La récente décision du gouvernement fédéral de supprimer les incitatifs aux véhicules électriques a créé un climat d’incertitude dans le marché. Face à ces changements brusques, l’industrie de l’automobile canadienne demande l’abandon des quotas imposés de ventes de véhicules zéro émission (VZE) par le gouvernement en 2023, une réaction qui confirme que l’industrie est sous pression.
La suppression de la subvention fédérale
C’est sur la colline parlementaire à Ottawa que l’Association canadienne des constructeurs de véhicules et des concessionnaires d’automobiles ont fait cette demande aujourd’hui. Liés directement à l’abolition par le gouvernement fédéral des incitatifs à la vente de véhicules électriques dans le cadre du programme iVZE, plusieurs intervenants ont clairement précisé que les objectifs imposés par Ottawa ne sont plus réalistes.

« L’annonce faite hier par le gouvernement fédéral d’arrêter tous les incitatifs aux consommateurs pour les véhicules zéro émission (VZE) survient au moment même où l’on constate un ralentissement de la construction de l’infrastructure de recharge publique. En raison de ces développements, les objectifs de ventes de VZE fixés par le gouvernement fédéral deviennent de plus en plus irréalistes et doivent être abandonnés », a déclaré Brian Kingston, président et chef de la Direction de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules.
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Selon M. Kingston, le Gouvernement a complètement échoué dans son objectif de transition énergétique « Obliger les Canadiens à acheter des VZE sans leur fournir le soutien nécessaire pour passer à l’électrique constitue un échec politique canadien ».

Des concessionnaires sous pression
Le même son de cloche se fait entendre du côté des concessionnaires. Ceux-ci, qui perdront également l’incitatif du provincial à la fin du mois, trouvent également que le plan d’action établi est irréalisable. Tim Reuss, président et chef de la direction de l’Association canadienne des concessionnaires d’automobiles, a déclaré que « Le gouvernement fédéral libéral s’est retiré du soutien à la transition vers les véhicules électriques, et nous nous retrouvons maintenant avec un plan complètement irréaliste à l’échelle fédérale. Il y a de l’hypocrisie à imposer des mandats ambitieux de VZE et des pénalités aux consommateurs alors que le gouvernement fait preuve d’un manque évident de motivation et de soutien pour ses propres objectifs politiques. »
À son avis, « La fin du programme fédéral d’incitation à l’achat de véhicules électriques pour les consommateurs, tout en maintenant les mandats de véhicules électriques, sera une catastrophe pour les consommateurs, les concessionnaires, les fabricants et l’économie canadienne ».

La parité
David Adams, président et chef de la Direction de Global Automakers of Canada, explique que les incitatifs doivent rester encore pour permettre le succès de la transition.
« Bien que les incitatifs ne soient pas nécessaires éternellement, ils doivent rester en place au moins jusqu’à ce que la parité des prix soit largement atteinte, sinon le principal obstacle à l’adoption des véhicules électriques — le prix — continuera à entraver l’adoption généralisée et mettra de plus en plus en danger les objectifs de mandat de VZE du gouvernement », a-t-il déclaré.
M. Adams est aussi d’avis que le gouvernement doit faire sa part avant d’imposer des pénalités aux constructeurs automobiles.
« Si le gouvernement oblige les constructeurs à mettre des VZE sur le marché et à payer de lourdes pénalités pour ne pas le faire, alors le gouvernement doit s’assurer qu’il fait sa part pour éliminer les principaux obstacles à l’adoption des véhicules électriques — le prix et l’infrastructure. »
L’industrie de l’automobile demande alors au gouvernement fédéral d’abolir les objectifs établis en 2023 en lien avec les véhicules zéro émission (VZE). Rappelons que le fédéral demandait, pour accélérer la transition vers un transport routier propre, que tous les nouveaux véhicules légers soient zéro émission d’ici 2035. Des objectifs intermédiaires ont été fixés pour 2026 (20 % des véhicules neufs) et 2030 (60 %).
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