Le défi du recrutement dans les hôpitaux de Gaspé et des Îles

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Un rapport du Collège des médecins note que la pénurie de personnel médical est importante et que sa rétention est difficile tant en Gaspésie qu’aux Îles-de-la-Madeleine.

L’hôpital de Gaspé compte une trentaine de lits pour 15 000 habitants et la région dépend du personnel d’agences indépendantes pour combler les postes clés et éviter des ruptures de service, peut-on lire dans le rapport publié lundi.

Le Collège note aussi que retenir du personnel est difficile, notamment en raison du manque criant de logements dans la région.

La volonté gouvernementale de ne plus recourir aux agences de placement en santé pour recruter de la main-d’œuvre indépendante dans cette région compromettra la quantité et la qualité des soins offerts. Et si des soignants d’ici ou venus d’ailleurs voulaient aller y travailler pour plusieurs années, il n’y a pas assez de logements pour les accueillir, eux et leurs familles, ajoute le Dr Mauril Gaudreault. Québec a annoncé vouloir cesser de recourir aux agences privées d’ici 2026.

Même constat à l’hôpital de l’Archipel, aux Îles-de-la-Madeleine, qui est situé à Cap-aux-Meules. Il compte une trentaine de lits pour une population d’environ 13 000 personnes, un nombre qui s’établit à plus de 60 000 l’été, ce qui exerce une forte pression sur le système de soins des Îles.

L’enjeu de la pénurie de personnel est aussi important ici qu’à Gaspé, que sur la Côte-Nord ou qu’en Abitibi-Témiscamingue. La main-d’œuvre indépendante (MOI) vient pourvoir au moins 16 % des postes vacants. Les plans annoncés par le gouvernement du Québec pour accéder à l’équilibre budgétaire et sonner le glas du recours aux agences de personnel en santé exercent une forte pression sur le système local de soins et de services sociaux, peut-on lire dans le rapport.

Autres préoccupations

En Gaspésie, le rapport note également le recours à une comptabilité créative pour financer la hausse des coûts à l’urgence, tout en préservant les autres missions importantes. Malgré tout, des interruptions de service surviennent fréquemment, notamment à l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts, où l’obstétrique doit parfois fermer une semaine sur deux. De même, certains équipements doivent être optimisés, entre autres à l’urgence de l’hôpital de Maria, qui a ouvert ses portes il y a plus de 70 ans. Rien n’annonce sa rénovation ou son remplacement prochain.

Le rapport note également que l’éloignement rend difficile de faire entendre les doléances de la région auprès des décideurs.

Le Collège déplore aussi qu’il soit de plus en plus difficile de pourvoir les postes vacants ou encore de trouver des candidats aptes à devenir chefs de département, malgré la relation harmonieuse avec l’administration.

Il semble s’être installé un désintéressement quant à ces types de responsabilités au sein du personnel soignant. On avoue sentir que le renfort n’arrivera pas à moyen terme dans la région. Il y a aussi une absence de valorisation. Et d’année en année, la charge administrative augmente, ce qui éloigne les soignants de la patientèle, observe-t-ton dans le rapport.

 

LA UNE : Les coûts de la main-d’œuvre indépendante ont été multipliés par 65 entre 2017-2018 et 2022-2023 au CISSS des Îles. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose