« J’ai visionné l’essai que vous avez fait du Chevrolet Trax et je me demande sérieusement ce qui pousse les constructeurs d’automobiles à utiliser des petits moteurs turbocompressés plutôt que des moteurs atmosphériques de plus forte cylindrée. Clairement, les avantages ne sont pas là, du moins dans le cas du Chevrolet. » — Paul-Yvon
Réponse
Bonjour Paul-Yvon,
La réduction de la cylindrée est un phénomène que nous observons depuis environ 15 ans et qui est adopté par plusieurs constructeurs. Le but derrière cette réduction de la cylindrée, aussi appelée « downsizing » en anglais, est de développer des moteurs avec sensiblement les mêmes données de puissance et de couple, mais dont la consommation de carburant et les émissions polluantes et de gaz à effet de serre sont réduites. Dans la plupart des cas, ces mécaniques visent à être conformes des normes environnementales plus strictes, qui contraignent les constructeurs à faire des véhicules plus respectueux de l’environnement.

Pour illustrer les gains potentiels, prenons l’exemple du Toyota Highlander actuel, dont la motorisation jadis composée d’un V6 de 3,5 litres a été remplacée en cours de génération par un 4-cylindres turbocompressé de 2,4 litres. Alors que le V6 proposait une puissance de 295 chevaux et un couple de 263 livres-pieds, le 4-cylindres qui l’a remplacé affiche une puissance moindre, de 265 chevaux, mais un couple de 310 livres-pieds, drastiquement plus élevé. La boite automatique à 8 rapports et le rouage intégral équipent les deux modèles.
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Selon les cotes officielles de Ressources naturelles Canada, le V6 du modèle 2022 avait une consommation combinée de 10,3 litres/100 kilomètres, alors que le 4-cylindres turbocompressé du modèle 2023 affiche une consommation combinée de 9,9 litres/100 kilomètres. Mais, plus important encore pour le bilan environnemental des constructeurs d’automobiles, les émissions de CO2 sont passées de 241 grammes par kilomètres à 231 grammes par kilomètres. De plus, le communiqué de presse de Toyota fait état d’une « réduction de plus de 50 % des NOx et NMOG ».
Ces gains peuvent sembler minimes, mais ils font toute la différence quand on considère le nombre de véhicules vendus. Pour l’année 2023, il s’est vendu 182 622 Toyota Highlander en Amérique du Nord. Le gain total est donc majeur.

Résultats réels
Dans le cas du Toyota Highlander, les améliorations sont probantes. C’est aussi le cas d’autres moteurs, pour d’autres manufacturiers.
Pour d’autres véhicules, principalement quand les moteurs de cylindrée réduite sont très petits, ou qu’ils ont un nombre impair de cylindres, les avantages sont nettement moins clairs. C’est précisément le cas du Chevrolet Trax dont vous faites mention dans votre question, mais les commentaires peuvent aussi s’appliquer à d’autres modèles tels que le Nissan Rogue à moteur 1,5 litre, ou le Ford Bronco Sport à moteur 1,5 litre.
Premièrement, pour le Trax, nous avons plutôt été déçus du résultat de la consommation de carburant lors de nos tests estivaux. Ces appréhensions se sont confirmées à l’occasion d’un essai hivernal que j’ai réalisé récemment, au cours duquel je ne suis pas parvenu à obtenir une consommation de carburant meilleure que 7,8 litres/100 kilomètres. Tout ça, pour un véhicule qui n’est pas à rouage intégral et qui se veut à l’entrée de la gamme du constructeur. Je dois néanmoins mentionner que la boite automatique à six rapports est possiblement partiellement responsable de ce piètre résultat.

Ce petit engin est également aux prises avec un délai d’activation du turbocompresseur, ce qui fait que l’accélération initiale n’est pas linéaire. De plus, sa sonorité est plus qu’ordinaire, et des vibrations sont transmises au véhicule, ce qui laisse une impression de manque de raffinement. Pour finir, la complexité du moteur le rend plus fragile et risque de nuire à sa fiabilité à long terme, particulièrement si l’entretien est négligé.
Bref, les consommateurs perdent souvent au change quand les constructeurs tentent de limiter l’impact environnemental de leurs motorisations thermiques. Le moteur est souvent moins fiable, moins durable, moins doux et sa consommation de carburant n’est pas améliorée dans les faits. Mais, dans les résultats homologués, les chiffres sont avantagés, et c’est ce qui intéresse réellement les constructeurs.
Un moteur atmosphérique, comme celui qu’on retrouve dans un véhicule concurrent comme le Kia Soul ou le Nissan Kicks, jumelé à une boîte à variation continue donne des résultats nettement plus convaincants non seulement en matière d’agrément de conduite, mais aussi en matière de consommation réelle et de fiabilité. Et c’est ce type de motorisation qu’il faut privilégier à l’achat, principalement pour les véhicules d’entrée de gamme.
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