Le projet de centre de décontamination des sols de Fatima refusé

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Le conseil municipal des Îles-de-la-Madeleine a refusé, mardi soir, l’implantation d’un centre de décontamination des sols sur un terrain du chemin Philippe-Thorne, à Fatima.

Ce projet piloté par l’entreprise Eurêka Environnement a soulevé l’opposition de nombreux résidents qui jugeaient que celui-ci n’avait pas sa place dans ce secteur résidentiel.

Une pétition de 830 signatures a d’ailleurs été déposée à la séance du conseil municipal d’avril.

Les élus ont appuyé leur refus d’accorder un usage conditionnel au promoteur, pour permettre que l’actuel site de dépôt de matériaux secs soit converti en centre de traitement des sols contaminés, sur de nombreuses raisons.

Le manque d’acceptabilité sociale du projet, l’augmentation du trafic de véhicules lourds sur le chemin Philippe-Thorne de même que l’accès au site seulement possible par des chemins secondaires ont notamment été considérés.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, souligne que l’usage projeté n’était pas compatible avec le voisinage.

Ce qui a fait la grande différence pour moi, c’est que le règlement d’usage conditionnel, lorsqu’il est question de droits acquis sur un usage, stipule que l’usage projeté doit se rapprocher des usages permis sur les terrains avoisinants, explique M. Valiquette.

L’usage projeté s’éloigne plus qu’il ne se rapproche de l’usage du voisinage, qui est résidentiel et de villégiature.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Le maire souligne que la décision du conseil n’a pas été facile et voit toutes les étapes de ce dossier controversé comme un exercice extrêmement constructif C’est un bel exercice de démocratie municipale, souligne Antonin Valiquette. Les citoyens se sont informés et ont interpellé leurs élus.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, au micro lors d'une séance du conseil municipalLe maire des Îles-de-la-Madeleine, Antonin Valiquette, affirme que le manque d’acceptabilité sociale du projet est un des facteurs ayant mené au refus des élus. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Le projet de centre de décontamination pourrait tout de même voir le jour sur un autre terrain si le promoteur fait des démarches en ce sens.

Le maire des Îles-de-la-Madeleine soutient que la controverse entourant la construction de maisons sur la butte des Demoiselles, à Havre-Aubert, sera prise en compte par les élus dans la présente démarche de révision du schéma d’aménagement du territoire.

La Communauté maritime des Îles a commencé la révision de son schéma d’aménagement et de développement du territoire en avril 2021, mais la démarche n’est toujours pas terminée.

Dans les dernières semaines, des travaux d’excavation et de nivellement ont eu lieu sur quatre terrains adjacents à la Réserve naturelle des Demoiselles, un territoire protégé.

De nombreux Madelinots se sont indignés que de telles constructions soient possibles, bien que les travaux soient conformes à la réglementation en vigueur.

Une maison en construction en contrebas d'une butte avec un vaste pan de terrain qui a été nivelé.Des travaux d’excavation et de nivellement ont eu lieu sur quatre lots distincts situés juste en bas de la zone protégée par la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) PHOTO : GRACIEUSETÉ

Ce que je retiens de cet épisode-là, comme élu, c’est que les citoyens ont des préoccupations pour la préservation de lieux emblématiques, de lieux non urbanisés, affirme Antonin Valiquette. C’est vrai qu’il faut qu’on adopte un règlement et un encadrement sur le développement résidentiel sur l’ensemble du territoire avant de perdre le contrôle.

C’est certainement un message que j’ai entendu et qui va me servir à moi et aux autres élus dans la révision du schéma d’aménagement.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Antonin Valiquette souligne toutefois que d’empêcher la construction sur des terrains résidentiels qui se trouvent dans des corridors panoramiques aurait un coût collectif.

C’est sûr que si on veut protéger et interdire de la construction sur des terrains résidentiels, ça vient avec de la compensation financière, affirme-t-il. Il faut se poser la question collectivement : est-ce qu’on est prêt à payer collectivement pour protéger ces sites-là? Ça, c’est une réflexion collective et l’épisode des dernières semaines montre qu’on doit l’avoir.

Le maire note que les terrains résiduels situés dans de beaux paysages sont nombreux dans l’archipel et que la facture pourrait grimper rapidement.

Vue sur des maisons neuves entourées de balles de foin devant des falaises de Havre-aux-Maisons. L’apparition de maisons dans des corridors panoramiques a soulevé de nombreux débats dans l’archipel au cours de la dernière décennie. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Antonin Valiquette précise aussi que le cadre réglementaire pour baliser la construction en zone résidentielle est beaucoup moins flexible que pour les terrains agroforestiers. En 2022, la Municipalité a adopté un règlement de contrôle intérimaire pour arrêter la construction de maison en zone agricole et forestière, le temps d’adopter son nouveau schéma d’aménagement du territoire.

Le processus a été ralenti par l’entrée en vigueur de nouvelles orientations gouvernementales en aménagement du territoire en 2024. Parmi les objectifs de ces nouvelles orientations de Québec, on retrouve la conservation les milieux naturels d’intérêt.

LA UNE : L’entreprise Eurêka Environnement voulait mettre sur pied un centre de décontamination des sols situé au bout du chemin Philippe-Thorne, sur un terrain bordant la mer. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / LAURIE DUFRESNE

PAR Isabelle Larose