Quiconque a tenté de s’acheter une voiture neuve ET abordable dans les dernières années s’est rendu compte que c’est maintenant une tâche difficile. En ce sens, nous avons souvent parlé des difficultés d’accès à la voiture neuve, imposée par les prix augmentés, les taux d’intérêt démesurés, mais aussi la disparition des voitures sous-compactes et compactes.
Évidemment, ce n’est pas parce que les constructeurs désertent le segment des voitures sous-compactes que l’engouement se dissipe. À preuve, il ne se passe pas une semaine sans qu’on reçoive un courriel de quelqu’un qui recherche une petite voiture abordable, mais qui est contraint de se tourner vers le marché de l’occasion pour combler son désir.
Cet effet de rareté créé par l’abandon des constructeurs et la demande qui ne cesse d’être élevée pour les voitures sous-compactes occasionne des problèmes dans le domaine des véhicules d’occasion. C’est le bon vieux principe de l’offre et de la demande qui opère : peu d’offres pour une demande élevée font invariablement grimper les prix.
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Des cas d’espèce
C’est encore pire quand on regarde une marque comme Toyota, qui bénéficie d’un fort et continu vent de sympathie de la part des acheteurs, ce qui influence à la hausse la valeur de revente. En effectuant quelques recherches, j’ai déniché non pas une, mais bien plusieurs Toyota Yaris 2018 ou 2019 avec 60 000 km ou 80 000 km au compteur. Elles sont toujours affichées à un prix variant entre 17 000 $ et 18 000 $. Vous avez bien lu. Une voiture de 5 ans, dont le prix de vente initial pour la version LE de milieu de gamme était de 18 500 $, se vend maintenant approximativement 17 500 $. On parle ici d’une sous-compacte, équipée d’un 4-cylindres de 1,5 litre d’une puissance de 106 chevaux et munie d’une boite automatique à 4 rapports. Oui, il s’agit d’une voiture très fiable, et à peu près indestructible, mais quand même.
C’est le même syndrome pour la Honda Fit, dont certains exemplaires sont affichés à plus de 20 000 $ pour l’année modèle 2018 ou 2019. Même s’il n’est pas garanti que le vendeur obtiendra un si gros montant pour l’auto à la fin de la transaction, il n’en demeure pas moins qu’il s’est senti confiant de l’afficher à ce prix.
Et qu’est-ce qui rend légitime, pour un concessionnaire de véhicules d’occasion, d’afficher des voitures aussi vieilles à un prix si élevé? La clientèle. Si personne n’achetait de sous-compactes à fort prix, je vous garantis que les prix baisseraient. Les commerçants ne font que demander le juste prix pour ces voitures, en fonction de l’engouement qui les entoure. Et honnêtement, si j’étais à leur place, je ferais pareil.
Quelles sont les options?
Je ne répèterai jamais assez que quand vient le temps d’acheter une auto, particulièrement quand on souhaite respecter un budget précis et limiter les dépenses, rien ne vaut une calculatrice.
Parce que cette Toyota Yaris ou cette Honda Fit d’occasion de 5 ou 6 ans, vendue à fort prix, devra probablement être financée. À quel taux? Pour quel terme? Rapidement, le prix déjà élevé de la voiture peut devenir presque scandaleux si le financement s’effectue à 8-9-10 % d’intérêt. Après, pensez que cette voiture n’est pas couverte par une grande garantie, hormis la garantie légale offerte par un commerçant dans l’éventualité où vous faite affaire avec un commerce du genre. De plus, malgré la fiabilité de ces modèles, il y a fort à parier que des tâches d’entretien seront à réaliser dans quelques temps, comme les pneus, les freins ou les composants de suspension. Il faut donc tenir compte de tout ça. Avec tout ça, les dépenses s’accumulent.
Peut-être vous direz-vous, à la suite de ces calculs, qu’une voiture neuve sera plus avantageuse. Voyons voir. D’abord, sachez que vous devrez presque faire le deuil de la sous-compacte, parce qu’il ne reste que la Nissan Versa, dont le prix de base est de plus de 23 000 $ et dont la survie à long terme est loin d’être assurée. Vous devrez donc vous tourner vers un Nissan Kicks ou un Hyundai Venue, plus couteux encore, ou encore les quelques berlines compactes encore disponibles. Pour ces modèles, c’est 24 000 $ ou 25 000 $ au minimum. Sans compter le taux d’intérêt qui peut être élevé, même dans le neuf. Vous pourrez vous consoler en disant que vous bénéficierez d’une garantie complète, de la possibilité d’avoir un véhicule exactement comme vous le voulez et d’une certaine tranquillité d’esprit, ce qui peut compenser pour le prix plus élevé.
Bref, ce n’est pas un choix facile. Chaque situation comporte ses avantages. J’aurais aimé être porteur de bonnes nouvelles, mais force est de constater que l’abandon des voitures sous-compacts n’est ni une bonne nouvelle pour les acheteurs de véhicules neufs, ni pour les acheteurs de véhicules d’occasion. Hélas, c’est toujours le consommateur qui fait les frais de telles décisions pécuniaires prises par les constructeurs, et personne n’en ressort gagnant.
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