Transition et complications pour les industriels de la pêche

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Tandis que s’ouvre mardi, à Québec, le 46e congrès des industriels de la pêche, le secteur se prépare à affronter une année de turbulences.

Ce sera d’abord un départ pour le président de l’Association depuis 2020, Bill Sheehan, indique le DG de l’AQIP, Jean-Paul Gagné. Après plusieurs années d’engagement, le vice-président de l’usine E. Gagnon de Sainte-Thérèse-de-Gaspé n’aurait pas souhaité renouveler son mandat.

D’après M. Gagné, nouvellement copropriétaire de l’usine Marinard de Rivière-au-Renard, M. Sheehan entend se consacrer au développement de ses activités. Avant d’être président, M. Sheenan a été vice-président pendant huit ans, rappelle Jean-Paul Gagné.

En poste depuis plus de 30 ans, Jean-Paul Gagné devait quitter ses fonctions au 31 décembre dernier. Toutefois, son remplaçant, Michel Paradis, embauché en janvier dernier, a démissionné en juin.

Le prochain directeur général, Serge Fortin, qui ne vient pas du secteur des pêches, est entré en poste en décembre, seulement. M. Gagné prévoit maintenant quitter ses fonctions le 31 mars prochain.

Enfin, les industriels ont aussi un nouvel interlocuteur au ministère de l’agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation avec la nomination récente de Yvon Doyle comme sous-ministre. M. Doyle, un nouveau venu dans le secteur des pêches, est l’un des conférenciers invités du congrès qui commence à Québec demain.

Le thème du congrès, les défis de l’industrie, reflète bien les difficultés qui marquent les pêches comme les changements climatiques, le déclin d’espèces importantes comme le turbot ou la crevette ou la menace de tarifs douaniers américains. C’est donc de nouveaux venus qui devront s’en occuper.

Tarifs américains en vue

L’imposition de tarifs douaniers à la frontière américaine pourrait faire mal aux crabiers et transformateurs du Québec et de l’Atlantique.

Des bacs remplis de pattes de crabes des neiges, dans un comptoir de poissonnerie.

Depuis la pandémie, l’industrie canadienne du crabe des neiges a dû affronter plusieurs difficultés dont le dérèglement des prix sur le marché américain, un surcroît de produits sur le marché. (Photo d’archives)Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

L’essentiel de leurs ventes s’effectue au sud de la frontière. Jean-Paul Gagné admet que le marché intérieur pourrait être plus développé, mais jamais assez, croit-il, pour acheter tout ce qui se pêche au Québec et en Atlantique.

Ce serait un autre coup dur pour le secteur du crabe. Depuis la pandémie, l’industrie canadienne du crabe des neiges a dû affronter plusieurs difficultés dont une présence accrue de la baleine noire dans les zones de pêches, un dérèglement des prix sur le marché suivi d’un surcroît de produits acheté à prix fort pendant que le prix à quai s’effondrait.

Les homardiers subiront aussi les contrecoups d’éventuels tarifs, mais une grande partie du homard vivant est vendue sur le marché domestique.

Le congrès se termine généralement par un banquet en présence du ministre des Pêcheries du Québec et de la ministre fédérale des Pêches.

Cette année n’y fera pas exception. Diane Lebouthillier se dit d’ailleurs très consciente de la crise que traverserait l’industrie advenant l’imposition de tarifs douaniers par les Américains. Ça va demander un travail de collaboration important, autant du côté du secteur économique, que du côté des municipalités, du côté du gouvernement provincial et fédéral et tout le monde , indique la ministre Lebouthillier.

Jean-Paul Gagné indique qu’il doit d’ailleurs rencontrer les fonctionnaires de Pêches et Océans Canada après le congrès pour discuter des tarifs américains.

Le sébaste

Pour le directeur général de l’AQIP, un des principaux défis à court terme reste quand même la pêche au sébaste. C’est une pêche et une transformation que l’industrie doit rapidement parvenir à rentabiliser.

Pour le moment, les problèmes sont à plusieurs niveaux. La transformation pas assez mécanisée est trop coûteuse, le marché est encore à développer et les pêcheurs n’obtiennent pas les prix suffisants pour rentabiliser leurs sorties en mer.

Des mains coupent un sébaste avec un couteau.

Opération de filetage d’un sébaste qui permet de récupérer le plus de chair possible.Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares

Québec et Ottawa ont récemment mis à la disposition de l’industrie 3 M $ pour l’aider à s’adapter.

La mise en marché des produits de la mer sur le marché domestique devient de plus en plus essentielle pour l’industrie. Les transformateurs ont besoin de stabiliser leurs ventes et devenir moins dépendants des aléas de la politique internationale, notamment dans un contexte où les États-Unis deviennent un facteur d’instabilité.

La présence d’Aliments Québec au congrès devrait aider les transformateurs soit dans la mise en marché d’un homard en partie transformé, soit dans la découverte du crabe des neiges, encore peu prisé des Québécois, ainsi que dans la valorisation du sébaste.

LA UNE : L’année 2025 s’annonce difficile pour la mise en marché des produits marins du Québec. (Photo d’archives)Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

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