La Gaspésie et les Îles souhaitent attirer les touristes qui n’iront pas aux États-Unis

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Est-ce que le désaveu envers les États-Unis profitera à l’industrie touristique de la Gaspésie et des îles de la Madeleine? C’est ce qu’espèrent les intervenants du milieu, qui constatent déjà un intérêt grandissant pour la région pour la saison estivale.

La semaine dernière, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec a publié un sondage réalisé par la firme Léger qui montre que parmi les 20 % de Québécois qui avaient planifié un voyage aux États-Unis, 9 % avaient déjà annulé ou envisageaient d’annuler un voyage aux États-Unis.

Parmi les Québécois sondés, 49 % ont l’intention de demeurer au Québec pour leurs vacances en 2025.

Au pays, l’impact se fait déjà sentir sur les agences de voyages après l’annonce de tarifs douaniers par le président américain.

C’est sûr qu’il y en a beaucoup qui ont annulé, maintenant ils vont probablement voyager au Québec, mais ils ne viendront pas tous en Gaspésie. Peut-être qu’une partie de ce monde-là va être capable de voyager cet été et de venir chez nous, indique Joëlle Ross, la directrice générale de Tourisme Gaspésie.

Du côté de Tourisme îles de la Madeleine, le directeur juge que ces intentions de voyage pourraient profiter à la région.

Michel Bonato derrière un lutrin lors de la Journée du tourisme, le 6 novembre 2024.

Le directeur de Tourisme îles de la Madeleine, Michel Bonato. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Dès que les Québécois sont plus cantonnés sur le Québec, les régions du Québec maritime, c’est-à-dire toutes les régions qui bordent le Saint-Laurent, que ce soit le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, la Côte-Nord ou les îles de la Madeleine tirent tout le temps leur épingle du jeu, explique Michel Bonato, directeur général de Tourisme îles de la Madeleine.

Quand on étudie la fréquentation de nos sites Internet, on s’aperçoit que ça a commencé à frémir depuis quelques mois.

Une citation de Michel Bonato, directeur de Tourisme îles de la Madeleine

Par exemple, quand on prend la présence des internautes, que ce soit le marché canadien ou américain, on s’aperçoit que pour les mois de janvier et février, il y a une recrudescence sur nos sites, une augmentation de 100 % et même plus du trafic, donc on sent qu’il y a quand même un intérêt et que les gens commencent à penser à leurs vacances, ajoute M. Bonato.

Le directeur par intérim de Tourisme et commerce Rocher-Percé et propriétaire de la Buvette Thérèse, à Percé, Billy Bastien, constate également que les gens commencent à réserver.

Billy Bastien répond aux questions du journaliste.

Billy Bastien en entrevue. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Luc Manuel Soares

L’état des réservations récentes démontre que les chiffres vont bon train pour la saison 2025, donc janvier, février et mars. Ce sont de gros mois préparatoires où les gens effectuent les réservations.

Au niveau de la restauration, il y a quand même des réservations faites pour les mois de juillet et août. Au niveau des groupes également, donc à l’automne, en septembre et octobre, il y a beaucoup de réservations effectuées, donc ça augure bien pour la saison, ajoute-t-il.

De la place pour plus de touristes

En Gaspésie, la directrice générale de Tourisme Gaspésie, Joëlle Ross, juge que l’industrie touristique a la capacité d’accueillir davantage de touristes québécois ou d’ailleurs.

Nos taux d’occupation de l’été 2024 ont été à 77 %, donc on n’était pas plein partout pour juillet et août, et pourtant c’était un très, très bon été, dit-elle.

Joëlle Ross pose à la caméra.

La directrice générale de Tourisme Gaspésie, Joëlle Ross (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin

Si on compare à 2020, on a 20 % de plus d’unités d’hébergement disponibles, donc avec des unités de plus disponibles, avec des taux d’occupation qui n’étaient pas complets l’été dernier, je pense qu’on est capables de combler ça avec plus de gens cette année, estime Joëlle Ross.

Elle tempère tout de même les attentes et rappelle que les touristes québécois pourraient aussi choisir des destinations plus chaudes pour leurs vacances.

Les gens qui allaient aux États-Unis pour avoir de la chaleur et de l’eau chaude, de la Virginie à Ogunquit, ce n’est pas la clientèle qui vient nécessairement en Gaspésie, ajoute-t-elle.

L’impact possible d’un ralentissement économique

Selon Joëlle Ross, les tarifs douaniers pourraient aussi faire hausser l’inflation ou provoquer un possible ralentissement économique et refroidir les envies de dépenser des ménages québécois.

Le phare de Carleton-sur-Mer devant un ciel bleu et le mont Saint-Joseph.

Le phare de Carleton-sur-Mer devant un ciel bleu et le mont Saint-Joseph. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose

Tout va dépendre du budget vacances des Québécois et de l’économie. On verra en début de saison ce que les gens vont faire, dit Joëlle Ross.

Est-ce que cette augmentation du panier d’épicerie et de l’inflation va avoir une incidence sur les vacances et la durée des déplacements? Il y a tout cela qui reste encore incertain, ajoute pour sa part, M. Bonato.

Pour Billy Bastien, cela pourrait jouer sur les dépenses touristiques, mais il ne croit pas que cela empêche les gens de voyager.

C’est sûr que c’est une donnée qui joue beaucoup sur les comportements des consommateurs, surtout une fois à destination. Ce n’est pas quelque chose qui va démotiver un voyage, mais qui va plutôt le changer, soit en écourtant les séjours ou en consommant moins dans les restaurants, dit-il.

Des kayaks sur la plage, avec des falaises à l'arrière.

Des kayaks sur la plage, avec des falaises à l’arrière. Photo : Gracieuseté du Parc du Gros-Cap

Un taux de change favorable aux Américains

Malgré la guerre commerciale, Billy Bastien pense que plus d’Américains pourraient choisir de venir de ce côté-ci de la frontière en raison du taux de change, qui favorisera la clientèle américaine dans la région.

On peut espérer une hausse du nombre de touristes américains, qui pourraient voir des avantages à venir de notre côté de la frontière, dit Billy Bastien.

De son côté, Joëlle Ross croit qu’il faut rester réaliste.

Le taux de change devrait être en notre faveur, mais la clientèle américaine en Gaspésie, c’est 3 %. Il y a des gains possibles, mais il est trop tôt pour connaître l’impact réel, dit-elle.

Dès la fin mars, Tourisme Gaspésie fera la promotion de la région avec des campagnes publicitaires ciblées en Ontario et dans les Maritimes.

LA UNE: Une vue du rocher Percé en hiver. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada

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