Des marcheurs ont découvert samedi un poisson-lune mort, échoué sur la plage de Saint-Ulric. De plus en plus d’observations de ce type sont signalées au groupe de recherche Amphibia Nature.
Qualifié du plus gros poisson osseux de la planète
par l’organisme, les poissons-lunes sont friands de méduses. Ils apprécient également prendre des bains de soleil sous la surface d’eaux tempérées.
Les raisons de la mort de ces grands poissons sont diverses, explique le vétérinaire en environnement et fondateur du groupe de recherche Amphibia Nature, Martin Ouellet.
Une hélice de bateau, un filet de pêche ou un courant froid peuvent facilement désorienter et tuer les poissons-lunes.
Plusieurs hypothèses sur leur présence
Le groupe de recherche Amphibia Nature témoigne recevoir une quinzaine de signalements par année d’échouages semblables, entre L’Isle-aux-Coudres et les Îles-de-la-Madeleine, principalement dans le corridor entre Rimouski et Sainte-Anne-des-Monts.
Moins évident à observer qu’un phoque ou qu’un béluga, le poisson-lune est observé la plupart du temps lorsqu’il s’échoue sur le rivage. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté de Denis Thibeault, Municipalité de L’Anse-Saint-Jean
Martin Ouellet décrit deux phénomènes qui justifieraient la présence de ces poissons dans les eaux du Saint-Laurent.
Les eaux se réchauffent d’une part et les méduses se feraient plus nombreuses d’autre part, selon le scientifique. Ces variables offrent alors aux poissons un garde-manger et une température d’eau propices à l’espèce, surtout à la fin de l’été.
Le vétérinaire précise qu’il faut faire attention, car le nombre d’observations qui augmente peut aussi être lié à un meilleur réseautage.
Tout le monde a des téléphones cellulaires, c’est plus facile de documenter, c’est plus facile de rapporter des cas.
Martin Ouellet est cofondateur d’Amphibia-Nature et vétérinaire en environnement de formation. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Jessica Lesage
La morale de l’histoire, c’est : est-ce qu’il y a plus de poissons-lunes parce que l’eau se réchauffe, parce qu’il y a plus de méduses, ou tout simplement parce que les gens les voient plus?
, se questionne-t-il.
Le chercheur explique que cette hausse d’observations peut être facilitée avec les beaux jours. Lorsque les fins de semaine sont ensoleillées, plus de promeneurs avoisinent les plages et constatent la présence de poissons-lunes.
Martin Ouellet ajoute que dans le corridor où ces spécimens sont observés, il y a plus de maisons et de plages accessibles en bord de fleuve.
Vingt ans d’observation
Amphibia Nature a commencé ses observations en 2003, et le groupe décrit avoir remonté sur la trace du poisson-lune dans les eaux québécoises dans les années 1940.
Il y a vingt ans maintenant, un poisson-lune, c’était une trouvaille exceptionnelle au Québec.
Alors qu’on croyait ces poissons perdus, le vétérinaire explique qu’il y a possiblement toujours eu des poissons-lunes dans le fleuve, mais qu’aucune documentation n’en était faite.
Ces nouveaux signalements restent précieux pour l’organisme puisqu’ils permettent aux chercheurs de mieux comprendre l’aire de répartition du poisson.
Pour signaler une observation de poisson-lune, de tortue luth, ou de toute autre espèce, il suffit de prendre une photo, l’heure et la position en note et de les transmettre au groupe de recherche Amphibia Nature.
LA UNE : Un poisson-lune a été retrouvé, échoué sur la plage de Saint-Ulric : un phénomène de plus en plus souvent observé. Photo : Gracieuseté : Chantal Roy