Même si ce sont toujours les libéraux qui sont au pouvoir, l’arrivée d’un nouveau premier ministre apporte déjà quelques changements. Dès son arrivée au pouvoir, Mark Carney a signé un décret afin d’éliminer la taxe carbone, aussi connue sous le nom de redevance sur les combustibles. L’élimination de cette taxe apportera une baisse partout au pays de 20 cents sur le prix du litre d’essence et de carburant Diesel, mais ce ne sera pas le cas au Québec. Ce décret entrera en vigueur aujourd’hui le 1er avril.
Introduite en 2023, la taxe carbone s’appliquait dans toutes les provinces, à l’exception de la Colombie-Britannique et du Québec ; les deux provinces disposaient de leur propre législation en matière de tarification sur la pollution. Cette taxe se traduisait par un déboursé supplémentaire de 18 cents le litre à la pompe, ce qui, avec les taxes fédérales et provinciales, représentait un montant de 20 cents.

Le Québec fera cavalier seul
Dès l’annonce du retrait de cette taxe, le gouvernement de la Colombie-Britannique a mentionné qu’il éliminerait sa taxe afin de ne pas pénaliser ses citoyens.
Le Québec demeure donc la seule province qui conservera sa taxe carbone, ce qui, bien entendu, apportera un écart à la pompe encore plus marqué que par le passé, les experts estiment que l’écart serait de l’ordre de 20 à 25 cents le litre. Cette taxe cachée dans le prix du carburant depuis des années deviendra beaucoup plus visible.
Le gouvernement du Québec n’a toujours pas exprimé ses intentions, mais il y a fort à parier qu’il n’imitera pas la Colombie-Britannique. Les revenus de cette taxe au Québec se retrouvent dans le Fond vert, soit le FECC (Fond d’électrification de changements climatiques), il sert depuis 2020 à financer diverses initiatives dont le programme Roulez vert qui propose les rabais à l’achat et à la location des véhicules électriques. Selon les documents officiels, le marché du carbone a généré des revenus de plus de 8,8 milliards de dollars au cours de la période de 2013 à 2024, l’apport de la taxe sur l’essence représente environ 1 milliard par année.

Cela veut dire que le Québec sera la seule province qui continuera à imposer aux automobilistes une taxe sur le carbone dans le prix du carburant. Cette nouvelle réalité pourrait bien faire du Québec l’endroit où l’essence et le carburant Diesel sont les plus chers au pays, une première dans l’histoire.
Il faut se rappeler que le Québec est l’une des provinces qui taxent le plus ses carburants, c’est encore plus marqué dans la grande région de Montréal en raison des nombreuses surtaxes.