Quinze ans après l’instauration d’un embargo sur les produits dérivés du phoque. Selon un article publié sur TVA Nouvelles / CIMT-CHAU, la Commission européenne réévalue cette législation controversée. Initialement mise en place en 2009, cette interdiction visait à prohiber l’importation et la vente de marchandises issues de la chasse aux loups-marins dans les 27 pays de l’Union européenne, suscitant depuis de nombreux débats et recours judiciaires.
Cette réévaluation pourrait aboutir à des modifications législatives, offrant potentiellement des opportunités inédites pour les chasseurs de phoques, notamment ceux des Îles-de-la-Madeleine. Gil Thériault, président de l’Association des chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine, estime que cette révision pourrait avoir des effets bénéfiques, en particulier pour les Inuits. «Cela permettrait aux chasseurs de couvrir leurs frais de chasse en vendant les peaux, comme avant l’embargo,» explique Thériault.
Les Premières Nations et les Inuit ont obtenu en 2015 des exemptions leur permettant de commercialiser certains produits dérivés du phoque, bien que ces exceptions soient jugées insuffisantes par les communautés concernées, notamment en raison de la complexité administrative.
La Commission européenne a lancé un appel à contributions, ouvert jusqu’au 7 août, et mènera des consultations ciblées avec des organismes au Canada et en Norvège. Les résultats de cet examen seront présentés au Parlement européen en 2025.
Le Comité permanent des pêches et des océans du sénat canadien a récemment publié un rapport critiquant la gestion gouvernementale de l’industrie de la chasse aux phoques. Le document souligne que l’embargo européen affaiblit toujours le secteur, au même titre que les restrictions américaines.
Pour les chasseurs, une révision positive de cette législation pourrait revitaliser une industrie en difficulté et offrir de nouvelles perspectives économiques tout en aidant à gérer les populations de phoques, dont la surabondance menace l’écosystème du golfe du Saint-Laurent.
LA UNE : RADIO-CANADA / MARIE-LAURE JOSSELIN