Une authentique barge traditionnelle de pêche à la morue construite à Paspébiac dans les années 1960 a été transportée de la Nouvelle-Écosse à New Carlisle, jeudi, en vue d’être exposée au Site historique national de Paspébiac.
Le bateau de bois typiquement gaspésien était conservé au Musée de la pêche de l’Atlantique, à Lunenberg en Nouvelle-Écosse, depuis 1978.
Le voilier de deux mâts, de 12 mètres de long et près de quatre mètres de large, a été transporté par camion jusqu’à New Carlisle, où il est arrivé jeudi matin.
Le Site historique national de Paspébiac en a fait l’acquisition en vue d’exposer le navire dans son futur pavillon d’accueil et d’en faire l’interprétation.

.L’opération de transport a coûté plus de 10 000$ au Site historique national de Paspébiac. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
La directrice du Site, Louise Cyr, est ravie de l’état du bateau.
Le bateau a été gardé, entretenu et très bien conservé et restauré par le musée
, se réjouit Mme Cyr. Les gens du musée de Lunenberg ont décidé de se départir des bateaux qui sont très gros et demandent beaucoup d’entretien. Ils ont offert au Site historique national de Paspébiac de récupérer la goélette et nous, ça concordait très bien avec notre projet de construction d’un nouveau pavillon.
Il reste très peu de bateaux comme ça.
La goélette Marie-Thérèse sera entreposée dans un hangar de New Carlisle d’ici la construction du nouveau pavillon au Site historique national de Paspébiac. Ce projet de construction de 8,5 M$ est désormais prévu pour 2026.

Le bateau passera les prochains mois dans un hangar jusqu’à la construction d’un nouveau pavillon au Site historique national de Paspébiac. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
La goélette Marie-Thérèse est fidèle aux bateaux typiquement gaspésiens qui ont fait leur apparition à la fin du 18e siècle. Bordé à clins et pointu aux deux bouts, le voilier est entièrement ponté, ce qui lui permettait d’affronter de hautes vagues.
Le voilier Marie-Thérèse a été construit par René Chapados et son beau-frère Aldéric Delarosbil. Les deux familles ne s’entendent pas sur l’année exacte de la construction qui a vraisemblablement eu lieu entre 1962 et 1968.
Plusieurs enfants des constructeurs s’étaient déplacés à New Carlisle, jeudi matin, pour assister à l’arrivée du bateau, un moment qui a fait ressurgir de nombreux souvenirs.

Thérèse Chapados se réjouit que la goélette construite par son père soit toujours en bon état. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Ça fait quelque chose de voir ça, c’est grandiose
, a lancé Thérèse Chapados, qui a inspiré le nom du bateau à son père René. On est allé faire un tour de bateau avec papa quand il l’a mis à la mer. C’était quelque chose. J’avais 13 ans, environ.
Elles sont rares les barges qui ont été construites à Paspébiac et qui sont conservées comme ça. C’est super! Bravo aux gens de Lunenberg qui l’ont sauvegardée.
C’est merveilleux, je suis assez contente de voir le bateau de mon père
, ajoute sa sœur Géraldine Chapados.

Robert Delarosbil est le fils d’Aldéric Delarosbil qui a construit la goélette. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
De son côté, Robert Delarosbil, fils d’Aldéric, était surpris de voir à quel point la goélette était restée fidèle à ses souvenirs.
C’est le même bateau, la même couleur, la même forme, c’est l’fun
, lance Robert Delarosbil. L’homme de 82 ans se rappelle très clairement d’avoir participé à la construction du bateau avec son père et son oncle dans sa jeune vingtaine.
Il y en avait plusieurs des bateaux comme ça à Paspébiac, au moins 30-35, peut-être même plus
, affirme-t-il. C’était un village où les gens gagnaient leur vie à la pêche. C’était ça la vie dans ce temps-là.
LA UNE : La goélette a été transportée sur une remorque avant d’être soulevée et entreposée dans un hangar de New Carlisle. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose