L’Ivan-Quinn à l’arrêt plus longtemps que prévu

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La cale sèche du navire Ivan-Quinn, qui effectue la desserte entre Cap-aux-Meules et l’île d’Entrée, est prolongée d’au moins deux semaines. Cette situation crée de l’insatisfaction dans l’archipel.

L’interruption de service, prévue initialement du 1er septembre au 19 octobre, durera finalement jusqu’aux environs du 4 novembre.

Par courriel, la Société des traversiers du Québec (STQ) explique que cette prolongation est liée à l’entretien du moteur, qui sera plus long qu’initialement planifié.

La STQ, qui a refusé d’accorder une entrevue à Radio-Canada, précise que les usagers ont reçu une alerte le 9 octobre pour les informer de la situation.

Cet arrêt prolongé suscite du mécontentement parmi les habitants de l’île d’Entrée puisque le navire de remplacement, le Béatrice-Hubert, ne permet pas le transport de véhicules ni de marchandises volumineuses.

On ne peut pas transporter du bois de construction ou des électroménagers ni se déplacer avec nos véhicules, et ça va durer pendant plus de deux mois.

Une citation de Ralph Josey, résident de l’île d’Entrée

M. Josey, pêcheur et agriculteur, précise qu’au début de l’arrêt technique, en septembre, de nombreux bateaux de pêche étaient encore à l’eau et pouvaient pallier l’absence de l’Ivan-Quinn en transportant des marchandises, mais que ce n’est plus le cas à la mi-octobre.

Ralph Josey photographié devant sa ferme.

Ralph Josey est d’avis que la Société des traversiers du Québec manque de considération envers les résidants de l’île d’Entrée. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Je ne suis pas d’accord avec le fait que le navire de remplacement soit juste un bateau pour les passagers, lance M. Josey. Nous payons des taxes pour tout, mais on ne reçoit aucun service.

Des gens débarquent d'un bateau accosté.

Le NM Ivan-Quinn permet le transport de marchandises et de véhicules, ce qui n’est pas le cas du navire de remplacement, le NM Béatrice-Hubert. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

La Société des traversiers du Québec soutient que le navire JC Lapierre, appartenant à la CTMA, est disponible pour le transport de marchandises ou d’équipements, selon la demande et en fonction des conditions météorologiques.

Toutefois, le JC Lapierre a également été mis en cale sèche récemment, rendant son utilisation impossible. Ralph Josey rapporte avoir lui-même tenté de faire transporter un tracteur à son bord, mais il affirme que la CTMA lui a répondu que ce n’était pas possible avant le retour du navire Ivan-Quinn en novembre.

Selon la STQ, le JC Lapierre reprendra du service la semaine prochaine et un transport de marchandises est déjà à l’horaire. La Société invite les usagers à communiquer directement avec la CTMA pour planifier le transport de grosses marchandises.

La CTMA n’avait pas répondu aux questions de Radio-Canada sur le sujet au moment de publier ces lignes.

Joël Arseneau demande à la STQ de faire mieux

Le député des Îles-de-la-Madleine déplore l’incapacité de la Société des traversiers du Québec à respecter son échéancier et ses engagements envers la population de l’île d’Entrée.

Je trouve ça assez inconcevable qu’on interrompe le service de traversier initialement pour sept semaines, pour finalement arriver au milieu de la cale sèche et se faire dire que c’est reporté pour plusieurs semaines, sans date précise, dénonce Joël Arseneau.

Je demande à la STQ de faire preuve de beaucoup plus de transparence et de rigueur dans des arrêts comme ceux-là. Ça n’a pas été fait de façon respectueuse avec les besoins des gens.

Une citation de Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Joël Arseneau décrie aussi le manque d’informations entourant l’utilisation du JC Lapierre pour le transport de marchandises par les citoyens qui le désirent.

Je continue de dire que ce service n’est pas facultatif, insiste-t-il. C’est une mission de l’État, qui doit être rendu 12 mois par année et lorsqu’on suspend les services, il faut trouver des façons alternatives de les offrir.

Joël Arseneau en point de presse.

Joël Arseneau déplore que la STQ n’ait fourni aucune explication claire aux résidents de l’île d’Entrée sur la façon de procéder pour transporter des marchandises durant l’absence de l’Ivan-Quinn. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le député madelinot dénonce aussi qu’aucune rencontre du comité consultatif lié à la traverse entre l’île d’Entrée et Cap-aux-Meules n’ait eu lieu depuis des mois, malgré cet arrêt important, et qu’aucun résident de l’île d’Entrée n’y siège.

Des impacts sur la collecte des déchets

Par ailleurs, Ralph Josey souligne aussi les impacts de la cale sèche du navire Ivan-Quinn sur la collecte municipale des matières résiduelles de maison en maison. Ce service municipal est suspendu jusqu’au retour du navire, car il est impossible de déplacer un camion-benne sur l’île d’Entrée.

Les citoyens doivent donc transporter eux-mêmes leurs déchets dans des conteneurs mis en place par la Municipalité.

Un paysage de l'île d'Entrée.

L’île d’Entrée, la seule île madelinienne habitée qui n’est pas reliée aux autres par voie terrestre, compte une soixantaine de résidents permanents, dont la presque totalité ont plus de 60 ans. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Ralph Josey s’est adressé à l’administration municipale pour demander un remboursement de taxes pour les résidents de l’île d’Entrée, car il considère qu’ils ne reçoivent plus le service pour lequel ils paient.

Dans une lettre datée du 16 septembre, la Municipalité a refusé la demande.

Des mesures additionnelles ont été prises pour recueillir tout débordement de déchets ou de matières recyclables, c’est-à-dire l’installation temporaire de deux conteneurs maritimes au site de transbordement, peut-on lire dans la lettre de réponse reçue par Ralph Josey.

 

LA UNE : Le traversier Ivan-Quinn est le seul lien entre l’île d’Entrée et le reste de l’archipel madelinot, car il n’existe aucun lien terrestre. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose