Alors que l’entrée en fonction du deuxième parc éolien des îles de la Madeleine était initialement prévue en octobre 2025, les promoteurs indiquent avoir reporté l’échéancier d’un an, à l’automne 2026.
À l’automne 2023, le ministère de l’Environnement a jugé que l’étude d’impact environnementale fournie par les gestionnaires du projet n’était pas satisfaisante.
Il avait alors formulé 65 questions et commentaires liés à des lacunes soulevées dans l’étude, notamment sur les impacts du projet sur les oiseaux et l’habitat des espèces en péril.
L’analyse de la recevabilité de l’étude d’impact se poursuit, aucun avis de recevabilité ou de non-recevabilité n’a été rendu
, indique par courriel le porte-parole du ministère de l’Environnement, Frédéric Fournier. Le ministère est en attente des réponses de l’initiateur, qui dispose par ailleurs de tout le temps qui lui est nécessaire pour y répondre, aucune échéance ne lui ayant été donnée pour l’instant.
Jacques Gauthier, le président de Nutrinor-Gilbert Énergies renouvelables, l’entreprise qui détient 50 % des parts du parc éolien aux côtés de l’Alliance de l’énergie de l’Est, explique que les études environnementales sont toujours en cours.
Il y a des études additionnelles qui devaient être réalisées et qu’on a réalisées dans les derniers mois, indique Jacques Gauthier. Il y a eu des échanges avec le ministère de l’Environnement pour lui transmettre les études et répondre à des questions, des analyses, donc le processus environnemental se poursuit.
M. Gauthier précise également que des analyses de sol et des études de terrain sont actuellement effectuées sur sept sites situés sur les terres publiques de Grosse-Île et sur les terrains de Mines Seleine afin d’analyser les meilleurs endroits où implanter les éoliennes.

Des éoliennes pourraient voir le jour sur le terrain de Mines Seleines, de l’autre côté de la route 199. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Alors que le nombre d’éoliennes projeté pour ce parc de 16,8 mégawatts a varié de quatre à sept, Jacques Gauthier souligne que l’implantation de quatre éoliennes de 4,2 mégawatts est actuellement le scénario privilégié.
Toutefois, aucun contrat n’a encore été conclu avec les équipementiers pour l’achat des différentes pièces d’éoliennes.
Il y a encore pas mal de travail à effectuer pour avoir une position définitive sur le projet et c’est sur quoi on s’affaire actuellement
, indique M. Gauthier.
Le président de Nutrinor-Gilbert Énergies renouvelables ne s’inquiète pas outre mesure du report de la mise en service.
Lorsque j’ai pris connaissance du dossier et qu’on a racheté l’entreprise, j’étais convaincu qu’il y aurait un déplacement d’échéancier, affirme M. Gauthier. Pour le moment, ça ne m’inquiète pas du tout; ça me permet de peaufiner le projet comme il le faut.
Des reports d’échéanciers, dans le contexte d’un développement de projet, c’est fréquent, c’est ce qui se produit à peu près tout le temps.
Des variables encore méconnues
Les coûts du parc éolien de Grosse-Île sont toujours estimés entre 70 et 80 M$, bien que certaines variables puissent changer la donne.
On continue de travailler avec cet objectif-là de coût de projet, mais ça va dépendre des conclusions de nos négociations avec l’équipementier qui sera sélectionné et ça va dépendre des conclusions des études environnementales qui pourraient fixer des conditions qui elles-mêmes pourraient avoir des coûts
, note M. Gauthier.
Il est encore trop tôt pour savoir si le projet de parc éolien de Grosse-Île fera l’objet d’un examen public de la part du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Ce n’est qu’une fois l’étude d’impact environnementale jugée recevable par le ministère de l’Environnement qu’une période d’information publique sera ouverte.
Durant cette période de 30 jours, une personne, un groupe, un organisme ou une municipalité pourra demander la tenue d’une consultation publique au ministère de l’Environnement. Le cas échéant, le ministère transmettra ces demandes au BAPE, qui fera une recommandation sur le type de mandat qui devrait lui être confié, selon l’information transmise.

Les deux éoliennes du parc de la Dune-du-Nord produisent environ 10 % de l’énergie nécessaire sur l’archipel. Photo : Radio-Canada / Steve Rompré
Selon Hydro-Québec, la mise sur pied du parc éolien de Grosse-Île permettra d’éviter la consommation de près de 11 millions de litres de mazout par année. Ceux-ci s’ajoutent aux 7 millions de litres économisés grâce au parc éolien de la Dune-du-Nord mis en service à la fin de 2020.
Ensemble, les deux parcs engendreront une réduction totale d’environ 40 % du mazout consommé par rapport à 2019.
LA UNE : Le parc éolien de Grosse-Île sera implanté aux abords de Mines Seleines, du côté ouest de la route 199. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Matt Duguid
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