À la découverte des maisons traditionnelles des Îles : Racines et héritage architectural

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D’ici le 1er avril 2026, toutes les municipalités régionales de comté (MRC), y compris la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine, devront avoir en main un inventaire des immeubles patrimoniaux construits avant 1940. Cet exercice vise à brosser un portrait clair de l’état du patrimoine bâti des Îles pour mieux le protéger, le valoriser et le faire rayonner. Pour préparer le terrain, nous vous proposons, en 2025, une chronique mensuelle dédiée aux différents types architecturaux qui façonnent le paysage des Îles. Ces chroniques s’appuient sur un travail préliminaire1 réalisé dans le cadre de cet inventaire.

La maison à lucarne-pignon représente une évolution esthétique et fonctionnelle des maisons acadienne et madelinienne. Elle intègre notamment des éléments néogothiques, comme la grande lucarne pignon, qui lui confèrent un charme distinctif. Ce type architectural, présent sur L’Île-du-Havre-Aubert, mais surtout dans le canton de Pointe-Basse, témoigne d’un désir d’embellir les habitations traditionnelles des Îles tout en optimisant l’usage des combles.

Ce type de maison reprend tout de même les proportions compactes de ses prédécesseurs, avec un plan carré ou rectangulaire de 15’ à 21’ de côté et s’élevant sur un niveau et demi. La toiture à deux versants droits, inclinée à 45 degrés, est percée d’une lucarne-pignon qui en fait sa signature. La lucarne, parfois alignée avec le faîtage, améliore la luminosité de l’étage supérieur.

La façade principale est symétrique. La porte centrale en bois, avec une section vitrée, est souvent protégée par une contre-porte à deux vantaux. Elle est encadrée, de chaque côté, de fenêtres à guillotine avec contre-fenêtres (châssis doubles). Avec la maison lucarne-pignon apparaissent également les galeries couvertes et les corbeaux sculptés, empruntés également au style néogothique, illustrant ainsi une volonté de raffinement en respect de l’héritage architectural des anciens.

Peu importe la nature de l’agrandissement, son orientation, tout comme celle du volume principal, est réfléchie en fonction du climat, et surtout des vents dominants. La plupart du temps, les ajouts se font à l’arrière de la maison pour préserver l’équilibre de la façade, tandis que, plus rarement, un appentis peut être placé sur un mur latéral, toujours dans une logique de protection contre les intempéries.

La maison à lucarne-pignon reflète une quête d’amélioration constante des premières habitations, tant pratique qu’esthétique, tout en maintenant une forte connexion avec le paysage et les savoir-faire des ancêtres.

1Arseneau, Émile. 2024. Guide des typologies et composantes architecturales des Îles-de-la-Madeleine. Document interne


Au cours des prochains mois, suivez nos chroniques pour voir comment les maisons ont évolué au fil du temps. Vous possédez ou connaissez une une maison à lucarne-pignon ou une maison ancienne? Participez à notre collecte d’informations en vous rendant sur notre recensement en ligne et en nous racontant la petite histoire de votre maison ou de celles de votre canton au www.citoyen.muniles. ca, dans la section Grands projets, ou en nous contactant directement au 418 986-3100, poste 118 ou à [email protected].