Les nouveaux acquéreurs des anciens équipements de Total Océan veulent remettre sur pied une usine, dès que possible, aux Îles-de-la-Madeleine. Un défi persiste toutefois : il faut trouver un endroit pour remettre l’usine en service.
Pour l’instant, tout le matériel qui peut servir, entre autres, à distiller le gras de phoque est entreposé en pièces détachées à Havre-aux-Maisons.
On s’est frappé à plusieurs difficultés. On s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de terrain accessible ni de bâtiment qui pouvait répondre aux exigences qu’une telle machine a besoin
, explique l’un des copropriétaires des équipements, Jean-Gabriel Déraspe.

Que la solution soit l’achat d’un lot, une construction neuve ou la location d’un bâtiment, rien n’est exclu pour les nouveaux propriétaires, qui veulent trouver une solution rapidement, car de nombreux partenaires veulent profiter de ces équipements très rares au pays.
Il y a un gros engouement, on reçoit énormément de téléphone, que ce soit des centres de recherche, des associations de pêcheurs, que ce soit dans les Maritimes, le Québec, on nous appelle, on nous appelle, on est intéressé
, relate M. Déraspe.

Grand potentiel
D’après Jean-Gabriel Déraspe, toute l’industrie des pêches pourrait bénéficier de ces équipements pour extraire de l’huile de haute qualité des produits marins, à l’instar de la filière du loup-marin.
Que ce soit de l’huile de loup-marin, que ce soit le sébaste, la carcasse de crabe, de homard, à la limite y en a qui font du CBD avec ça, n’importe quoi. On continue d’en apprendre tous les jours de ce que la machine peut faire
, expose-t-il.
Il y a un avenir certain pour ce genre d’appareil là. Ne reste plus qu’à la mettre en fonction.

Le directeur général de l’Association des chasseurs de phoques intra-Québec, Gil Thériault, est du même avis et voit la situation d’un bon œil.
On voit que, dans l’industrie des pêches, l’avenir n’est pas nécessairement dans le fait de pêcher plus, comme de faire plus d’argent avec ce qu’on pêche
, précise M. Thériault.
Je pense que c’est un équipement qui va aider l’industrie des pêches aux Îles-de-la-Madeleine à aller vers l’avant et c’est très très bon signe.

Nous, notre but c’est vraiment de mettre la machine [en exploitation] et tout simplement la mettre à la disposition des chercheurs, des chimistes, des scientifiques qui veulent faire leur propre expérience avec l’appareil
, renchérit Jean-Gabriel Déraspe.
Soutien d’Écofaune boréale
Avant de passer aux mains de M. Déraspe et de ses deux acolytes, les équipements étaient la propriété du centre collégial de transfert de technologie (CTTT), Écofaune boréale. Le CTTTen avait fait l’acquisition de l’entreprise madelinienne Total Océan lors de sa faillite.
Même si le CTTT a vendu les équipements, ce dernier n’est toutefois pas écarté pour de bon de ce projet. On s’est entendu pour qu’ils fassent un certain suivi avec nous et qu’ils nous accompagnent dans le processus
, affirme Jean-Gabriel Déraspe.
Par courriel, le chimiste et chercheur senior chez Écofaune boréale, Daniel Poisson, ayant coordonné le démantèlement et le déménagement des équipements, indique qu’il pourra prêter main forte.
M. Poisson indique être prêt à collaborer sur place avec une firme d’ingénierie embauchée par les nouveaux propriétaires et selon ses assignations du moment. Je pourrai aider ensuite à la logistique des opérations
, écrit-il.
Les nouveaux acquéreurs espèrent trouver un bâtiment industriel pour y déménager les équipements avant la fin de l’année afin de pouvoir lancer la production en 2026.
LA UNE : L’équipement est entreposé, pour l’instant en pièces détachées, à Havre-aux-Maisons. Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose