Les touristes qui visiteront l’archipel cet été ne paieront pas de redevance touristique. La Communauté maritime et la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine ont annoncé vendredi matin la suspension de la perception de la Passe Archipel pour la saison estivale 2025, mais elles n’abandonnent pas pour autant ce projet.
Ce pas de côté s’explique par la volonté, pour les administrations municipales, de consulter la population quant à la suite dans ce dossier qui a suscité la grogne de nombreux contestataires l’an dernier.
Ça ne veut pas dire qu’on renonce à la mise en place éventuelle d’une redevance touristique, mais on veut impliquer la communauté pour confirmer le meilleur moyen et les modalités.
Antonin Valiquette ne peut pas s’avancer sur l’échéancier ni sur les détails de ce chantier de concertation
, qui vise notamment à dégager des scénarios réalistes et applicables
quant à la façon dont le projet se concrétisera.
On sait néanmoins qu’en plus de citoyens, des organismes partenaires seront sollicités.

Les élus madelinots souhaitaient imposer une redevance touristique de 30 dollars à chaque visiteur qui entrait dans l’archipel durant la saison touristique. Cette mesure, loin de faire l’unanimité, avait finalement été appliquée de façon optionnelle en 2024. Plus de 860 visiteurs ont volontairement payé la redevance touristique, ce qui a permis d’amasser près de 29 000 $.
M. Valiquette précise qu’un mandat sera accordé à l’interne ou à l’externe au cours des prochaines semaines, ce qui permettra à son avis d’établir un plan de match en vue de la consultation.
Pour lui, la priorité sera de tenir cette discussion dans le respect de l’opinion de tout le monde
.

M. Valiquette est d’ailleurs optimiste quant à la possibilité de mener cette concertation de façon bienveillante
, même si les insultes et les messages haineux se sont immiscés dans le débat l’an dernier.
On ne parle pas d’entrer en guerre avec un autre pays, ici. On parle d’appliquer une redevance […] à des visiteurs. J’ose croire qu’on est capables de discuter de ce sujet-là tout en gardant notre calme et notre sang-froid.
Les élus ne se donnent pas de date butoir pour statuer sur le futur de la Passe Archipel.
Pour les années suivantes, ça dépendra de la vitesse du travail de concertation et du moyen qui sera éventuellement retenu
, précise M. Valiquette. Ça va prendre le temps que ça va prendre, mais ça va être bien fait.

La tenue de consultations publiques avait été annoncée l’automne dernier alors que les tensions étaient bien présentes dans les séances municipales, mais n’ont pas eu lieu entre temps.
Le Fonds reste d’actualité… et ce sujet aussi
Le Fonds de gestion durable du territoire, que la redevance touristique doit financer, est maintenu.
Ce fonds, créé l’an dernier, vise à financer l’entretien des infrastructures touristiques et à compenser les surcoûts reliés au contexte insulaire des Îles-de-la-Madeleine, notamment en ce qui a trait à la gestion des matières résiduelles.
Le Fonds a aussi pour objectif de financer des moyens de préservation du territoire et l’encadrement de l’utilisation des terres publiques. Pour y parvenir, la création d’un futur parc régional est d’ailleurs dans les cartons.

Selon M. Valiquette, doter l’archipel d’un outil favorisant la gestion des terres publiques est d’ailleurs plus d’actualité que jamais.
Antonin Valiquette rappelle que de nouvelles orientations du provincial en matière d’aménagement du territoire, adoptées en décembre, contraignent désormais les administrations municipales à agir concrètement en ce sens.
On est responsables de régler un problème en termes de conciliation des usages sur nos terres publiques, mais en plus, c’est une obligation du gouvernement du Québec
, commente l’élu.
Celui-ci rappelle que la conciliation des usages sur les terres publiques constitue [une préoccupation] depuis une quinzaine d’années minimum
.
La population sera d’ailleurs également consultée à propos de la gestion des terres publiques madeliniennes.
LA UNE : Les touristes n’auront pas à payer de redevances cet été pour visiter les Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose