Il s’agit d’un nouveau report, le troisième, du retour du traversier de l’île d’Entrée depuis son entrée en cale sèche le 1er septembre dernier. Le traversier qui fait la navette entre l’île d’Entrée et Cap-aux-Meules devait reprendre du service le 19 octobre.
La Société des traversiers attribue la nouvelle prolongation de la cale sèche à des problèmes de moteur dont les réparations ont été plus longues qu’initialement planifiées. Il est important de bien finaliser les travaux avant la remise en service du navire afin d’assurer un service fiable et prévisible
, écrit la STQ.
La Société assure mettre tous les efforts avec ses fournisseurs pour ramener le bateau en service.
Le NM Béatrice-Hubert, qui est utilisé comme navire de relève, assure le transport de passagers, mais ne peut pas embarquer de marchandises volumineuses. Sur demande, le NM JC Lapierre, propriété de la CTMA, peut être utilisé pour le transport d’équipements essentiels et de marchandises plus lourdes et imposantes.
Sans collecte de déchets
L’absence du traversier génère de nombreux inconvénients pour les résidents de l’île.
La situation a déjà fait réagir le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, qui déplore l’incapacité de la Société des traversiers du Québec à respecter son échéancier et ses engagements envers la population de l’île d’Entrée.
La prolongation de la cale sèche du NM Ivan-Quinn a notamment pour conséquence de repousser la collecte des matières résiduelles sur l’île d’Entrée. L’île compte maintenant onze semaines sans collecte. Un site de débordement a été aménagé près du quai pour que les citoyens puissent aller vider leur surplus.

L’île d’Entrée est la seule île habitée à ne pas être reliée à l’archipel madelinot. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, admet que la solution est loin d’être idéale avec la prolongation de la cale sèche du traversier. Ce ne sont pas tous les citoyens de l’île d’entrée, puis je les comprends, qui peuvent prendre leur bac et marcher ou le transporter par camion jusqu’au site de transbordement. Ça s’accumule, eux autres, à la maison
, observe le maire.
La Municipalité entend mettre en place une solution d’ici les prochains jours pour répondre à cet enjeu.
Piétons seulement
Propriétaire du traiteur Esprit nature, Nebesna Tremblay raconte qu’elle a dû adapter ses livraisons aux contraintes du navire de remplacement. C’est sûr qu’il y a des ajustements qu’on doit faire pour que nos aliments restent frais
, indique Mme Tremblay.
L’absence de garage sur l’île d’Entrée complique aussi la réparation des véhicules. En panne, un voisin a réussi à dépanner Mme Tremblay, qui souligne que ce n’est pas le cas de tous. Elle observe néanmoins que l’entraide entre voisins aide beaucoup à amoindrir les impacts engendrés par l’absence du traversier.
D’autres désagréments sont plus difficiles à contrer. Plus l’automne avance, plus les traversées sont inconfortables puisque le NM Béatrice-Hubert n’est pas isolé. C’est particulièrement vrai pour les personnes âgées, relève Mme Tremblay.
La femme d’affaires avance la mauvaise planification de la STQ a aussi contribué à prolonger indûment l’absence du traversier malgré les importantes réparations que devait subir le navire.
Le maire Valiquette souhaite, pour sa part, comprendre ce qui s’est passé.
C’est certain qu’il va y avoir un post mortem sérieux à faire de la qualité du Ivan-Quinn en 2024 avec la Société des traversiers du Québec.
En raison des conditions météorologiques défavorables, toutes les traversées du NM Béatrice-Hubert ont été annulées mardi jusqu’à nouvel ordre.
LA UNE : Le NM Ivan-Quinn au port de l’île d’Entrée Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
vec la collaboration de Pierre-Gabriel Turgeon et Catherine Poisson.