Le sébaste a la cote chez les consommateurs québécois

Publicité

Articles similaires

Lobster roll – Guédilles au homard

PORTIONS : 4 guedilles PRÉPARATION : 15 min CUISSON : 2...

Les pluviers siffleurs de retour sur l’Î.-P.-É.

Alors que les pluviers siffleurs sont de retour dans...

Comment décortiquer un homard

On retire les pinces On retire la queue On retire les...

Une 150e saison de pêche lancée aux Îles-de-la-Madeleine

Les pêcheurs madelinots ont officiellement pris la mer pour...

Téléjournal : 150e saison de pêche au homard dans l’archipel

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activité...

Le sébaste aurait gagné le cœur des consommateurs québécois, de retour sur les marchés après 30 ans de moratoire dans le golfe du Saint-Laurent, selon la chaîne d’alimentation Metro, qui le commercialise depuis six mois.

Avec le retour du poisson rouge sur le marché québécois, absent depuis trois décennies, la grande question était justement de savoir si les consommateurs allaient être au rendez-vous. Et à en croire la chaîne Metro, la réponse est oui.

Ses ventes auraient même atteint 60 % de celles du tilapia, un poisson importé de l’étranger.

La chaîne d’alimentation québécoise a vendu du sébaste frais dans ses 184 épiceries de la province.

Même que je vous dirais qu’actuellement, les ventes vont se comparer, vont jouer à armes égales avec des poissons qui sont plus reconnus comme le tilapia. Donc c’est très appréciable et je vous dirais que c’est bien au-delà de nos attentes. On ne s’attendait pas à une telle réponse des consommateurs.

Une citation de Dave Parent, directeur principal de la mise en marché des produits périssables chez Metro
Un étalage de poissons en épicerie.

La chaîne Metro a multiplié les publicités, notamment sur les médias sociaux, pour faire connaître ce nouveau produit. La raison : au-delà des promotions offrant des prix compétitifs par rapport à d’autres poissons, il fallait faire connaître ce produit absent des poissonneries depuis 30 ans.

On avait un défi de reconnaissance auprès du consommateur. Il fallait expliquer le produit, expliquer d’où il vient, sa texture, son goût et je vous dirais, le point le plus important, c’est sa valeur et son rapport qualité-prix. C’est un produit qui a très bon goût à un prix très compétitif, ajoute le représentant de Metro.

C’est le transformateur de poissons de fond de Rivière-au-Renard, Les Pêcheries Gaspésiennes, qui vend le sébaste à Metro. Pour le poisson transformé en filet, qui n’est pas vendu en appât, ça représente 75 % de ses ventes.

C’est très encourageant pour nous les signaux qu’on voit et on anticipe que 2025, ça va être encore mieux et on est agréablement surpris de voir la réponse des gens qui achètent chez Metro.

Une citation de Olivier Dupuis, directeur général des Pêcheries Gaspésiennes
Portrait de Sandra Gauthier de Fourchette bleue et Dave Parent de Metro au Salon Fourchette bleue 2024

Sandra Gauthier de Fourchette bleue et Dave Parent de Metro ont scellé une entente en 2022 pour la mise en marché des produits Fourchette bleue dans tous les supermarchés de la chaîne à travers le Québec. Photo : Crédit photo: Louis Laliberté Photographie

Pour Fourchette bleue, qui met de l’avant les poissons et fruits de mer pêchés ici, cette réponse positive sur les marchés prouve que les produits de la mer québécois peuvent concurrencer ceux provenant de l’étranger.

Metro vend les produits Fourchette bleue dans toutes ses épiceries de la province depuis 2022.

Dans les 40 dernières années, il y a eu une grosse évolution dans l’intérêt gastronomique des Québécois. On voit de plus en plus de fruits et de légumes étrangers et les gens ont envie d’avoir de la nouvelle matière et les poissons du Québec répondent à ça aussi, explique la directrice générale d’Exploramer et fondatrice de Fourchette bleue, Sandra Gauthier.

L’enjeu, au cours des prochains mois, sera de sécuriser les approvisionnements.

Présentement, avec la centrale d’achat, on travaille pour s’approvisionner au maximum pour livrer la marchandise, parce que c’est un défi pour un produit comme celui-là, ajoute Dave Parent de Metro.

Surtout que la pêche au sébaste dans l’unité 1 du golfe du Saint-Laurent sera interdite durant plus de deux mois pour ne pas nuire à la période de frai de l’espèce.

Parce que la saison se termine le 31 mars et du 31 mars au 15 juin, il n’y a pas de pêche dans aucune unité, donc ça se peut qu’au mois de mars on aille des pêcheurs qui aillent à la pêche pour faire en sorte qu’on ne manque pas d’approvisionnement, assure le transformateur Olivier Dupuis.

Encore difficile de percer le marché institutionnel

Le transformateur Olivier Dupuis estime, par ailleurs, que le marché des écoles et des hôpitaux, par exemple, est difficile à percer lorsque vient le temps de vendre de plus gros volumes.

Un homme souriant dans une usine de transformation de poisson avec des équipements derrière.

Olivier Dupuis est directeur général de l’usine de Rivière-au-Renard Les Pêcheries Gaspésiennes, spécialisée dans la transformation du poisson de fond. Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

C’est très lourd comme processus. On a répondu à pratiquement tous les avis d’intérêt au niveau institutionnel. Présentement, on en vend directement, en petites quantités, directement dans les hôpitaux et les CHSLD, mais quand on parle d’appels d’offres avec un CISSS, c’est plus compliqué.

Une citation de Olivier Dupuis, directeur général, Pêcheries gaspésiennes

Sandra Gauthier croit de son côté que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation est bien au fait de cet enjeu et qu’il travaille à diminuer les embûches pour les transformateurs qui souhaitent percer ce marché.

Des filets de sébaste, un poisson à chair blanche.

Le sébaste est un poisson à chair blanche, très doux. Photo : Radio-Canada / L’épicerie

L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) assurerait aussi un grand leadership, selon elle, pour mieux faire connaître le poisson rouge aux dirigeants d’hôpitaux, d’écoles ou d’universités.

L’ITHQ a organisé beaucoup de conférences l’automne dernier pour mieux faire connaître le sébaste aux institutions et ce qu’elles veulent, en fait, c’est tout ce qui est facile à s’approvisionner, comme le sébaste, à cause du prix et il y a aussi beaucoup d’intérêt pour d’autres produits comme les algues, avec les universités qui veulent mettre plus de produits végétariens à leur menu, conclut Sandra Gauthier.

Il faudra aussi que les pêcheurs soient plus nombreux pour répondre à la demande, alors que seulement 16 pêcheurs du Québec et de tout l’Atlantique ont décidé de participer à cette première saison.

LA UNE : Des paquets de sébaste surgelé sont maintenant disponibles dans les supermarchés. Photo : Radio-Canada / Joane berube