Yves-François Blanchet appuie les Madelinots pour la « mise en valeur » du loup-marin

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Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, conclut que l’heure est au développement d’un modèle d’affaires qui mettrait le phoque en valeur, à la suite de récentes conversations avec les Madelinots lors de son passage aux Îles dans les derniers jours.

C’est ce qu’il a affirmé en réaction à la croisade annoncée par la ministre des Pêches et Océans, Diane Lebouthilier, pour réhabiliter les produits du phoque à l’échelle internationale. Mardi, le gouvernement canadien a demandé à l’Union européenne d’assouplir les restrictions sur les produits du phoque tandis que les États membres révisent leurs réglementations commerciales.

Selon M. Blanchet, l’industrie du phoque ne demande pas la réouverture du marché européen. Il croit plutôt qu’Ottawa doit jouer son rôle en encourageant l’industrie à développer le marché intérieur.

L’industrie va vous dire [que] l’Europe n’est pas la solution à court terme parce que le marché québécois, le marché canadien n’est pas développé, renchérit le chef du BQ.

Ce n’est pas tellement un enjeu de prise de position du Bloc […] qu’un enjeu de comment on peut faire pour contribuer à ce que le fédéral joue son rôle.

Une citation de Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Yves-François Blanchet explique que l’idée n’est pas simplement d’abattre le loup-marin, mais aussi d’appuyer le développement des produits qui en sont dérivés.

Une assiette contenant un mets cuisiné à partir de viande de loup-marin.

Un plat de viande de loup-marin. (Photo d’archives) PHOTO : KARINE LAMONTAGNE

Des produits, il y en a plusieurs. Il nomme, entre autres, la peau qui peut être tannée ou encore, la viande qui a un potentiel gastronomique. Parmi les usages, il mentionne aussi la graisse de phoque, qui s’exploite sous forme d’huile, voire même les os et les retailles, utilisables pour faire de la nourriture animale et des appâts pour la pêche au homard.

Une petite colonie de phoques gris dans l'eau du Saint-Laurent.

Les phoques sont nombreux près de l’île Brion, aux îles de la Madeleine. PHOTO : RADIO-CANADA

Trop de phoques, trop peu de poissons

À la fin du mois de juillet, la ministre des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, a déclaré qu’il serait nécessaire de contrôler la population de phoques pour protéger l’avenir de l’industrie des pêches.

Le politicien se réjouit qu’Ottawa ait reconnu récemment que le phoque est un prédateur de la mer dont l’effet est non négligeable sur l’écosystème.

Il y a une surpopulation de phoques du Groenland et de phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent qui consomment 50 fois la totalité de la pêche humaine, avance Yves-François Blanchet.

Selon le chef du BQ, la forte présence du phoque n’est pas étrangère au phénomène de déclin de certaines espèces de poissons.

Yves-François Blanchet au micro de «C'est encore mieux l'après-midi».

Yves-François Blanchet a abordé les dossiers de l’heure des Madelinots, « ceux qu’on suit de voyage en voyage », a-t-il expliqué en entrevue à l’émission Bon pied, Bonne heure!, jeudi. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / MARIANE BERGERON-COURTEAU

En entrevue à l’émission Première Heure au début du mois, le directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec, Gil Thériault, abondait dans le même sens.

Le prédateur naturel du phoque, c’est justement l’homme. Depuis les années 1980, on ne chasse plus suffisamment le phoque. Donc, évidemment, ils ont profité du momentum pour prendre la niche écologique, explique-t-il.

Quand on regarde les populations de phoques gris, on est passé peut-être d’une population de 5000 à 10 000 dans l’est du Canada à environ 400 000 à 500 000 [phoques] aujourd’hui.

Une citation de Gil Thériault, directeur de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec

Yves-François Blanchet déplore par ailleurs que la ministre des Pêches et des Océans ait comparé le phoque à un rat. Lorsqu’on veut mettre en valeur la viande de phoque, la peau du phoque ou de l’huile de phoque, c’est comme dire aux gens : « Irais-tu manger du rat au restaurant? », lance-t-il.

Il ne faut pas prendre [cette comparaison] aux mots, martèle Réjean Vigneau, chef fondateur de la boucherie madelinienne spécialisée, Côte à Côte. Pour lui, c’est une des meilleures viandes que tu ne mangeras jamais du côté saveur et tendreté.

Il constate une augmentation d’année en année du nombre de distributeurs et de restaurateurs qui s’y intéressent.

LA UNE : Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, était en tournée aux Îles-de-la-Madeleine du 3 au 9 août 2024. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ELISA SERRET

PAR vec les informations de Michel Désautels