Rouler vite dans un quartier résidentiel, c’est irresponsable et inconscient

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J’ai acheté ma première maison il y a quelques années et, du même coup, accueilli mon premier enfant. Nous avons décidé, ma conjointe et moi, de nous installer en banlieue de la ville de Québec afin de profiter d’un quartier résidentiel tranquille et sécuritaire pour la famille.

Après quelques mois, j’ai rapidement compris que nous vivions dans un secteur paisible, mais que la sécurité, du moins dans la rue, n’était pas au rendez-vous. Peu importe le véhicule que les gens conduisent, ils défilent à une vitesse excessive dans les rues de mon quartier. Je me fais « siffler » par des autos dans des chemins étroits, truffés d’entrées, et où les enfants marchent pour se rendre à l’école. J’entends des moteurs révolutionner au bas de la rue pour enfin voir passer des voitures à toute allure, sans aucun doute au-dessus de la limite de vitesse. J’ai l’impression de vivre en bordure d’une piste de course, mais mal encadrée et remplie de chauffeur du dimanche.

Vous n’arriverez pas plus rapidement

Soir de semaine, la faim au ventre, journée pénible au bureau et circulation lourde. Enfin, une belle ligne droite où je ne me sens pas pris derrière une autre voiture qui n’avance pas. Voilà l’occasion de rattraper le temps perdu, pédale au plancher, je rentre à la maison.

Voici le scénario que j’imagine quand je vois des gens enfoncer l’accélérateur à l’entrée de mon quartier résidentiel. Les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur l’objectif, je vois des chauffeurs qui se disent : « Pas de problème, je suis arrivé. » Je ne crois pas que tout le monde le fasse consciemment, ça nous arrive tous de tomber dans la lune et d’avoir un mauvais comportement sur la route. Cependant, s’il y a bien une place où l’on devrait être concentré et prudent, c’est bien dans un quartier résidentiel.

Sur l’ensemble du trajet parcouru, c’est probablement le dernier droit qui est le plus névralgique. C’est dans cette rue que les gens marchent, que les chiens courent et que les enfants s’amusent. Pourquoi donc y roule-t-on trop vite?

Pourtant, et je tiens à le rappeler, la grande majorité des municipalités du Québec ont adopté une limite de vitesse à 40 kilomètres/heure dans les zones résidentielles. En principe, tout être muni d’un soupçon d’intelligence devrait savoir qu’une limite de vitesse inférieure est synonyme d’un secteur plus à risque ; qu’il est important de respecter la vitesse prescrite ; que les conséquences d’un accident pourraient être plus graves. Pas besoin d’un dictionnaire pour comprendre ça!

C’est dangereux, et nous le savons

Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), « Pour les piétons et les cyclistes, le risque d’une collision mortelle avec un véhicule motorisé augmente de façon exponentielle à partir d’une vitesse d’impact de 30 kilomètres/heure ; de 10 % à 30 kilomètres/heure, le risque passe à 75 % à 50 kilomètres/heure. »

La Fondation de recherches sur les blessures de la route a aussi fait des analyses et tracé une moyenne sur le temps épargné quand on dépasse de 10 kilomètres/heure la limite de vitesse prescrite. Outre accroître les risques d’une collision de 60 %, on n’économise, en moyenne, que 4 minutes sur son trajet total. Clairement, pour avoir le temps de s’ouvrir une petite bière un peu plus tôt, ça vaut la peine de mettre la vie des autres à risque (voyez ici le sarcasme).

Près de 9 Canadiens sur 10 (88 %) disent être profondément préoccupés par les abus de vitesse dans les quartiers résidentiels, tandis que 1 Canadien sur 5 (22 %) admet conduire au moins occasionnellement au-dessus de la vitesse permise dans ces quartiers. Si on combine cette donnée au fait que les collisions causées par des excès de vitesse sont en hausse partout au pays, il y a matière à s’inquiéter. Saviez-vous que le quart des collisions mortelles au Canada sont provoqués par des excès de vitesse? Ne faites pas partie des statistiques, s’il vous plaît!

Les fautifs habitent dans le quartier

J’ai contacté le service de Police de la Ville de Québec (SPVQ) pour savoir ce qui était mis en œuvre pour enrayer ce fléau exponentiel. Selon Sandra Dion, du service des Communications du SPVQ, la présence policière a été renforcée dans les divers quartiers de la ville afin de dissuader les comportements dangereux. Cette initiative s’explique par une augmentation notable des infractions liées à la vitesse, y compris chez les usagers d’un vélo électrique. Paradoxalement, les interventions ont révélé que les contrevenants sont souvent des résidents des secteurs concernés, parfois même ceux qui font les plaintes à la police, il faut le faire!

Mme Dion soulignait également que les récentes tendances de mobilité, comme l’utilisation de trottinettes et de vélos électriques, engendrent de nouveaux comportements à risque sur les voies publiques. Bien qu’il soit impossible de déployer un policier sur chaque rue, le SPVQ mise sur la sensibilisation et la collaboration des citoyens pour assurer la sécurité de tous. Plutôt que de recourir uniquement à des solutions punitives, le SPVQ privilégie une approche éducative pour conscientiser la population aux dangers des excès de vitesse. Campagnes publicitaires, affiches, messages à la radio, tout est mis en place! Malheureusement, force est de constater que les tentatives de sensibilisation ne semblent pas freiner nos pilotes amateurs.

J’ai fait une demande d’accès à l’information pour apprendre que 10 347 contraventions pour excès de vitesse ont été données par le SPVQ en 2023. C’est beaucoup! La ville installe des panneaux de signalisation numérique qui affiche la vitesse des véhicules en temps réel. Laissez-moi avoir un doute sur leur efficacité, je trouve que la plupart du temps, les gens qui circulent rapidement tentent de battre leur record de vitesse sur le panneau, bien plus que de ralentir.

Pilote amateur et incompréhension totale

Je ne suis pas capable de comprendre comment, un bon conducteur, peut juger que les quartiers résidentiels sont des endroits où ils peuvent pousser leur machine. J’ai même tendance à dire que, justement, ce ne sont pas les bons chauffeurs qui commettent ce genre de méfait, mais bien les mauvais pilotes. Tout bon amateur de conduite est bien au fait qu’il faut gérer les risques quand on conduit une voiture. Sur la piste, il faut prévoir sa porte de sortie, réfléchir au comportement de son véhicule et constamment analyser l’environnement autour de soi. Des éléments qui poussent automatiquement un bon pilote à ne pas rouler trop vite dans une zone à risque.

J’ai envie de conclure en ajoutant que, en plus d’être de mauvais conducteurs, les adeptes de la vitesse en zone résidentielle sont aussi des gens inconscients et très égoïstes. Prioriser son petit nombril pour économiser 4 minutes et mettre la vie des autres à risque, c’est égocentrique, inconscient et irresponsable. Vous trouvez ça cru? Vous trouvez que je mets tout le monde dans le même bateau? Vous trouvez que je suis trop « Karen »? Vous riez de mon désespoir face aux gens qui circulent trop rapidement dans les quartiers? Vous faites partie du problème. Essayez donc à la place d’utiliser votre jugement pour circuler de manière responsable dans les quartiers résidentiels.

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