« J’ai lu que les véhicules Tesla avaient tendance à sous-estimer les chiffres de consommation d’énergie, et que dans les faits, ils consomment autant que les autres. Est-ce que vous avez déjà entendu parler de ça ? Est-ce vrai ? » – David
Réponse
Bonjour David,
Au fil des années, Tesla a effectivement été visée par certains propriétaires qui affirmaient qu’il était impossible d’atteindre l’autonomie annoncée avec les véhicules.
Plusieurs actions collectives ont été intentées contre l’entreprise pour qu’elle rectifie le tir, ou à tout le moins qu’elle ajoute des mentions voulant que l’autonomie réelle puisse varier selon les conditions de conduite, dans le but d’éviter d’induire des consommateurs en erreur. Tesla n’a pas donné suite directement à ces plaintes, mais au fil du temps les chiffres d’autonomie annoncés ont été ajustés pour refléter plus justement les nouvelles méthodes de calcul de l’EPA et de Ressources naturelles Canada. Dans presque tous les cas, ça a mené à une baisse de l’autonomie annoncée.

Les Tesla sont reconnues pour être plutôt efficaces en matière de consommation d’énergie. Or, les allégations d’autonomie mensongères peuvent donc laisser penser que la consommation d’énergie est également erronée.
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Consommation d’énergie
La voie facile pour obtenir la consommation d’énergie d’un véhicule électrique est de se fier à l’ordinateur de bord. C’est plus difficile de calculer manuellement la consommation d’énergie, comme on pourrait le faire avec un véhicule conventionnel, avec le nombre de litres ajoutés par la pompe à carburant et la distance parcourue. Mais, c’est néanmoins possible.

J’ai récemment pris la route avec un Tesla Model Y Longue autonomie à rouage intégral, ce qui m’a permis de tester la consommation d’énergie. Alors qu’il faisait 6 degrés Celsius, par une soirée nuageuse, pas particulièrement venteuse, l’ordinateur de bord affichait une consommation de 20,2 kilowattheures/100 kilomètres sur une distance de 232 kilomètres entre Québec et mon domicile, dans Lanaudière. C’est une donnée plutôt impressionnante, compte tenu de la performance du véhicule, mais aussi des conditions climatiques et de conduite du véhicule.
Je suis arrivé à la maison avec 24 % de capacité de batterie restante, alors que j’étais parti à 80 %. Au cours de la nuit, j’ai rechargé le véhicule jusqu’à l’atteinte du niveau de 80 %, pour ainsi connaitre le niveau d’énergie consommée pour parcourir les 232 kilomètres depuis la dernière recharge.
Et c’est là que ça devient intéressant. L’application mobile du véhicule affirme que 43 kilowattheures ont été ajoutés lors de la recharge. Avec cette donnée, la consommation d’énergie serait de 18,53 kilowattheures/100 kilomètres, ce qui est plus optimiste que ce que le véhicule affiche dans le tableau de bord.

Les données de la borne de recharge intelligente sont légèrement différentes, puisqu’elle confirme avoir ajouté 45,68 kilowattheures d’énergie pour atteindre 80 %. La différence de 2,68 kilowattheures peut s’expliquer par le système de réchauffement de la batterie qui a sans doute pigé dans l’énergie fournie par Hydro-Québec pour optimiser la recharge. Avec cette donnée, on obtient 19,68 kilowattheures/100 kilomètres de consommation d’énergie, encore en bas de ce qu’affiche le tableau de bord.
Donc, avec cette manière de calcul qui contourne les données contrôlées par le véhicule, il est possible d’affirmer que la consommation affichée dans le tableau de bord n’est pas sous-estimée et qu’elle représente vraiment la réalité.
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