour rentabiliser la pêche. PHOTO : RADIO-CANADA / MARTIN TOULGOAT
PAR vec les informations de Martin Toulgoat