La Passe Archipel pourrait faire l’objet d’un référendum

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La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine n’exclut pas de tenir un référendum sur les questions de la redevance touristique et de la création d’un parc régional sur les terres publiques afin de jauger clairement l’opinion publique.

Ces deux dossiers qui suscitent la controverse depuis avril ont encore accaparé une bonne partie des périodes de questions, mardi soir, lors des séances publiques de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine et de la Communauté maritime des Îles.

Environ 150 personnes s’étaient déplacées à l’hôtel de ville pour y assister. Deux groupes distincts étaient perceptibles soit une majorité des gens qui désapprouvent les décisions du conseil, mais également un groupe de citoyens qui appuie l’administration municipale dans ses démarches.

Une dame avec une lettre en main, devant la table du conseil municipal.

La citoyenne Johanne Lebel a remis une lettre aux élus mardi soir demandant l’abrogation des règlements concernant la création d’un parc régional et de la redevance touristique. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Certains opposants aux projets ont profité des deux périodes de questions pour demander l’abrogation complète des règlements portant sur la redevance touristique et la création d’un parc régional.

Si vous écoutez les Madelinots, c’est rare qu’on voie ça, une salle dans le mois de juillet remplie, si vous pensez qu’il n’y a pas assez de monde, on peut remplir le parking aussi, a affirmé le citoyen Claude Bourgeois. Vous avez l’air à dire que la population est derrière vous et vous appuie.

Si la population veut d’un parc régional, pouvez-vous me dire pourquoi les salles sont combles à chaque réunion?

Une citation de Gérard Verdier, résidant des Îles-de-la-Madeleine
Un citoyen au micro lors d'une séance du conseil.

« Abroger un règlement, ça s’est déjà fait, ça ne fait pas preuve de défaite, ça serait seulement une preuve de courage et la preuve surtout, que vous allez écouter les citoyens qui vous ont élus », a affirmé Gérard Verdier. PHOTO : RADIO-CANADA / GERARD VERDIER

Quelques citoyens sont allés au micro pour répliquer à ces affirmations.

La majorité ici [dans la salle du conseil] est contre, mais ce n’est pas nécessairement la majorité de la population, a souligné Jean-Guy Cyr qui s’est dite favorable à la création d’un parc régional.

Je voudrais juste que vous ne teniez pas pour acquis que toutes les personnes ici sont contre, a ajouté Céline Lafrance.

Chacune des interventions était saluée par des applaudissements provenant de l’un ou l’autre des groupes.

Des citoyens alignés derrière un micro durant une période de questions.

Bien que les élus avaient indiqué vouloir limiter les deux périodes de questions à 30 minutes chacune, les citoyens ont eu 90 minutes au total pour s’adresser aux élus. Les séances de la Communauté maritime des Îles et de la Municipalité ont duré trois heures. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

Devant ces avis divergents, le maire des Îles-de-la-Madeleine a réitéré son engagement de consulter la population avant tout changement réglementaire.

On ne remettra pas une Passe Archipel obligatoire sans aller en consultation publique, je n’écarte pas l’idée d’une question référendaire. Puis si les gens nous disent, on ne veut rien savoir, on n’ira pas contre la population.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Mon objectif est d’amener le discours social à un ton de dialogue où les gens peuvent exprimer leur accord ou leur désaccord, a-t-il ajouté.

M. Valiquette soutient que l’opposition qui se fait entendre dans les séances municipales depuis quelques mois, n’est possiblement pas représentative de l’ensemble de la population.

Il y a des gens qui sont contre la Passe Archipel, mais il y a aussi des gens qui sont pour, souligne-t-il. Il y a beaucoup de gens aux Îles-de-la-Madeleine, même s’ils ne le disent pas nécessairement en séance publique du conseil, qui m’écrivent, qui me parlent, des gens que je ne connais pas qui m’accostent, les conseillers et moi, pour nous dire qu’ils sont d’accord avec cette mesure-là et de ne pas la lâcher.

Face aux demandes d’abrogation des règlements, le maire affirme que la réglementation actuelle doit rester en place pour assurer le maintien du fonds qui recueille les sommes déjà générées par la redevance touristique, dont le paiement est optionnel.

Le parc régional et la Passe Archipel, deux projets liés

La mise en place d’un parc régional sur les terres publiques de l’archipel madelinot est intimement liée à l’instauration d’une redevance touristique obligatoire, car les sommes recueillies auprès des visiteurs serviraient, entre autres, à financer la création et l’opération du parc. L’administration municipale veut également se servir de la Passe Archipel pour financer les infrastructures récréotouristiques et la gestion des matières résiduelles.

Priorité aux communications

Le maire a aussi indiqué que la vulgarisation et la démocratisation  du projet d’un parc régional s’ajoutent aux priorités de la Communauté maritime des Îles dans le cadre du volet 2 du Fonds régions et ruralité dont les sommes proviennent de Québec.

Des sommes provenant du FRR pourraient donc servir à informer et consulter la population sur le projet le parc régional. Ça serait irresponsable de notre part de ne pas entendre ce qui se dit depuis la mi-avril sur le parc régional et de continuer tête baissée là-dedans, indique Antonin Valiquette. On va aller en consultations publiques, a-t-il répété.

Des dizaines de personnes assis dans une salle.

Comme c’était le cas lors des séances de mai et de juin, la salle du conseil était remplie à pleine capacité mardi soir. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

On s’aperçoit que les gens ont besoin de davantage d’informations, c’est important l’acceptabilité sociale d’un projet comme celui-là, ajoute M. Valiquette. Il y a de la désinformation qui a circulé, comme de dire qu’on voulait contrôler les accès ou faire payer les gens pour aller cueillir des fraises ou interdire la chasse. Au contraire, le but du parc régional est de concilier les usages pour que tout le monde puisse pratiquer ses activités.

J’entends des craintes qui sont légitimes, mais qui ne sont pas fondées ni avérées.

Une citation de Antonin Valiquette, maire des Îles-de-la-Madeleine

Le maire souligne que le projet visant à mieux encadrer les activités pratiquées sur les dunes, les lagunes et les plages et assurer la protection de ces milieux fragiles est dans les cartons de la Communauté maritime des Îles depuis 2009.

Antonin Valiquette rappelle que de nombreux organismes madelinots ont salué l’initiative lors d’une séance publique l’automne dernier.

LA UNE : Environ 150 personnes ont assisté aux séances consécutives de la Communauté maritime des Îles et de la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine mardi soir, mais tous n’étaient pas défavorables aux décisions des élus. PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE