Le conseil municipal a officiellement rendu facultative la controversée Passe Archipel en modifiant son règlement, notamment en raison d’absence d’entente avec Transports Canada.
La perception de la redevance fait toujours face à la grogne d’une partie de la population. Le code QR, qui aurait servi à contrôler les visiteurs, a été remplacé par un simple reçu.
Une plateforme de paiement est d’ailleurs déjà disponible sur le web depuis le 1er juin.

Les modalités de paiement de la redevance ont été mises en ligne le 1er juin. (Site web de la Municipalité des Îles-de-la -Madeleine) PHOTO : RADIO-CANADA / MUNICIPALITÉ DES ÎLES DE LA MADELEINE
Le maire Antonin Valiquette s’est engagé en début de séance à ne pas instaurer de redevance touristique obligatoire à l’avenir, sans faire de consultation publique. On a vu une opportunité de diversifier les revenus […] c’est quelque chose que toutes les villes du Québec cherchent à faire
, précise-t-il néanmoins.
Craintes
Lors de l’assemblée, des dizaines de citoyens ont exprimé leur mécontentement et fait part de leurs craintes à propos de la gestion de la Passe Archipel et du parc régional des Îles-de-la-Madeleine.

Un citoyen pose une question lors de la séance extraordinaire du conseil de la Municipalité des Îles de la Madeleine le 4 juin 2024. PHOTO : RADIO-CANADA
Jeanne Bourgeois, résidente des Îles, a notamment questionné le maire sur la pertinence d’un tel projet pour faire face aux bouleversements climatiques qui menacent l’archipel.
Tous les Madelinots savent très bien que le plus grand risque pour les îles sont l’érosion des berges et la montée des eaux. La possibilité d’ouragans et de très grosses tempêtes est omniprésente. En quoi un parc régional et des infrastructures touristiques supplémentaires viendront-ils réduire ce risque?

Des citoyens estiment que la priorité de la Communauté maritime devrait être la lutte contre l’érosion et la submersion. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA
Antonin Valiquette soutient pour sa part que le parc répond en partie à ces problématiques, mais que d’autres outils de la municipalité, ciblent plus spécifiquement l’érosion côtière, par exemple. Il n’est pas question de limiter les droits et les libertés de circuler sur le territoire avec un parc régional, mais plutôt de concilier des usages sur des endroits restreints et fragiles
, a-t-il expliqué.
La séance du conseil s’est terminée sous une pluie de huées et de cris de certains citoyens, qui demeurent insatisfaits et suspicieux.
LA UNE : Les touristes pourront, s’ils le désirent, payer la redevance en ligne afin d’aider l’archipel à entretenir des infrastructures. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE
PAR Emma Guerrero Dufour