Le Cirque Éloize ne présentera pas de spectacle cet été dans l’église de Havre-Aubert, aux Îles-de-la-Madeleine. Le cofondateur du cirque, Jeannot Painchaud, prend une pause pour repenser son projet de conversion de l’église et de l’ancienne école adjacente en pôle culturel et touristique.
Le Cirque Éloize a redonné vie à l’ancien lieu de culte de Havre-Aubert au cours des trois dernières saisons estivales en y présentant des spectacles. M. Painchaud confirme néanmoins que les lieux seront déserts cet été, après avoir annoncé l’été dernier que les travaux reliés à la concrétisation du projet Au pied des Demoiselles étaient sur la glace pour au moins un an.

Certains travaux doivent être faits avant d’accueillir de nouveau des spectateurs à l’église et s’assurer que le bâtiment demeure en bon état. Or, le financement nécessaire à ce chantier n’est toujours pas attaché.
Pour M. Painchaud, 2025 sera donc l’occasion de se repositionner et d’entrevoir une réalisation progressive de son projet, qui prévoit la transformation de l’église en véritable salle de spectacle et celle de l’ancien établissement scolaire en lieu d’hébergement, de restauration et de création artistique.

Cette année, avec les conditions économiques, je pense qu’il vaut mieux y aller par étape et régler les problèmes fondamentaux. Le premier, c’est la réparation de l’église, la façade extérieure, le clocher. Ensuite, c’est le système de traitement des eaux usées
, explique M. Painchaud, qui rappelle que le site n’est pas branché aux égouts municipaux.

Le promoteur est néanmoins loin de baisser les bras en dépit de ce pas de recul et compte réattaquer le projet de développement culturel et touristique
une fois les travaux complétés.
Il faut être patient et accepter qu’il y a un rythme différent et que les choses n’arrivent pas toujours à la vitesse qu’on aimerait. On va le faire par étape, mais ce projet-là va se réaliser.
Le principal intéressé croit toujours en la pertinence d’Au pied des Demoiselles et estime que les trois dernières années ont démontré tout le potentiel d’un tel développement.
Le Cirque Éloize a par ailleurs perdu son droit temporaire, octroyé par la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, d’exploiter une cantine sur le terrain de l’église. Le service alimentaire devra donc être rapatrié à l’intérieur du bâtiment lorsque les activités reprendront.
Jeannot Painchaud espère que le cirque sera de retour à l’église en 2026, mais refuse de confirmer si des travaux auront lieu cette année.
Difficile à financer
Selon le président du Cirque Éloize, l’obtention du financement nécessaire à la concrétisation du projet est compliquée par l’inflation, la hausse des coûts de construction et la montée des taux d’intérêt.
Le montant nécessaire est évalué à au moins 20 millions de dollars. Si Jeannot Painchaud peut déjà compter sur un partenaire financier, ce dernier n’est pas suffisant pour la suite des choses.

Il en faut d’autres et il faut monter un groupe. Pour l’instant, on est que dans le privé, mais éventuellement, on va développer le projet pour le représenter et aller chercher différents types de financement, différents types de partenaires
, explique-t-il.

M. Painchaud dit d’ailleurs avoir reçu des échos favorables lorsque le projet a été présentés à différents ministères, mais indique qu’Au pied des Demoiselles demeure une initiative difficile à financer.
Un soutien du Bloc québécois
Le nouveau député bloquiste de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine—Listuguj souhaite que le fédéral soutienne la concrétisation d’Au pied des Demoiselles. Alexis Deschênes soutient que son parti politique croit en ce projet, qui peut selon lui s’avérer structurant
.

On va soutenir le promoteur dans ses efforts, à son rythme, mais on pense que le gouvernement fédéral devrait donner un coup de pouce à ce projet-là. La culture aux Îles, c’est important.
Durant la campagne électorale, le Bloc québécois a demandé au gouvernement fédéral de financer cinq projets touristiques de l’Est-du-Québec, dont celui du Cirque Éloize.
LA UNE : La suspension des travaux avait déjà été annoncée l’an dernier. Photo : Radio-Canada