Joie et désaccord aux Îles après l’octroi d’un nouveau permis de homard

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La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine se réjouit d’avoir finalement obtenu un permis d’acquéreur de homard, alors que l’Association québécoise de l’industrie des pêches (AQIP) dénonce vivement l’arrivée d’un nouveau joueur sur le marché.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQa délivré un permis d’acquéreur au regroupement d’une trentaine de pêcheurs formé en 2023 qui permet d’acheter du homard et de le revendre vivant seulement.

Selon le président de la Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, Olivier Renaud, il s’agit d’une excellente nouvelle pour les pêcheurs madelinots.

C’est un heureux jour pour l’entrepreneuriat collectif et pour tous les pêcheurs des îles de la Madeleine, lance M. Renaud.

Olivier Renaud salue le courage politique du MAPAQ et croit que l’octroi de ce permis suggère une vision d’avenir plus centrée sur les communautés.

La décision du MAPAQ permet un engagement des acteurs clés dans l’industrie, c’est-à-dire les pêcheurs dans notre cas, croit M. Renaud.

Pour que l’industrie soit résiliente et équitable, c’est essentiel que les pêcheurs contribuent à la gouvernance.

Une citation de Olivier Renaud, président de la Coopérative des Îles-de-la-Madeleine
Le président de la Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, Olivier Renaud.

Le président de la Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, Olivier Renaud (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

M. Renaud affirme que la faillite de LA Renaissance des Îles, saga qui a fait perdre plus de 2,45 M$ aux homardiers madelinots, a démontré l’importance pour les pêcheurs de se responsabiliser et de prendre en main leur avenir.

La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine affirme qu’elle sera prête pour la saison de pêche 2025 et qu’elle est en voie d’acheter un immeuble industriel.

Olivier Renaud précise que le permis de la Coopérative est assorti de conditions qui limitent les quantités de homard que la Coopérative pourra acheter, mais refuse de dévoiler les détails de l’entente avec Québec.

Il s’agit de la deuxième coopérative de pêcheurs madelinots à prendre part à la mise en marché du homard, après la Coopérative des pêcheurs de Cap Dauphin, à Grosse-Île.

Désaccord de l’AQIP

L’Association québécoise de l’industrie des pêches estime que l’arrivée d’un septième acheteur de homard de l’archipel est loin d’être optimale.

Le directeur général de l’AQIP, Jean-Paul Gagné, voit cette situation comme un obstacle supplémentaire à franchir pour les acheteurs déjà établis, pour qui les investissements prévus sont mis en pause pour le moment, selon M. Gagné.

Il estime que ceux-ci sont déjà pénalisés par la dernière décision rendue par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec, lors d’un arbitrage face à l’Office des pêcheurs de homard des Îles-de-la-Madeleine l’été dernier, qui a révisé le montant du cautionnement exigé des industriels avant le début de chaque saison.

La Régie a exigé aux acheteurs un coût de cautionnement très élevé, qui vient amputer leur marge bénéficiaire et quand on additionne ça […] aux honoraires de consultants et d’avocats pour les arbitrages, tout ceci fait en sorte que nous ne sommes plus concurrents sur le marché, à moins d’assumer une baisse considérable de notre marge bénéficiaire, affirme Jean-Paul Gagné.

Jean-Paul Gagné dans le lobby de l'hôtel Hilton à Québec.

Jean-Paul Gagné est le directeur de l’Association québécoise de l’industrie des pêches. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada

Le directeur général déplore que seulement les acheteurs de homard madelinot soient touchés par ces exigences, eux qui sont en concurrence sur le même marché que des acheteurs de homard d’ailleurs au Québec et des Maritimes.

Au fur et à mesure, on nous sort du circuit. Le fait d’octroyer un autre permis d’acquéreur à une coopérative de pêcheur vient en quelque sorte bousculer la bonne relation qui existait jusqu’à maintenant entre les pêcheurs et les acheteurs.

Une citation de Jean-Paul Gagné, directeur général de l’Association québécoise de l’industrie des pêches

M. Gagné ne blâme cependant pas les pêcheurs de la coopérative, puisqu’ils avaient le droit et l’opportunité de demander un tel permis, explique-t-il.

Le blâme c’est plus au MAPAQ qui a accordé ce permis et qui, [en l’accordant] vient établir un nouveau partage de la ressource qui s’ajoute aux autres inconvénients, ajoute Jean-Paul Gagné.

Une nouvelle ère

Le député provincial des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, voit l’entrée d’un nouvel acheteur de homard d’un bon œil.

On donne la capacité à des pêcheurs de se constituer comme coopérative et de devenir acquéreur d’à peine 10 % de la ressource [mais] il y a des joueurs du privé, que je respecte beaucoup, qui vont devoir s’ajuster, admet M. Arseneau.

L’arrivée d’un nouveau joueur et le fait que des pêcheurs se prennent en main, je pense que c’est un nouveau modèle, une nouvelle ère qui commence, ce qui est tout à leur honneur.

Une citation de Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine
Joël Arseneau dans une mêlée de presse.

Joël Arseneau est le député des Îles-de-la-Madeleine pour le Parti québécois. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Le député madelinot rappelle que la Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine s’est constituée peu après la faillite de l’entreprise de transformation des produits marins LA Renaissance et que les pêcheurs ont alors subi d’importantes pertes financières.

LA UNE : La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine est le 7e acheteur autorisé du Plan conjoint des pêcheurs de homards des Îles-de-la-Madeleine. Cet outil régit la mise en marché des homards débarqués par les 325 homardiers de l’archipel. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

PAR Isabelle Larose et Marguerite Morin