La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine met les bouchées doubles afin que tout soit prêt pour sa première saison d’activité à titre de 7e acheteur de homard de l’archipel. L’organisme dispose de moins de cinq mois pour aménager son nouvel espace industriel et compléter le recrutement de son équipe.
L’organisation qui s’est finalement vue octroyer un permis d’acquéreur par Québec en octobre a récemment acheté un terrain et bâtiment industriel sur la pointe de Havre-aux-Maisons.
Pour nous, c’est extrêmement significatif comme acquisition
, lance le président de la coopérative, Olivier Renaud.
Il s’agit de l’immeuble où se trouvent les équipements de l’entreprise en faillite Total Océan.

La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine a acheté le bâtiment qui était la propriétaire de deux actionnaires de Total Océan. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté de Total Océan
L’emplacement est très stratégique
, souligne M. Renaud. On n’aurait pas pu demander mieux. Il faut être sur le bord de l’eau pour avoir un apport en eau fraîche constant pour les viviers et on doit être en zone industrielle. Ces deux paramètres-là en même temps aux Îles, c’est quelque chose d’assez rare.
Des travaux ont commencé lundi pour aménager l’endroit en vue de pouvoir y conserver du homard vivant.
Ainsi, trois viviers à homard seront aménagés dans la partie du bâtiment qui faisait jusqu’ici office de hangar à bateau. Le bâtiment sera également agrandi pour créer un espace de travail.
L’entrepreneur responsable des travaux, Construction des Îles, doit bien sûr avoir fermé le chantier avant le début de la saison de pêche au homard prévu en le 3 mai.
On n’a pas de temps à perdre ou à revendre. Depuis le début, notre histoire est assez exceptionnelle et on se mobilise très rapidement parce qu’on n’a pas le choix.
La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine a été créée dans la foulée de la faillite de l’entreprise de transformation de produits marins LA Renaissance, en février 2023.
La plupart des 32 pêcheurs membres de la coopérative ont perdu plusieurs milliers de dollars dans cette saga. Le regroupement coopératif a tenté, en vain, de racheter les équipements de LA Renaissance.
La coopérative madelinienne est autorisée à seulement acheter les prises de ses 32 membres. Selon le président, ce nombre est raisonnable
pour lancer les activités de la coopérative à titre d’acheteur.
Ce n’est pas souhaitable d’être trop gros, on aime le format jusqu’à présent
, indique Olivier Renaud.

Le président de la Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine, Olivier Renaud, croit que son organisation arrivera à tout mettre en oeuvre pour cette première année d’activité à titre d’acheteur de homard. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
Recrutement en cours
L’organisation souhaite embaucher de 22 à 25 personnes pour compléter son équipe. Ça inclut l’administration, les travailleurs saisonniers au vivier et sur les quais
, précise Olivier Renaud, en soulignant que l’équipe de direction a déjà été formée.
On a de la demande et les gens viennent nous voir, ce qui nous encourage beaucoup
, ajoute M. Renaud. On veut vraiment prioriser les travailleurs locaux et on est vraiment confiant de pouvoir combler les besoins de main-d’œuvre aux Îles.
Le président de la coopérative de pêcheurs estime que tout sera prêt pour le début de la saison de pêche.
Les travaux débutent et vont être livrés avant la pêche, les équipements sont commandés, les offres d’emploi s’apprêtent à être lancées. Tout est en place pour sécuriser nos opérations.
Il se dit particulièrement fier du travail accompli jusqu’à maintenant par la coopérative, qui a multiplié les démarches pour convaincre Québec de lui octroyer un permis, malgré un refus initial.
C’est crucial, les avancées qu’on a faites
, souligne le président Olivier Renaud. On a surmonté de nombreuses embûches et on a su démontrer notre résilience et notre solidarité. On a su mobiliser et mettre tout en place pour réaliser notre projet.
Quel avenir pour les équipements de Total Océan?
La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine a entamé des discussions avec Écofaune boréale, nouveau propriétaire des biens de Total Océan, afin de négocier un bail. Les équipements permettant la distillation de l’huile de loup-marin à des fins pharmaceutiques se trouvent toujours dans le bâtiment récemment acheté par la coopérative.
Tout est à définir, il n’y avait pas de bail. On entame un processus de discussions avec eux, je ne veux pas trop m’avancer
, indique Olivier Renaud.

Les équipements appartenant désormais à Écofaune boréale occupent seulement une partie du bâtiment. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté de Total Océan
Ce n’est pas un espace qu’on a prévu utiliser à très court terme, mais les discussions ne sont pas complétées
, ajoute-t-il sans affirmer clairement si la Coopérative souhaite le maintien à long terme de ces équipements dans ses locaux.
LA UNE : La Coopérative des pêcheurs des Îles-de-la-Madeleine est formée de 32 membres dont elle achètera les prises. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose
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