Le gouvernement ajoute les motorisations hybrides non rechargeables dans son calcul de véhicules zéro émission

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Le gouvernement du Québec s’est doté, en 2023, d’un ambitieux plan stratégique visant à réduire les émissions provenant des véhicules automobiles. Il a annoncé son intention d’interdire, à compter du 1er janvier 2035, la vente de véhicules neufs à essence, marquant ainsi la fin des motorisations exclusivement thermiques. Seule la vente de véhicules neufs zéro émission sera alors permise, ce qui inclut les modèles électriques à batterie (BEV), les hybrides rechargeables (PHEV), ainsi que ceux alimentés par une pile à combustible à hydrogène.

Le contexte économique et politique récent a jeté un doute important sur la possibilité d’atteindre cet objectif, au point où le gouvernement a récemment laissé entendre qu’un réexamen de sa position n’était pas exclu. Le marché des véhicules électriques semble avoir atteint un certain plateau, et les prévisions annoncent une croissance plus faible que prévu au cours des prochaines années. Selon les données mensuelles de Statistique Canada, les ventes de véhicules zéro émission (VZE) ont totalisé 14 725 unités en avril, soit une baisse de 28,5 % par rapport au même mois en 2024.

Le même objectif, mais pas la portée

Le gouvernement Legault vient d’annoncer qu’il maintient sa position, mais qu’il révisera sa norme sur les véhicules zéro émission (VZE) afin d’y inclure les véhicules hybrides classiques, c’est-à-dire non rechargeables. Cette modification change radicalement la portée de la loi, puisqu’elle englobe désormais une large proportion de véhicules à motorisation thermique qui ne bénéficient que d’un apport électrique partiel. Le gouvernement ajuste ainsi sa terminologie, passant de l’objectif de « zéro émission » à celui de « faible émission », un recul important aux yeux des plus environnementalistes.

Selon le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, la réalité économique découlant de la guerre commerciale oblige le gouvernement à réagir. D’autres experts soulignent que le ralentissement des ventes de véhicules électriques est également attribuable à l’incertitude entourant les subventions. L’annonce de la fin de l’aide financière avait entraîné une hausse record des ventes de véhicules électrifiés à l’automne dernier, les acheteurs s’étant empressés d’en profiter avant la fin du programme. Cette ruée ayant saturé la demande à court terme, un recul important des ventes était donc prévisible, d’autant plus dans un contexte d’attente du côté des acheteurs à un éventuel retour des incitatifs.

La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec favorable au changement

Réagissant à cette annonce par voie de communiqué, la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ) accueille favorablement l’annonce du ministre de l’Environnement.

« Nous voyons dans cette annonce un signal extrêmement encourageant. La pleine reconnaissance des hybrides rechargeables de plus de 80 km d’autonomie, mais aussi la reconnaissance accordée aux hybrides rechargeables de moindre autonomie et aux hybrides non branchables, répond directement aux réalités que nous soulevons depuis plusieurs mois. »

Ce sera également le même son de cloche chez plusieurs constructeurs automobiles. Plusieurs d’entre eux, dont Honda et Toyota, ont déjà dénoncé l’imposition du « tout électrique », affirmant que le gouvernement devrait plutôt fixer des cibles d’émissions et laisser aux constructeurs la liberté de proposer un éventail de technologies pour les atteindre.

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