Érosion et submersion côtières : le cadre d’intervention suscite de l’espoir aux Îles

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Le dévoilement du cadre d’intervention en érosion et en submersion côtières aux îles de la Madeleine rassure certains Madelinots qui gagnent leur vie dans les zones jugées les plus vulnérables aux aléas climatiques.

Le document présenté mardi soir à la population madelinienne suscite l’espoir que les démarches pour protéger certains sites malmenés par les vagues s’accéléreront.

La copropriétaire du pub Chez Halabolina, Hélène Cyr, est ravie d’apprendre que la Pointe de Grande-Entrée figure en tête des sites les plus vulnérables de l’archipel, ce qui en fait un endroit prioritaire aux yeux des élus madelinots.

Mme Cyr y voit un espoir de sauver son commerce ayant pignon sur rue dans ce secteur inondé lors du passage de Fiona.

Deux femmes regardent l'arrière d'un bâtiment menacé par l'érosion.

Les propriétaires du pub Chez Halabolina, Hélène Cyr et sa fille, sont forcées de démolir leur bâtiment d’ici novembre 2025 si elles veulent toucher une compensation financière de Québec. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Après le passage de la tempête en 2022, la restauratrice a reçu un avis d’imminence de danger de submersion côtière du ministère de la Sécurité publique.

Québec lui offre une compensation financière si elle démolit son commerce, un scénario auquel Hélène Cyr ne peut se résigner.

Il n’est pas question de démolir si j’ai un espoir qu’il y aura de la protection. Quand j’ai vu à l’écran que le site de la Pointe de Grande-Entrée était en numéro 1, j’étais extrêmement contente.

Une citation de Hélène Cyr, propriétaire du pub Chez Halabolina

De l’espoir, Hélène Cyr en avait besoin. Elle n’a pu ouvrir son restaurant cet été, en raison des coûts exorbitants d’assurance engendrés par l’avis de danger imminent de submersion côtière.

Hélène Cyr et sa fille Dominique Turbide photographiées dans leur restaurant.

Hélène Cyr et sa fille Dominique Turbide espèrent que la Pointe de Grande-Entrée sera protégée prochainement. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Elle se dit prête à continuer à exploiter son commerce à ses risques et périls dans les prochaines années, même si elle ne pourra plus bénéficier d’une aide de Québec si elle refuse de démolir.

La restauratrice aimerait plutôt obtenir une aide financière pour mettre son restaurant sur pilotis.

Des homardiers au port de Grande-Entrée.

Le port de Grande-Entrée accueille plus du tiers des 325 homardiers des îles de la Madeleine. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

À quelques pas de son restaurant, on trouve le plus grand port de pêche des îles de la Madeleine. Environ 110 homardiers s’amarrent sur les quais de la Pointe de Grande-Entrée.

Le secrétaire de l’administration portuaire se réjouit aussi de savoir que le site est la priorité de la Communauté maritime des Îles, bien que ce classement confirme la vulnérabilité du site.

Qu’il soit classé prioritaire, c’est vu d’un très bon œil, affirme Francis Éloquin. On est content puisque si c’est prioritaire, il devrait y avoir des solutions concrètes présentées sur la table prochainement.

Francis Éloquin.

Le pêcheur et secrétaire de l’administration portuaire de Grande-Entrée, Francis Éloquin, espère voir des actions concrètes menant vers la protection du site de la Pointe de Grande-Entrée. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Des espoirs sur la Pointe de Havre-aux-Maisons

Le dévoilement du cadre d’érosion et de submersion côtières suscite aussi de l’espoir du côté de la Pointe de Havre-aux-Maisons. Ce secteur qui abrite des commerces et des bâtiments industriels est jugé le deuxième plus vulnérable de l’archipel après la Pointe de Grande-Entrée

La propriétaire de la pâtisserie Hélène des Îles, Hélène Arseneau, espère que ce haut classement parmi les 31 sites analysés va accélérer les démarches pour protéger le site.

J’espère vraiment qu’on va pouvoir mettre en place des mesures qui vont nous aider. On tient tous à nos petits commerces, c’est ce qui nous fait vivre, affirme-t-elle. Personne ne veut voir tout ce travail disparaître.

La façade la pâtisserie Hélène des Îles.

La pâtisserie Hélène des Îles se trouve dans le secteur de la Pointe de Havre-aux-Maisons, un site complètement inondé lors du passage de la tempête Fiona. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Bien que sa pâtisserie ait été construite sur pilotis, Mme Arseneau souligne que le niveau d’eau exceptionnellement élevé lors du passage de la tempête Fiona s’est approché à quelques centimètres du plancher de son commerce.

C’est angoissant d’avoir un commerce sur la Pointe, il faut essayer de ne pas trop y penser parce que sinon on arrêterait toute activité. Je me sens menacée chaque automne. Quand c’est la saison des tempêtes, je prie pour qu’on soit épargné.

Une citation de Hélène Arseneau, propriétaire de la pâtisserie Hélène des Îles

Les tempêtes sont de plus en plus violentes, c’est ça qui nous inquiète. Ce n’est vraiment pas agréable comme situation, ajoute-t-elle.

Hélène Arseneau photographiée dans son commerce.

Hélène Arseneau est pâtissière et propriétaire de l’entreprise Hélène des Îles. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

La Communauté maritime des Îles affirme qu’il est encore trop tôt pour confirmer quel type de protection sera mis en place dans les secteurs vulnérables et à quel moment il sera possible de passer à l’action.

LA UNE : La Communauté maritime des Îles considère la Pointe de Grande-Entrée comme l’endroit le plus vulnérable à l’érosion et à la submersion côtières de l’archipel. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose