Le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) réalise actuellement le portrait énergétique des bateaux des îles de la Madeleine, en vue de travailler à leur décarbonation.
Selon des données de 2017, les navires émettaient 16 % des gaz à effet de serre produits dans l’archipel, rapporte le CERMIM.
C’est un secteur assez important pour qu’on s’y attarde, pour essayer d’améliorer le portrait, explique le chargé de projet du CERMIM, Pierre-Alexandre Goyette. Il y a vraiment l’idée que même pour les pêcheurs, ça serait avantageux économiquement de réduire les GES, parce que ça réduirait leur facture de carburant.
Pour brosser le portrait de la flotte navale madelinienne, le CERMIM va recenser le nombre de bateaux, de même que leurs dimensions, leur type de moteur, leur consommation de carburant et le nombre de sorties en mer annuellement.
Pour ce faire, les chercheurs regrouperont des données provenant directement des pêcheurs, de leurs associations et de différents ministères, tels que Transports Canada et Pêches et Océans Canada.
Pierre-Alexandre Goyette explique qu’ils auront besoin de données précises pour les différentes catégories de bateau, ce qui permettra ensuite d’extrapoler pour l’ensemble des navires du même type.

Selon le gestionnaire de projet du CERMIM, Pierre-Alexandre Goyette, plusieurs pêcheurs travaillent déjà à optimiser leur moteur et leur pratique de conduite, afin de réduire leur facture de carburant, mais le chantier de décarbonation permettra de cibler les actions les plus efficaces. PHOTO : GRACIEUSETÉ DE PIERRE-ALEXANDRE GOYETTE
Le CERMIM souhaite avoir terminé son étude dès cet été.
On a rapidement commencé avec les données de Pêches et Océans Canada et Transports Canada, et on aimerait avoir terminé le portrait de la flotte pour juillet
, affirme Pierre-Alexandre Goyette.

Selon le CERMIM, au moins 360 bateaux de pêche sont amarrés aux nombreux quais des îles de la Madeleine, sans compter les bateaux de plaisance, les navires de la CTMA et ceux de la Garde côtière canadienne. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
Un portrait pour diriger de futures actions
La cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jasmine Solomon, explique que le portrait permettra d’orienter les futures actions à entreprendre pour rendre la flotte navale plus verte.
Ce portrait va nous permettre de savoir par quoi on devrait commencer
, explique-t-elle. Est-ce qu’on parle plus d’installer des capteurs, de changer des équipements ou de développer un biocarburant? C’est difficile pour moi de dire aujourd’hui en quoi ça va se traduire.
C’est d’abord d’aller regarder le portrait de base pour aller explorer vers quelles destinations on s’en va dans la décarbonation du secteur naval.
La Communauté maritime des îles a fait de la décarbonation du secteur naval son créneau d’excellence dans le cadre du volet 3 du Fonds régions et ruralité.
C’est d’ailleurs ce fonds provenant du gouvernement provincial qui permet de financer cette étude du CERMIM au coût de 20 400 $.
LA UNE : Le chantier de décarbonation vise à améliorer le bilan environnemental du secteur naval, mais aussi à réduire la facture de carburant des propriétaires de bateau. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
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