Nouvelles places en garderie : les enfants attendent encore

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L’échéance du Grand chantier pour les familles est tombée : la GaspésieÎles-de-la-Madeleine a accueilli 330 places subventionnées dans le réseau de services de garde éducatifs à l’enfance, mais lors du dernier décompte, 335 enfants étaient encore sur la liste d’attente.

Dans son plan lancé il y a 4 ans, Québec avait promis 355 nouvelles places de garde subventionnées dans la région avant mars 2025. Avec les places mises sous permis pour la région, l’objectif du ministère de la Famille avoisine sa cible.

À noter que 60 places supplémentaires ont été rendues disponibles grâce à des projets pilotes de service de garde en communauté. Pourtant, en octobre, 27 966 enfants attendaient encore d’entrer en garderie au Québec, dont 335 en GaspésieÎles-de-la-Madeleine.

« Remplir un seau troué »

Pour la directrice générale de l’organisme Ma place au travail, Marilyn Dion, l’ampleur de la liste d’attente à l’échelle de la province est inquiétante.

[Québec] promettait que le réseau serait complété et que chaque famille qui le souhaite pourrait avoir une place en service de garde, rappelle-t-elle. On est loin du compte; il y a encore près de 28 000 enfants qui sont en attente.

Marilyn Dion, la directrice générale de l’OBNL Ma place au travail, devant un parc.

Le nombre a peu fluctué ces deux dernières années, observe-t-elle. Oui, il y a une demande qui augmente, mais il y a aussi le fait que des milieux ferment, souligne la directrice.

Au final, il y a beau avoir des places qui ont été créées, c’est comme si le ministère de la Famille remplissait un seau troué.

Une citation de Marilyn Dion, directrice générale de Ma place au travail

En 2024 aux Îles-de-la-Madeleine, 170 places de garde subventionnées existaient, mais seulement sur papierIl y a des places où c’est écrit qu’elles sont ouvertes et disponibles, mais dans les faits, elles ne sont pas, et on ne connaît pas l’ampleur de la situation, fait valoir Marilyn Dion.

Près de 40 % des places en installation et en milieu familial qui figurent aux permis des deux plus importants CPE de l’archipel ne peuvent être octroyées à des enfants, faute d’éducatrices.

Cette pénurie de main-d’œuvre inquiète de nombreux CPE dans la province.

De jeunes enfants jouent avec des blocs de construction.

Un bilan qui déçoit

Dans son bilan, le ministère de la Famille mentionne la création de 30 000 places subventionnées, contre les 37 000 promises il y a 4 ans.

Le porte-parole du Parti québécois en matière de famille et député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, dénonce que le gouvernement n’ait pas atteint ses cibles. Il a fait campagne auprès des Québécois en disant : « Vous aurez accès à des places en service de garde de la même façon qu’on a une place pour tout le monde à l’école primaire », affirme-t-il. C’est un échec cuisant, total.

Je ne peux pas concevoir que [le ministère] se félicite de ne pas avoir atteint son objectif, ajoute le député.

Joël Arseneau en point de presse.

Dans une déclaration écrite acheminée à Radio-Canada, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a répondu :

On a de quoi être fiers de notre bilan! […] C’est du jamais vu depuis la création du réseau! Et on ne s’arrête pas là, on continue nos efforts pour dépasser notre objectif grâce aux plus de 15 000 places en cours de réalisation. On s’est également doté de moyens efficaces pour faire avancer les projets plus rapidement. Résultat, chaque mois, de nouveaux projets sortent de terre, des installations sont inaugurées, de nouvelles places sont rendues disponibles pour les familles.

Le nombre de 15 000 places de garde subventionnées en cours de réalisation n’impressionne pas Marilyn Dion, qui indique que plusieurs années pourraient s’écouler avant l’ouverture de ces places.

Pour la GaspésieÎles-de-la-Madeleine, 275 places sont en cours de réalisation en installation subventionnée, indique le ministère de la Famille par écrit. On estime qu’en 2027, l’offre de places se rapprochera d’un équilibre entre l’offre et la demande pour la région, écrit-il.

Un dinosaure en avant-plan et une éducatrice et un enfant en arrière-plan.

La directrice générale de Ma place au travail s’inquiète également du budget du gouvernement alloué à l’ouverture de place en CPE pour la prochaine année. Dans le plus récent budget provincial, il n’y a pas de montant qui est alloué pour la création de nouvelles places, déplore-t-elle.

Le gouvernement avait promis de convertir l’ensemble des places non subventionnées vers les places subventionnées pour permettre une plus grande équité financière pour les familles, indique Marilyn Dion.

Elle ajoute que sur les 56 000 places non subventionnées que Québec souhaitait convertir, seules 10 000 l’ont été depuis 2021. La directrice précise que le prochain budget prévoit la conversion de 1000 places non subventionnées vers le réseau subventionné.

LA UNE : Dans son plan présenté en 2021, Québec prévoyait 3 milliards de dollars d’ici avril 2025 pour permettre à tous les enfants d’avoir accès à un service de garde éducatif.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

PAR Alice Jacottin