Au cours des derniers jours, la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine a fait appel à sa population pour qu’elle réduise la consommation totale d’eau potable. Les réservoirs de Cap-aux-Meules, de L’Étang-du-Nord et de Fatima répondent difficilement à la forte demande des citoyens, des industries et des nombreux touristes qui visitent l’archipel l’été.
L’avertissement a eu son effet, car la situation est maintenant revenue à la normale. En effet, en une journée à peine, les réservoirs ont la capacité de revenir à un niveau adéquat si la consommation est stable.
La Municipalité avait constaté que de grosses quantités d’eau étaient utilisées par certains grands consommateurs sur le territoire.
Compte tenu des besoins toujours en augmentation l’été, le niveau du réservoir de l’île centrale devenait très bas.
Selon la cheffe de division des eaux et des projets aux services techniques à la Municipalité des Îles, Pascale Chevarie, cette forte pression sur les réservoirs n’est donc pas seulement causée par la forte présence de touristes aux Îles cet été.
C’est sûr que l’activité touristique ou le fait qu’il y ait plus de gens sur les îles, ça a un impact sur la consommation d’eau, mentionne Mme Chevarie. Mais c’est une consommation qui est répartie sur l’ensemble des îles et pas seulement sur l’île centrale
, ajoute-t-elle.
Elle précise aussi que cette consommation est répartie sur l’ensemble de la journée
.
Ce serait surtout les industriels qui mettraient de la pression sur la demande pendant les heures de pointe. Ces entreprises possèdent des accès privilégiés aux sources d’eau potable sur l’île.
Ce sont des gens qui ont de grosses conduites de 150 millimètres de diamètre et qui sont capables de tirer plusieurs dizaines de litres d’eau à la seconde.
Mme Chevarie ajoute qu’il faut faire une différence entre la consommation touristique et les industries de production qui, elles, ont des demandes spécifiques très intenses à des moments spécifiques de la journée
.
Réseaux indépendants
Les Îles possèdent un réseau d’approvisionnement en eau douce décentralisé.
Chacune des sept localités habitées des Îles-de-la-Madeleine dispose d’un système de pompage et de puits indépendant des autres îles de l’archipel.
Les puisards ont une limite d’eau quotidienne à aller chercher dans leur nappe phréatique pour empêcher l’eau salée de pénétrer dans les puisards d’eau douce.
Cette limite de pompage force la Municipalité à sensibiliser la population à une consommation modérée de l’eau potable.
La quantité qu’on pompe est déjà à son maximum et ne suffit pas à remplir les réservoirs assez rapidement pour la quantité d’eau qui est prise par la population
, affirme la coordonnatrice de la Table de concertation régionale des Îles, Camille Turbide.
Souvent, les pressions estivales ou même printanières avec les différentes industries qu’on a sur le territoire peuvent faire des pressions ponctuelles un peu plus importantes. C’est pour ça que, généralement, on ne consomme pas énormément d’eau quand on le met sur une moyenne annuelle
, a-t-elle conclu.
La Municipalité des Îles-de-la-Madeleine surveille de façon continue la situation et pourrait diffuser d’autres avis pour tenter de réduire la consommation d’eau cet été.
LA UNE : 38 puits sont actuellement en service aux Îles-de-la-Madeleine. (Photo d’archives) PHOTO : RADIO-CANADA / FRANÇOIS GAGNON
PAR vec la collaboration de Maria Juneau
