Alors qu’il devait reprendre du service le 19 octobre puis le 4 novembre, le NM Ivan-Quinn ne sera pas de retour pour assurer la desserte entre l’île d’Entrée et Cap-aux-Meules avant le 18 novembre. Des élus madelinots déplorent la situation, notamment le député péquiste Joël Arseneau, qui accuse la Société des traversiers du Québec (STQ) d’improviser.
Ce deuxième report est attribuable, selon la Société des traversiers du Québec (STQ), à des enjeux de moteur, toujours d’actualité.
Le NM Béatrice-Hubert, géré par une entreprise privée, sera utilisé comme navire de relève pour le transport de passagers. Dans une alerte envoyée aux résidents de l’île d’Entrée, la STQ précise que le NM JC Lapierre, qui appartient à la CTMA, sera quant à lui utilisé pour le transport de biens et d’équipement essentiels en fonction de la demande et des conditions météorologiques
.

Pour des raisons de sécurité et de capacité du navire, seules les petites marchandises sont acceptées à bord du NM Béatrice Hubert. (Photo d’archives) Photo : GRACIEUSETÉ/EXCURSIONS EN MER
Le JC Lapierre n’a toutefois été utilisé qu’une seule fois entre le 1er septembre, date du début de la cale sèche du NM Ivan Quinn, et le 19 octobre, en raison de travaux d’entretien.
Le premier report de l’entrée en service du NM Ivan-Quinn avait suscité de l’insatisfaction à l’île d’Entrée puisque le NM Béatrice-Hubert ne peut transporter de véhicules. Les usagers n’auront donc pas accès à un service équivalent à celui du Ivan-Quinn pour une période totalisant 11 semaines.
Je pense qu’il y a des explications à donner et surtout, il faut absolument s’assurer qu’il y ait un plan B, un plan de relève, pour le transport non seulement de marchandises, mais aussi de véhicules.
Des arrêts techniques qui se prolongent comme ça, au-dessus d’un mois ou d’un mois et demi, ça commence à être très dur pour la population
, déplore le maire Valiquette.

Antonin Valiquette a été informé mercredi de cette situation par Radio-Canada. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
La prolongation de la cale sèche du NM Ivan-Quinn a pour conséquence de repousser la collecte des matières résiduelles sur l’île d’Entrée. Ce service n’a pas pu être offert depuis le début septembre puisque le camion-benne ne peut se rendre sur place. Des bacs supplémentaires ont été fournis aux résidents et un site de transbordement a été prévu.
Encore là, on est tributaires de la planification des travaux qui doivent être réalisés sur le Ivan-Quinn. C’est sûr que ça pose [problème]
, lance Antonin Valiquette.
S’il précise qu’il sera néanmoins possible d’aller chercher les matières résiduelles sur place ultérieurement, l’élu est d’avis que les citoyens, qui doivent eux-mêmes aller porter leurs bacs au site de transbordement pour l’instant, doivent composer avec un désagrément non négligeable
.
Joël Arseneau ne décolère pas
Manque de rigueur
, irrespect
, grand n’importe quoi
: le député des Îles-de-la-Madeleine ne mâche pas ses mots lorsqu’appelé à commenter la gestion, par la STQ, de la desserte de l’île d’Entrée. Pour Joël Arseneau, ce nouveau report prouve que l’organisation considère ce service comme facultatif
et qu’elle n’est pas en mesure de respecter ses engagements.

Le député du Parti québécois Joël Arseneau croit qu’aux yeux de la STQ, les gens de l’île d’Entrée sont des citoyens de seconde zone. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
C’est vraiment scandaleux, le fait qu’on ne puisse pas planifier un arrêt aux cinq ans et respecter les échéanciers qui ont été fixés. Je pense que c’est un manque de considération flagrant, un manque de fiabilité, d’organisation et de responsabilité
, décrie le député péquiste. J’ai honte de la Société des traversiers du Québec
, renchérit-il.
À tous égards, la Société des traversiers du Québec se comporte comme une espèce de société d’État voyou qui se moque un peu de la population qu’elle doit desservir. Moi, ça m’horripile, ça me choque!
M. Arseneau dit comprendre que les citoyens de l’île d’Entrée se sentent abandonnés et estime que l’état québécois, à travers la STQ, a bousillé l’automne
de nombreuses personnes. Ça n’en restera pas là
, promet le politicien, qui ne s’avance néanmoins pas sur les actions qu’il compte prendre.
Le député péquiste estime que la STQ doit des excuses à la population de l’île d’Entrée et que l’organisation doit à tout prix s’assurer de corriger le tir pour éviter qu’une telle situation survienne de nouveau.
La Société des traversiers du Québec n’a pas souhaité accorder d’entrevue à Radio-Canada.
LA UNE : Le traversier Ivan-Quinn est en cale sèche depuis le 1er septembre. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes