Acquérir un nouveau véhicule, qu’il soit neuf ou d’occasion, représente un achat important dans notre vie. Dans bien des cas, une telle transaction implique le besoin de financement. C’est à ce moment qu’intervient le marchand où vous avez trouvé votre prochain véhicule. En effet, ce dernier sera en mesure de vous proposer les possibilités qui s’offrent à vous et quelques produits qui peuvent s’ajouter au financement. Cependant, la personne derrière le bureau vous dit-elle toujours vraiment toute la vérité? Deux récents cas vécus me permettent d’affirmer que ce n’est pas toujours le cas, et ce texte permettra de les mettre en lumière. Vous pourrez constater deux situations moralement discutables que vous avez peut-être, vous aussi, déjà vécues.
Des pratiques douteuses au financement
Vous pourriez croire que les pratiques douteuses de vente peuvent se passer uniquement dans des petits garages aux airs douteux, eh bien détrompez-vous. En effet, les deux cas vécus dont je veux vous faire part ont eu lieu dans deux concessions affichant une bannière de grand constructeur. Certains représentants ou directeurs commerciaux tentent actuellement de profiter de la hausse des taux pour faire miroiter des offres bidon qui sont en réalité contrôlées par eux et non par les institutions financières, comme ils le prétendent. Ces situations sont surtout présentes du côté des véhicules d’occasion, car, sur le marché des véhicules neufs, les taux subventionnés par les constructeurs sont affichés sur leur site web.

Situation 1 : Obliger le client à prendre un produit d’assurance pour avoir droit à un meilleur taux
Une fois à l’étape du financement, le directeur financier vous a-t-il déjà fait une offre du genre : « Il est possible d’avoir un meilleur taux si vous prenez une assurance vie ou de remplacement, car l’institution financière se sent plus en sécurité. » Si oui, sachez que c’est faux. Une institution financière n’accorde pas de réduction de taux en échange qu’une assurance soit prise à l’achat du véhicule.
Dans les faits, quand le directeur financier entre le montant financé et le terme recherché dans son système informatique, les offres de chaque institution financière apparaissent, et il peut alors vous proposer le taux de son choix dans la liste. Certains iront d’emblée avec le meilleur taux pour le client, tandis que d’autres iront avec un taux plus élevé qui leur permettra de récolter une commission supplémentaire à la fin. Le seul élément majeur qui peut toutefois faire varier un taux, une fois la demande de crédit soumise, est le pointage inscrit au bureau de crédit du client.
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Situation 2 : Obliger le client à prendre une garantie prolongée pour avoir un meilleur taux
Le second cas vécu est arrivé il y a quelques mois. Le client en question est entré dans le bureau du représentant aux ventes afin de discuter des mensualités pour un véhicule d’occasion. Le représentant effectue alors deux scénarios. Dans un premier temps, un financement sur 72 mois à 10,99 %. Ce dernier avance que ce taux est le plus bas offert par les banques à ce moment. Cependant, si une garantie prolongée au coût de plusieurs milliers de dollars était ajoutée, il serait alors possible d’effectuer un rachat de taux et d’offrir à ce moment-là 8,99 %.
Après m’être informé auprès de contacts au sein d’autres concessions d’automobiles, ces derniers m’ont confirmé que le taux minimal en question était à ce moment plutôt de 8,99 %, selon le scénario proposé. Cela voulait donc dire qu’un taux d’intérêt inférieur était possible sans l’ajout d’une garantie, mais que le vendeur avançait le contraire.

Des recours possibles?
Dans le cas du premier scénario, vous pouvez toujours porter plainte à l’autorité des marchés financiers (AMF), si vous êtes victime d’une telle situation. Les concessionnaires ne peuvent pas vous obliger à prendre un produit d’assurance avec eux. En fait, l’autorité des marchés financiers stipule clairement sur son site web « Vous n’êtes pas obligé de dire oui », quand vient le temps de vous proposer une assurance vie, une assurance invalidité ou, même, une assurance de remplacement. La même information figure sur la fiche de renseignements intitulée « Parlons assurance » que les distributeurs doivent vous remettre. Actuellement, le gouvernement travaille sur le projet de loi C-30 qui vise, entre autres, à encadrer la vente de produits d’assurance. Ce projet de loi aurait pour but de retirer l’autorisation permettant aux distributeurs sans un représentant en assurance (les concessionnaires automobiles) de vendre des polices d’assurance automobile.
Pour le second cas, il est important de mentionner qu’il n’y a aucune loi actuellement qui interdit aux concessionnaires de véhicules d’occasion de vous faire une telle offre de réduction de taux contre une garantie prolongée. Cependant, il s’agit d’un point moralement discutable, surtout quand l’employé nous fait miroiter une offre qui n’est pas tout à fait vraie.
À titre de consommateur, vous pouvez aussi toujours décider de porter plainte, si vous êtes victime d’une telle situation, auprès de l’OPC (Office de la protection du consommateur). Après tout, l’acquisition d’un véhicule est un achat important, et il vaut mieux toujours porter une attention particulière afin d’avoir la transaction la plus transparente possible et de se sentir en confiance.
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