Il est minuit moins une pour l’industrie du phoque aux Îles

Publicité

Articles similaires

Comment décortiquer un homard

On retire les pinces On retire la queue On retire les...

Une 150e saison de pêche lancée aux Îles-de-la-Madeleine

Les pêcheurs madelinots ont officiellement pris la mer pour...

Téléjournal : 150e saison de pêche au homard dans l’archipel

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activité...

La Coopérative des pêcheurs des Îles prête pour la 150ème mise à l’eau

Les quais des îles de la Madeleine fourmillent d'activités...

Depuis 150 saisons, le cœur des Îles bat au rythme du homard

Sur les quais de Cap-aux-Meules, de Grande-Entrée ou de...
Le temps presse pour les Madelinots qui tentent de conserver dans l’archipel les équipements de l’ex-entreprise de production d’huile de phoque, Total Océan, qui a fait faillite en début d’année. 

L’offre d’un groupe d’investisseurs de Terre-Neuve, reçue en août dernier par Écofaune boréale, maintenant propriétaire des équipements, prendrait fin dans moins d’une semaine.

Je ne peux pas concevoir que l’achat par un centre de transfert technologique collégial serve d’intermédiaire pour que des intérêts financiers et de développement de Terre-Neuve mettent la main sur l’équipement qu’on a développé pendant quatre ans, commente le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

Il est clair pour le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, que ces équipements doivent demeurer aux Îles. Se débarrasser des équipements au plus offrant en l’espace de trois jours, ça c’est l’avenue qui est nulle et absolument à éviter à tout prix, soutient le député. M. Arseneau.

Joël Arseneau souhaite que tous les partenaires puissent s’asseoir et les invite à ne pas agir dans la précipitation. Il faut prendre le temps de développer un projet, son financement, puis qu’il soit réaliste de pouvoir continuer les opérations à moyen et long terme. On ne peut pas agir dans la précipitation et c’est ce à quoi j’appelle les différents intervenants qui prennent part au dossier.

Un projet à parfaire

Lors de l’achat, en avril dernier, des équipements de l’usine de production d’huile de loup-marin, Ecofaune promettait le maintien des équipements aux Îles et un redémarrage des équipements en lien avec des partenariats madelinots.

C’est dans cet esprit que Boréal Oméga, une entreprise fondée à l’été par un groupe d’investisseurs dont le propriétaire de la Boucherie Côte à Côte, Réjean Vigneau, et Michel Lacroix, consultant, qui fut pendant un an, directeur des opérations de Total Océan, a signé une entente de cinq ans avec Écofaune boréale.

Des équipements métalliques dans l'usine de Total Océan.

Plusieurs millions ont été investi dans l’usine Total Océan qui produisait une huile de qualité pharmaceutique, mais qui a entre autres éprouvé des problèmes de mise en marché. (Photo d’archives) Photo : Gracieuseté de Total Océan

Selon cet accord, la jeune pousse pourra utiliser les équipements et en devenir propriétaire, soit à la fin de l’entente ou à n’importe quel moment durant l’entente à un prix déjà convenu.

Le porte-parole de Boréal Omega, Michel Lacroix, ajoute que les projets de son entreprise vont de pair avec ceux de la boucherie Côte à Côte et d’Écofaune sur la transformation de la viande et des peaux. Si on n’est pas en mesure d’avoir le premier bout, ce sera difficile, croit M. Lacroix.

Toutefois, Boréal Oméga n’a pas pu encore démarrer ses opérations. L’entreprise a besoin de compléter son financement.

Jusqu’à maintenant, Boréal Omega a amassé les trois quarts des fonds nécessaires, selon Michel Lacroix. Il lui manque 200 000 $ de fonds de roulement pour assurer la première année d’opérations, évalue Michel Lacroix.

De leur côté, Écofaune boréale a déposé des demandes de subvention qui sont toujours en analyse.

M. Lacroix assure que la collaboration avec Écofaune boréale demeure excellente. Leur première volonté, ce n’est pas de vendre les équipements. On les emmène à vendre les équipements, c’est complètement différent, commente le porte-parole de Boréal Oméga.

Soutenir Écofaune boréale

On est un peu dans une impasse, commente Michel Lacroix pour qui le développement de la filière du loup-marin pourrait être grandement hypothéqué si les équipements de l’usine quittaient les Îles.

Construire une nouvelle usine coûterait des millions, souligne M. Lacroix. Surtout avec les coûts d’aujourd’hui. Je ne sais pas si vous le savez, juste le distillateur moléculaire, on est autour de 2 M$ juste pour un équipement.

Depuis le printemps, le centre collégial doit supporter des frais importants comme le loyer et l’entretien du bâtiment. Il fait comprendre que le projet devrait avoir commencé en avril, souligne Michel Lacroix.

S’il est avéré, observe Joël Arseneau, qu’ils n’ont pas la capacité financière à long terme de soutenir un équipement comme ça, qui n’est pas en opération, on doit les soutenir pour pouvoir développer un projet qui soit à la fois dans le sens de la recherche et des opérations et qui soit rentable, mais ça ne se fait pas en claquant des doigts.

Un employé de la boucherie Côte à Côte de Cap-aux-Meules prépare de la viande de phoque

Un employé de la boucherie Côte à Côte de Cap-aux-Meules prépare de la viande de phoque. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / CBC

Le député ajoute que ce n’est pas à Écofaune boréale de soutenir le poids financier de l’organisation de toute une filière. On peut tous collaborer d’une certaine façon pour se permettre de se dégager du temps pour sauver l’équipement, le projet et le développement de la filière.

Des partenaires sollicités

Michel Lacroix espère l’intervention de la ministre fédérale des Pêches.

Il rappelle que Diane Lebouthillier a indiqué qu’elle faisait du phoque sa prioritéIl faut juste mettre les actions concrètes en arrière de ces paroles-là, lance M. Lacroix.

À la suite des récentes décisions d’Écofaune, Boréal Oméga a relancé le ministère et propose de nommer une personne attitrée au dossier pour s’assurer que les fonds qui vont investir dans notre entreprise sont dépensés à bon escient.

On se voit comme un outil pour le gouvernement canadien pour les aider dans leur stratégie du phoque, explique M. Lacroix, donc normalement les portes devraient s’ouvrir un peu au moins pour comprendre ce qu’on fait et en même temps nous aider, juste besoin.

L’entreprise est aussi en pourparlers avec Québec, notamment au ministère de l’Économie et de l’Innovation. Michel Lacroix indique discuter aussi avec la Municipalité des Îles-de-la-Madeleine. Peut-être pour aller justement chercher certaines subventions en passant par la municipalité, ça va beaucoup nous aider.

Les gouvernements doivent avoir aussi le temps d’analyser ces demandes, réitère le député des Îles. C’est vraiment un manque de coordination, analyse M. Arseneau. Tout le monde semble être de bonne volonté, de bonne foi, vouloir s’investir ou investir, bref lever la main pour contribuer.

LA UNE : La filière de transformation et de valorisation des produits du phoque sera difficile à consolider si les équipements de Total Océan quittent les Îles. (Photo d’archives) Photo : Radio-Canada / Alban Normandin

PAR