L’Île-du-Prince-Édouard est devenue la « destination touristique officielle » de la Ligue nationale de hockey.
L’office du tourisme de l’Île-du-Prince-Édouard soutient qu’un partenariat avec la Ligue nationale de hockey démontre déjà sa valeur. Les députés de la province sont sceptiques.
En vertu d’une entente de trois ans annoncée en février, l’Île-du-Prince-Édouard est devenue la destination touristique officielle
de la Ligue nationale de hockey (LNH).
Cela signifie que la LNH fait la promotion des attraits touristiques de l’île dans les arénas à travers le continent, sur son site Internet et ses réseaux sociaux, en plus de tenir des réunions ou colloques dans la province.
Devant le comité permanent de l’Assemblée législative sur l’éducation et la croissance économique, jeudi à Charlottetown, des responsables de Tourisme Î.-P.-É. ont déclaré que la valeur générée par la visibilité qu’obtient la province dans ce partenariat avec la LNH s’élève à 32 millions de dollars.
Pressés de questions par les élus membres de ce comité, les porte-paroles de l’agence du tourisme ont cependant eu du mal à expliquer comment ils pouvaient en arriver à ce chiffre.
À moins de voir des derrières sur des sièges — ou des revenus fiscaux, qui sont la réelle mesure du rendement — vous allez devoir me donner une meilleure raison pour qualifier ça de retour sur investissement
, leur a rétorqué le député libéral Robert Henderson.
Entente de confidentialité avec la LNH
Tourisme Î.-P.-É. a engagé un consultant extérieur pour calculer la valeur de ce que reçoit la province en échange de ce qu’elle paie à la LNH.
Sauf que le montant qu’elle paie n’est pas clair. En février, le gouvernement provincial disait avoir versé 2,5 millions de dollars pour la première année de ce partenariat de trois ans.
Le député libéral Robert Henderson n’est pas impressionné par ce que la province a retiré jusqu’ici de son entente avec la LNH. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
Les fonctionnaires ont expliqué jeudi qu’ils ne pouvaient pas dire combien la province payait à la LNH cette année — ou pour toute année future, si le partenariat continue — parce qu’elle a passé une entente de non-divulgation avec la ligue.
Le libéral Henderson et le député vert Peter Bevan-Baker ont demandé pourquoi un contrat qui implique d’investir l’argent des contribuables est ainsi rattaché à une entente de confidentialité.
Nous ne l’aurions jamais conclue si l’Île-du-Prince-Édouard et tous les Prince-Édouardiens n’allaient pas en retirer un avantage
, a insisté le chef de la direction de Tourisme Î.-P.-É., Kent MacDonald. Les résultats sont déjà visibles
.
Kent MacDonald (à droite), chef de la direction de Tourisme Î.-P.-É., devant le comité de l’Assemblée législative, jeudi à Charlottetown. PHOTO : CBC / STEVE BRUCE
En plus de la promotion des attraits de l’Île-du-Prince-Édouard, la LNH a tenu au début septembre à Charlottetown un sommet de trois jours, From the Crease to the Coast
, pour lequel près de 200 personnes se sont déplacées, dont le commissaire Gary Bettman.
Pourtant, tout ceci n’a rapporté que 1,2 million de dollars en revenus fiscaux pour la province, selon Robert Henderson.
Je ne serais pas prêt à dire que ce n’est que 1,2 million pour la province. Je ne crois pas que c’est rendre justice [au partenariat]
, a répondu Keith Hanson, directeur recherches et liaisons de Tourisme Î.-P.-É.
Le gouvernement aura l’occasion de se retirer de l’entente avec la LNH à la fin de la première année. La province peut aussi, si elle le souhaite, négocier une nouvelle entente pour les deux années suivantes.
LA UNE : Gary Bettman, le commissaire de la Ligue nationale de hockey, était à Charlottetown pour un sommet, au début du mois de septembre. (Photo d’archives) PHOTO : USA TODAY SPORTS VIA REUTERS / SAM NAVARRO