Les risques côtiers, enjeu « de l’heure » dans l’Est-du-Québec

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Plus de 200 intervenants sont réunis pour participer au premier Forum interrégional sur les risques côtiers qui se tient jusqu’à vendredi à Rivière-du-Loup. L’objectif : aborder les défis à affronter et les pratiques exemplaires à adopter pour contrer l’érosion et les débordements côtiers.

L’événement, qui affiche complet, est organisé par le Conseil régional de l’environnement (CRE) du Bas-Saint-Laurent, en partenariat avec les CREde la Côte-Nord, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.

Des représentants de plusieurs municipalités, organismes, ministères et entreprises privées ont l’occasion de participer à plusieurs conférences afin de discuter de la problématique de l’heure, selon le directeur général du CRE du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin.

Des gens assis à des tables écoutent l'une des conférences du Forum.

L’événement affiche complet avec la présence de plus de 200 participants. PHOTO : RADIO-CANADA / FABIENNE TERCAEFS

L’humain au cœur des discussions

Plusieurs thèmes y sont abordés, dont la prise de conscience et l’acceptation des risques côtiers, les solutions basées sur la nature, les exemples régionaux en adaptation et la santé mentale en contexte de changement climatique.

Patrick Morin explique que l’événement a justement pour mission de mettre davantage l’accent sur les impacts des risques côtiers sur les humains. On parle des aspects environnementaux, de comment on peut s’adapter, mais aussi de la détresse psychosociale et financière qui viennent avec les risques côtiers, décrit-il.

La Dre Marianne Papillon, médecin spécialisée en santé publique aux Îles-de-la-Madeleine, offre justement une conférence sur les impacts psychosociaux liés aux risques côtiers. Selon elle, les effets sur la santé mentale peuvent prendre du temps avant de faire leur apparition lors de débordements côtiers.

Dre Marianne Papillon.

Dre Marianne Papillon est médecin en santé publique au Îles-de-la-Madeleine. PHOTO : RADIO-CANADA

Sur le coup, on va avoir une réaction et après, on se mobilise, on trouve des solutions et à un moment donné, on arrive au bout de nos réserves d’énergie. Et c’est là que les troubles peuvent commencer et qu’on peut perdre l’équilibre au niveau de notre santé mentale, explique Dre Papillon, qui est également spécialiste en santé durable et planétaire.

Selon elle, en plus des mesures concrètes mises en place pour faire face aux aléas de la nature, comme le déménagement des maisons ou la recharge de plages, il faut aussi parler davantage des personnes qui vivent ces situations.

Il y a aussi tout ce qu’on peut faire pour nourrir notre tissu social, pour qu’il y ait une plus grande résilience de la communauté, de la bienveillance, de l’entraide, illustre-t-elle.

Apprendre des leçons du passé

Le maire de Notre-Dame-du-Portage s’y connaît bien en matière d’érosion côtière. Sa municipalité a dû faire face à des défis majeurs au cours des dernières années. Le gouvernement a d’ailleurs investi 9,5 millions de dollars en 2023 pour aider le village à affronter les problèmes engendrés par l’érosion et les débordements.

C’est directement plusieurs résidences qui sont menacées, également nos parcs et nos routes. Il faut parfois qu’on fasse de la recharge de plage pour protéger nos infrastructures, décrit-il.

Vincent Moore.

Vincent Moore, maire de Notre-Dame-du-Portage PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET

L’élu croit que la concertation et le partage de connaissances sont essentiels pour faire face à la situation.

On se fait accompagner par plusieurs professionnels dans le dossier parce que c’est sûr que pour une petite municipalité, c’est toujours un défi. On n’a pas forcément des professionnels en érosion côtière au sein de notre organisation, donc il faut vraiment s’entourer des bonnes personnes, croit Vincent Moore.

Il ajoute être davantage outillé pour répondre aux questions des citoyens en raison de l’expérience acquise au cours des dernières années.

L’exemple de la pointe de Moisie, sur la Côte-Nord

Le Forum interrégional sur les risques côtiers permet aussi aux participants de partager des solutions pour s’adapter aux changements climatiques. Des membres de l’organisme Environnement Côte-Nord sont d’ailleurs sur place pour parler de leur projet de restauration de la pointe de Moisie, à une vingtaine de kilomètres de Sept-Îles.

De 2016 à 2019, Environnement Côte-Nord, de concert avec des organismes innus, a procédé à la restauration d’un milieu riverain endommagé notamment par le passage de véhicules tout-terrains.

On a entre autres fermé différents accès aux écosystèmes avec des barrières d’ensablement, explique le directeur d’Environnement Côte-Nord, Sébastien Caron.

Des affiches incitent les usagers de la pointe de Moisie à rester dans les sentiers.

Des affiches incitent les usagers de la pointe de Moisie à rester dans les sentiers afin de protéger la faune et la flore du secteur. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / MATHIEU BOUDREAU

Il croit que ce projet illustre le fait que des organismes peuvent aussi agir sans cogner à la porte du gouvernement pour obtenir de l’aide.

À force de travailler sur ce territoire-là, on a commencé à comprendre qu’il y avait un intérêt de la part des Innus pour le protéger. On a créé des contacts, raconte-t-il.

Des fois, on a tendance à aller vers le politique alors que ce sont deux organismes de la société civile qui se sont alliés pour travailler ensemble, renchérit-il.

LA UNE : Plusieurs thèmes y sont abordés, dont la prise de conscience et l’acceptation des risques côtiers, les solutions basées sur la nature, les exemples régionaux en adaptation et la santé mentale en contexte de changement climatique. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / SIMON TURCOTTE

vec les informations de Marie-Christine Rioux et Fabienne Tercaefs.