Le criquet des Îles sous la loupe des biologistes madelinots

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Armés de grands filets, des membres de l’organisme Attentions Fragîles arpentent depuis le début du mois d’août les herbes hautes des îles de la Madeleine à la recherche du criquet des Îles.

Ce spécimen est rare et endémique aux Îles-de-la-Madeleine. Il se distingue par le derrière de ses pattes de couleur rouge, il possède un motif zébré sur les pattes et il a les ailes plus courtes que son corps ainsi qu’une tache noire derrière les yeux.

Un criquet des Îles est posé sur la tranche d'une main.

Les pattes rouges sont une caractéristique du criquet des Îles. Photo : Gracieuseté de Rachelle Gagnon

Cet organisme madelinot a été mandaté par Environnement et Changement climatique Canada pour recenser cette espèce. La question de la biodiversité motive cette étude.

Cette espèce n’a pas vraiment été étudiée et on ne connaît pas ses habitudes de vie. On sait encore moins il y en a combien et où [ses spécimens] se trouveraient sur les Îles […]. Avec ces études-là, on en apprend sur [la manière dont] ils vivent et sur leurs préférences. Bref, [ça sert] à en apprendre plus, précise Rachelle Gagnon, biologiste et chargée de projet en éducation relative à l’environnement chez Attention FragÎles et aussi chargée de l’étude des criquets.

Rachelle Gagnon est accroupie dans de hautes herbes en train de vérifier son filet.

C’est à l’aide d’un filet à insectes que la capture des criquets est réalisée.Photo : Gracieuseté de Rachelle Gagnon

Une fois capturés, les criquets sont photographiés et ensuite relâchés à l’endroit où ils ont été trouvés. Les photos sont ensuite envoyées au Service canadien de la faune, qui confirme par la suite qu’il s’agit d’un criquet des Îles ou non.

C’est pour savoir si avec l’urbanisation, par exemple, on est en train de détruire leur habitat […]. On est souvent consultés lors de projets de construction pour voir si ça ne nuit pas à une espèce et, avec ces études-là, on pourrait le dire, si ça nuit ou pas, explique Mme Gagnon.

C’est une espèce qu’on ne veut pas perdre parce qu’on ne la trouve qu’aux îles de la Madeleine. On ne veut pas perdre une autre espèce.

Une citation de Rachelle Gagnon, biologiste et chargée de projet pour Attention FragÎles

Le degré de difficulté de recherche est élevé, ce qui peut même être parfois frustrant, selon Rachelle Gagnon, puisque le criquet des Îles se fait tranquille et timide : il ne vole pas et ne chante pas.

C’est une question de chance qu’on en trouve un proche de nous ou s’il saute devant nous, dit-elle. À ce jour, on en a trouvé vingt, mais des fois, je me dis qu’il y en a peut-être beaucoup et qu’on ne les voit pas ou si ce qu’on a capturé, ça représente qu’il n’y en a vraiment pas beaucoup, poursuit-elle en soulignant l’importance d’en apprendre davantage sur cette espèce.

Rachelle Gagnon, debout dans les herbes hautes, tient un grand filet.

Rachelle Gagnon effectue des sorties sur le terrain à la recherche de criquets des îles-de-la-Madeleine.Photo : Gracieuseté de Rachelle Gagnon

Il s’agit de la deuxième année de l’étude sur le criquet des Îles.

Cette année, la recherche aux criquets s’est aussi faite sur l’île d’Entrée, la seule île non reliée à l’archipel, où quelques spécimens ont été trouvés.

Le financement de cette étude provient de la démarche PHa/REs — Protection des habitats essentiels pour le rétablissement des espèces en péril aux Îles de la Madeleine —, une initiative d’Attention FragÎles, essentiellement financée par Environnement et Changement climatique Canada.

Attention Fragîles étudie aussi d’autres espèces parallèlement au criquet sur le terrain, comme le grèbe ou le bécasseau.

 

LA UNE:Le criquet des Îles est une espèce propre à l’archipel madelinot. Photo : Gracieuseté de Rachelle Gagnon