Des réservations en hausse par rapport à l’année dernière laissent miroiter au milieu touristique des îles de la Madeleine que de nombreux Québécois troqueront les plages du Maine pour celles de l’archipel cette année.
À l’Auberge du port, à Cap-au-Meules, le téléphone ne dérougit pas. Le propriétaire des lieux sent très clairement l’effet Trump
sur ses réservations, dès la menace de tarifs douaniers plus tôt cet hiver.
Le téléphone s’est mis à sonner environ deux semaines après qu’on a eu les effets de nos voisins du Sud
, raconte Claude Thériault.
On s’aperçoit vraiment que les gens veulent venir aux Îles, ils ne veulent pas aller aux États-Unis.

Autre bon indice pour le milieu touristique madelinot : une hausse des réservations de 5 % par rapport à l’année dernière est observée du côté de la Coopérative de transport maritime et aérien (CTMA), qui exploite le traversier entre l’Île-du-Prince-Édouard et l’archipel.
L’Association touristique des Îles-de-la-Madeleine estime que les relations houleuses avec notre voisin du sud vont profiter à l’est du pays.
Quand il y a des cas comme ça, ce sont les régions du Québec maritime qui vont être gagnantes, comme les îles de la Madeleine, la Gaspésie, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard, qui vont gagner en popularité
, affirme la présidente de l’organisme, France Groulx.

Après deux années de baisse d’achalandage, le milieu touristique madelinot voit cette hausse d’un bon œil, mais ne croit pas revivre l’achalandage record de 2022, qui avait déplu à certains Madelinots.
Le fameux 5 % que la CTMA annonce, c’est la bonne nouvelle, dans le sens qu’on n’a pas un 20 % d’augmentation [donc] on n’est pas dans le trop
, estime Mme Groulx.
Des réservations ont été faites de façon plus hâtive, donc ça augure bien.

Du côté de la restauration, on se prépare également à un achalandage important.
À la buvette Chez Renard, chaque été, la pression est forte, puisque les places sont limitées, et que le restaurant n’ouvre pas ses portes tous les jours.
Je m’attends à un gros été quand même, vu que plusieurs personnes vont sûrement changer leurs plans de vacances. À voir
, mentionne la copropriétaire, Ève Beaudoin-Galaise.

Vers une prolongation de la saison touristique?
La situation actuelle pourrait aussi favoriser une saison touristique plus longue. Tourisme Îles-de-la-Madeleine remarque déjà que c’est une tendance qui s’installe.
France Groulx décline ces habitudes de fréquentation en deux catégories : d’une part, la présence touristique, et de l’autre, une présence accrue liée aux affaires et à la culture.
Il y a deux congrès qui se déroulent en mai aux Îles, c’est une excellente nouvelle. Il y a quelques tournages aussi ce printemps, ce qui est positif également, parce que lorsqu’on parle du mois de mai, c’est une période où, il y a quelques années, il y avait très peu de visiteurs, mis à part pour la mise à l’eau des cages [à homard]
, explique Mme Groulx.

On voit déjà qu’il y a un allongement de la saison touristique, les gens vont venir plus tôt, dès la fin mai, début juin et jusque tard en septembre, c’est ce qu’on souhaite
, constate aussi le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
Plusieurs hôteliers confirment qu’il n’est pas trop tard pour échanger les plages d’Ogunquit pour celles des îles de la Madeleine. Ils indiquent qu’il reste encore de la place à certains moments cet été.
LA UNE : La plage du Sandy Hook à Havre-Aubert est prisée par les touristes en été. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose