Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, dénonce l’inaction du gouvernement sur le Programme d’accès aérien aux régions et le report depuis février des engagements à corriger les failles du programme et à stimuler le développement des dessertes régionales.
Le PAAR continue de rater son objectif de stimuler l’achalandage, le gouvernement le sait, promet d’agir depuis 9 mois, mais il reporte constamment les échéances
, lance Joël Arseneau.
Les dessertes aériennes ne s’améliorent pas et on abandonne carrément le dossier et par le fait même les régions
, ajoute l’élu.

Joël Arseneau au podium. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté de Joël Arseneau
Selon le député, le gouvernement n’atteint pas ses cibles de vente de billets, puisqu’il avait prévu écouler 98 800 billets par année et en a seulement distribué 44 186 en 2022-23 et 46 995 en 2023-24.
Joël Arseneau estime qu’il reste un montant résiduel de 19 millions de dollars que le gouvernement s’est engagé à investir dans la bonification du Programme d’accès aérien aux régions (PAAR), ce qui n’a pas encore été fait.
Selon le Parti québécois, il reste aussi un montant de 27 millions de dollars annoncé en mars dernier pour l’amélioration des services aériens qui n’est toujours pas disponible pour les promoteurs et intervenants en transport aérien.

Un avion posé en hiver. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Marie-Jeanne Dubreuil
Je crains que ces sommes, annoncées en grande pompe par le gouvernement, soient retenues puis injustement retirées aux régions
, s’inquiète M. Arseneau.
Seulement 3 rencontres pour le comité
Le député critique aussi le travail du Comité permanent sur le transport aérien régional.
Le gouvernement a dit, je vais mettre en place un comité permanent en matière de transport aérien. Il s’est réuni trois fois. Jamais de recommandations n’ont émané de ce comité. La dernière rencontre remonte à février 2024 et on attend encore des résultats. On craignait que ce soit une espèce de paravent pour masquer l’immobilisme de la CAQ et c’est exactement la conclusion qu’on peut tirer aujourd’hui
, estime Joël Arseneau.
L’élu madelinot estime que le gouvernement doit s’attaquer à l’achalandage, mais également sur l’offre et ouvrir les liaisons entre régions.
Le gouvernement ne s’est concentré que sur l’achalandage et malheureusement, il n’obtient pas la note de passage. Il y a 46 000 billets vendus sur un objectif de presque 100 000, donc ça n’a pas suffisamment stimulé l’achalandage.
C’est inconcevable qu’on ne puisse pas aller d’une région à une autre, sans passer par Montréal ou Québec. C’est un obstacle majeur.
Il ajoute que si les billets ne trouvent pas preneurs, le gouvernement devrait envisager la possibilité de les offrir aux OBNL et aux petites et moyennes entreprises.
Le maire de Gaspé et président du comité sur le transport aérien pour l’Union des municipalités du Québec, Daniel Côté, juge que Québec a au moins le mérite de tenter des pistes de solution, contrairement à Ottawa.

Daniel Côté (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Je ne peux pas critiquer trop sévèrement le gouvernement du Québec. C’est le seul palier de gouvernement qui a fait quelque chose dans le dossier, alors que du côté fédéral, c’est dans leur champ de compétence et ils ne font strictement rien
, lance Daniel Côté.
Si on veut changer le transport aérien, il faut sortir du paradigme du privé qui contrôle tout. Il faut faire affaire avec des transporteurs privés, mais on devrait régir les marchés. Définir les dessertes optimales pour les régions et imposer ces dessertes-là aux transporteurs
, ajoute-t-il.
LA UNE : Un avion à l’aéroport de Gaspé. Photo : Radio-Canada