Le chemin du Gros-Cap bientôt protégé de l’érosion

Publicité

Articles similaires

Comment décortiquer un homard

On retire les pinces On retire la queue On retire les...

Une 150e saison de pêche lancée aux Îles-de-la-Madeleine

Les pêcheurs madelinots ont officiellement pris la mer pour...

Téléjournal : 150e saison de pêche au homard dans l’archipel

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activité...

La Coopérative des pêcheurs des Îles prête pour la 150ème mise à l’eau

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activités...

Depuis 150 saisons, le cœur des Îles bat au rythme du homard

Sur les quais de Cap-aux-Meules, de Grande-Entrée ou de...

Deux ouvrages de protection seront construits dans les prochains mois sur le chemin du Gros-Cap, aux Îles-de-la-Madeleine, pour protéger les tronçons les plus menacés par l’érosion côtière.

Au cours des derniers mois, des équipes du ministère de la Sécurité publique (MSP) ont identifié deux tronçons du chemin considérés à risque extrême, soit où il est probable que l’érosion affecte la route au cours des 30 prochaines années.

Une carte montre une côte, vue de haut, morcelée par l'érosion, avec des bandes de couleurs selon les niveaux de risque et trois résidences en rouge exposé à un niveau extrême.

La ministère de la Sécurité publique a analysé le risque d’érosion d’une partie du chemin du Gros-Cap. La bande violette représente la zone de risque extrême. Les deux tronçons de route en rouge seront protégés. Photo : Gouvernement du Québec/Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Ces deux endroits seront protégés par des ouvrages différents, explique la cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jasmine Solomon.

Premièrement, il y a un rip-rap qui va être fait dans l’échancrure qu’il y a devant l’allée Robert-Vigneau, mentionne Mme Solomon. Un rip-rap, c’est un type d’enrochement, mais avec une pente beaucoup plus douce qui a pour effet de venir freiner l’énergie des vagues.

Jasmine Solomon photographié près d'une falaise érosée dans le secteur de Gros-Cap.

La cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jasmine Solomon, près de la brèche qui s’approche du chemin du Gros-Cap, face à l’allée Robert-Vigneau. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Une deuxième portion du chemin du Gros-Cap, dans la courbe un peu plus à l’est, sera également protégée, cette fois, par un enrochement conventionnel.

Les deux ouvrages sont conçus pour sécuriser la route pour les 30 prochaines années.

Dans son analyse de risque, le ministère de la Sécurité publique a étudié la zone comprise entre le 339 chemin du Gros-Cap et l’échouerie du Gros-Cap.

Une cinquantaine de résidences se trouvent dans ce secteur et le chemin du Gros-Cap en est l’unique voie d’accès.

Une soixantaine de grottes ont été dénombrées au pied des falaises. Trois inspections ont eu lieu en 2023-2024 pour déterminer les zones à protéger et développer le concept des ouvrages de protection.

Les appels d’offres devraient être lancés sous peu, dans l’espoir de réaliser les travaux d’ici janvier 2025. La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine est toujours en attente des autorisations environnementales ministérielles pour ouvrir le chantier.

Le ministère de la Sécurité publique a déjà octroyé 5 millions de dollars pour protéger le chemin du Gros-Cap. Québec financera à 100 % les travaux.

Relocalisation de trois chalets

À la suite de son analyse, le ministère de la Sécurité publique encourage également la relocalisation de trois résidences secondaires qui se trouvent dans la zone de risque extrême.

On n’est pas du tout dans l’expropriation ou dans l’obligation de se relocaliser, précise Jasmine Solomon.

Le but était de mettre ces propriétaires-là au courant qu’ils se trouvent dans la bande de risque extrême, ajoute-t-elle. Ils ne sont pas non plus en imminence de danger, ils n’ont pas les deux pieds dans l’eau et ne sont pas à une tempête près d’être touchés, mais ils doivent commencer à penser à un plan B.

Un chat situé près du bord d'une falaise érodée.

Cet chalet situé près d’une importante brèche dans la falaise fait partie des trois résidences secondaires dont le ministère de la Sécurité publique recommande la relocalisation. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

En août, la Municipalité a rencontré en personne tous les propriétaires de lots se trouvant du côté mer du chemin Gros-Cap pour les informer des conclusions du ministère de la Sécurité publique et du projet de protection de la route.

Une séance publique a aussi eu lieu pour tous les propriétaires du secteur ciblé par l’analyse de risque du MSP.

Il y avait certains propriétaires qui s’attendaient peut-être à être protégés qui ne sont pas protégés. On vient protéger la route, mais pas les résidences.

Une citation de Jasmine Solomon, cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Mme Solomon mentionne tout de même qu’un suivi du secteur sera désormais assuré par le MSP, ce qui a tout de même rassuré certains propriétaires.

Relocaliser la route à long terme?

Après avoir effectué son analyse de risque, Québec recommande aussi de réaliser une étude de faisabilité en vue de relocaliser le chemin du Gros-Cap à plus long terme.

Le ministère vient dire qu’on sécurise la route pour un horizon de 30 ans et on recommande à la Municipalité de faire une étude de faisabilité pour voir si c’est faisable ou pas de déplacer le chemin, précise la cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jasmine Solomon.

Est-ce que les investissements en valent la peine versus la protection de l’ensemble du secteur dans une trentaine d’année? C’est ce qui va être évalué dans l’étude.

Une citation de Jasmine Solomon, cheffe de section en action climatique à la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine

Jasmine Solomon mentionne que cette étude pourrait être financée à même les 5 millions de dollars promis par Québec, si des sommes sont restantes après la construction des deux ouvrages de protection.

Cadre d’érosion : séance publique à venir

Le 17 septembre, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine va présenter publiquement son cadre d’intervention en érosion et en submersion côtière.

Le document déposé en septembre 2023 aux ministères des Affaires municipales et de la Sécurité publique du Québec n’a pas encore dévoilé à la population.

L’administration municipale va donc faire connaître les zones qu’elle souhaite protéger en priorité sur l’ensemble de son territoire.

 

LA UNE : Les falaises du secteur de Gros-Cap sont rongées par la mer et se rapprochent de la route qui est le seul accès pour une soixantaine de propriétaires de lots. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

PAR