Le marquage du homard va bon train aux Îles-de-la-Madeleine. Cette initiative portée par le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles (RPPCÎ) en est à sa deuxième année.
Le marquage permet de distinguer et suivre l’évolution d’une espèce. Dans ce cas-ci, le RPPCÎ s’intéresse particulièrement au déplacement du homard et souhaite collecter des données à ce sujet.
On entend toujours que le homard est distribué du sud du Maine jusqu’au nord du golfe. Avec les changements climatiques, on parle d’un certain déplacement du homard et ça intrigue les pêcheurs des Îles
, explique Jean-François Laplante, coordonnateur des projets scientifiques au RPPCÎ.
De ça est donc né ce petit programme de marquage du homard, pour être capable de documenter les déplacements autour de l’archipel et potentiellement dans d’autres zones de pêche.
À l’aide d’étiquettes munies d’aiguilles et d’un numéro unique, l’équipe du RPPCÎ effectue une couture
dans les muscles du dos du homard afin de l’identifier, décrit M. Laplante. Quand on plie le homard, ça nous permet d’avoir accès à la chair et aux muscles dorsaux. C’est à ce niveau-là qu’on coud un tag, qui va perdurer d’une mue à l’autre
, précise-t-il.
Les homards marqués sont ceux ayant une taille inférieure à la norme commerciale de 83 millimètres ainsi que les femelles œuvées, donc qui portent des œufs. On va à la pêche avec des pêcheurs […] qui, normalement, rejetteraient tous ces homards-là à l’eau. Ce qu’on fait, nous, c’est qu’on les coud avant de les remettre à l’eau
, ajoute Jean-François Laplante.

Ces interventions permettent au rassemblement de marquer entre 400 et 500 homards par sortie de pêche, pour un objectif de 3000 homards identifiés par année. De plus, lorsqu’un pêcheur attrape dans ses cages un homard marqué, le RPPCÎ peut par la suite faire le lien entre les coordonnées de marquage de l’individu et son lieu de recapture.
L’an dernier, le RPPCÎ a dû délier les cordons de sa bourse pour financer cette initiative, mais cette saison-ci, il peut compter sur une subvention du Fonds des pêches du Québec pour sa concrétisation. Ça nous a permis [de faire] le gros du travail cette année, qui a été de développer l’outil informatique pour rendre fluides les analyses et les retours vers les pêcheurs
, indique M. Laplante.
Ultimement, le Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles souhaite mettre en commun et comparer les données recueillies avec d’autres zones de pêche, comme celles de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard.
Il va falloir quelques années et plusieurs déclarations pour commencer à pouvoir affirmer des choses
, concède Jean-François Laplante.
Le marquage se terminera à la fin de la saison de pêche, prévue au début du mois de juillet.
LA UNE : La saison de pêche au homard a été lancée le 3 mai aux Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Isabelle Larose